Pour la première fois depuis le début de notre trek, le soleil ne brille pas ce matin : il pleut.
Aujourd »hui, l’étape seta longue et elle va nous mener à Lo Mantang, la capitale du Mustang.
Nous quittons la guesthouse et nous nous dirigeons vers les falaises. Le terrain est plat mais cela ne durera que 10 minutes. Le chemin commence alors à monter en direction d’un col qui va nous mener à nouveau à 4 000 m.
Rapidement, je m’arrête pour retirer le pull sous la gore-tex. Même s’il pleut, la température reste très douce, transformant nos vestes en sauna.
Nous montons lentement. Comme ces derniers jours, je prends mon temps, je me cale sur un rythme et je le garde jusqu’en haut en évitant de m’arrêter.
En haut, un passage entre deux rochers, une porte qui va nous mener au col.
Nous la passons et là, nous arrivons sur une superbe vue sur les montagnes coiffées de nuages.
Nous restons quelques minutes pour en profiter et faire une pause. La pluie a quasiment cessé, je retire la gore-tex. Il fait vraiment trop chaud !
Le couple croate arrive à son tour au col.
Nous reprenons la route. Cette fois, le chemin est plat et le paysage complètement différent de celui que nous avons traversé pour arriver au col.
De grandes étendues vertes, des montagnes marrons, des falaises…
En chemin, nous croisons un berger avec son troupeau de chèvres. Une belle ribambelle !
Nous arrivons en vue du petit village de Ghar Gumba, où se trouve un monastère du 8ème siècle, le plus vieux du Mustang. Nous allons nous y arrêter pour le visiter et pour déjeuner.
Le village est entouré de dizaines et de dizaines de chörtens, et de drapeaux de prières.
A l’entrée, nous croisons un vieux moine, assis sur l’un de ces chörtens.
Un peu plus loin, un panneau raconte l’histoire du monastère. Il explique notamment qu’il a été construit avant même Samya Gompa au Tibet.
La légende dit que les hommes avaient échoué à construire ce monastère au Tibet, leur travail étant réduit à néant chaque nuit par les démons. Les lamas pensèrent alors que Guru Rinpoché pouvait leur venir en aide et l’invitèrent à venir. Il accepta et voyagea à travers le Tibet, vainquant les démons grâce à ses pouvoirs magiques. Arrivé à l’endroit où Samya Gompa devait être construit, il comprit que les pouvoirs magiques utilisés contre les démons étaient la raison pour laquelle les travaux étaient détruits chaque nuit. Il suggéra alors d’aller d’abord construire un monastère au Mustang, pour ensuite pouvoir construire celui de Samya Gompa. Sur le chemin retour, Guru Rinpoché tua le démon là où Ghar Gompa est maintenant situé. C’est donc ici que le monastère fut construit, sur ses instructions.
A l’intérieur du village, il règne une grande agitation. En effet, nous arrivons à la veille de 3 jours de fête Boudhiste, célébrant l’anniversaire de Guru Rinpoché. Les gens s’affairent donc à tout préparer dans le monastère, sortant les instruments de musique et préparant les offrandes.
Il y a aussi pas mal de touristes : le groupe de français que nous avons croisé à Syanboche et nos amis croates. Tout le monde attend de pouvoir entrer dans le monastère pour le visiter. Pour cela, nous devons attendre que les moines aient terminé de tout préparer pour la fête.
Le groupe de français passe en premier, nous entrons après eux, avec les croates. Il n’est pas possible de prendre des photos à l’intérieur. Nous avons retiré nos chaussures à l’entrée mais vu la couche de poussière sur le vieux parquet, nous ressortirons avec les chaussettes bien plus sales qu’en entrant.
Dans la première pièce, des moines s’affèrent pour la fête. Dans la seconde, tout au bout, nous pouvons admirer les peintures et les statues datant du 8ème siècle. Dans un coin de la pièce, une statue « naturelle », censée être apparue sans la main de l’homme. En la voyant, on a un peu de mal à y croire…
La visite sera de courte durée. Le monastère est tout petit et les préparatifs doivent reprendre après notre visite.
Nous ressortons et allons nous installer dans une tente située derrière le monastère, où deux femmes nous préparent un dal baht pour le déjeuner. Je les regarde faire… J’essaie de mémoriser les ingrédients et les étapes.
Sur un petit meuble, des produits chinois à vendre : soupes, coca chinois et autres friandises.
L’endroit est pour le moins surprenant. Tout de bric et de broc, nous sommes assis sur des tapis poussiéreux à même le sol. Des poutres en bois et des cartons font office de tables. Surprenant mais sympathique.
Sous la tente, un moine vient s’asseoir pour boire un thé. Je discute un peu avec lui. Il a pas mal voyagé et est venu dans plusieurs endroits en France. Il a aimé Paris mais c’est tellement cher…
Après le déjeuner, nous nous remettons en route. Direction la capitale !
Cette fois, c’est parti pour une longue est lente montée jusqu’à un col à 4 300m. Ce n’est pas abrupte, la pente est très douce. Mais ce sera long.
En chemin, nous croisons de nombreux népalais qui se rendent à Ghar Gompa, pour les festivités.
Ça monte, nous marchons lentement, ça déroule… Une dernière partie un peu plus raide et voilà : nous arrivons au col. Choku-La, à 4 300m, le plus haut que nous passerons durant notre trek.
Il y a un peu de monde ici. Le groupe de français notamment. Nous voulons accrocher nos drapeaux de prière ici mais nous attendons qu’ils partent pour le faire tranquillement. En attendant, nous profitons de la vue sur les montagnes.
Le groupe est reparti, nous sommes seuls au col, avec nos amis croates. J’accroche mon drapeau de prière avec l’aide de Dam. Comme vous pouvez le voir, ça souffle pas mal ici. Les prières sont garanties de voler loin, très loin !
Puis ce sera au tour d’Anne de faire de même avec le sien. Nous resterons encore un peu au col. Deux népalais sont arrivés. Ils sont en route pour Ghar Gompa. L’un a de la bière, l’autre du vin local. Ils tapent la causette avec Dam, qui lui, prend le temps de discuter avec eux, malgré leur état d’ébriété avancé.
J’en profite pour monter sur une butte un peu plus loin, pour prendre des photos et admirer la vue.
Ici, tout est une invitation à prendre son temps.
Nous nous remettons en route. Dernière lige droite jusque Lo Mantang. Au loin, les montagnes claires, lumineuses. Devant nous, des prairies ou paissent des chevaux.
En chemin, nous traversons un ruisseau. Pas compliqué mais Dam et le guide des croates rajoutent quelques pierre dans l’eau pour qu’on puisse traverser sans retirer nos chaussures.
Un peu plus loin, nous croisons un jeune garçon à moto qui tire un cheval. La situation est plutôt loufoque et ça n’a pas l’air évident d’avancer dans ces conditions.
Et finalement, ce sera trop compliqué.Il vient voir Dam et lui demande si nous pouvons prendre le cheval, pour le ramener à Lo Mantang. Lui nous attendra sur place pour le récupérer. Dam accepte. La bête a l’air plutôt sympathique.
Nous continuons la route avec notre nouveau compagnon. Au loin, nous commençons à apercevoir la citadelle.
Un peu plus loin, nous croisons des ruines de maisons, dans lesquels des tibétains s’étaient réfugiés, à l’époque des conflits avec la Chine. Depuis, certains sont repartis, tandis que d’autres sont restés et sont devenus népalais.
Nous arrivons au village. Le jeune homme à la moto nous attend et récupère son cheval. Au bord de la rivière, un groupe de personnes ramasse de la laine et la met dans de grands sacs. Tout cela sera vendu cet hiver, quand les habitants quitteront la région pour fuir le froid.
Une dernière montée bien raide nous amène aux portes de la ville.
Quelques minutes après, nous arrivons à la guesthouse qui est toute neuve. Nous commençons par prendre une douche en arrivant, nous en avons été privé hier. J’en profite aussi pour faire un peu de lessive.
Il est tard, nous ne ressortirons pas ce soir pour aller nous promener. Mais nous restons une journée entière ici, nous aurons l’occasion de visiter un peu plus la ville.
Pour le dîner, nous tentons les Mustang sweet ball, met au menu de la guesthouse et qui nous intrigue. Ce ne sera finalement pas une bonne idée. Le mélange fromage / sucre est pour le moins étonnant ! Heureusement, le curry de poulet est quant à lui délicieux !
Nous ne tarderons pas trop ce soir. Demain, nous nous lèverons tôt pour aller voir la cérémonie au monastère, à 6h. Je monte vite me coucher, tandis qu’au salon, des touristes chantent et dansent avec les népalais.