5h25. Réveil. Trop tôt… Douche rapide et bouclage de sac pour les deux semaines à venir. Nous descendons à l’accueil ou un petit déjeuner nous attend. Le patron a eu la gentillesse de nous préparer une omelette et un café malgré l’heure précoce. Nous l’avalons rapidement avant de quitter les lieux. Le chien de l’hôtel chipera le reste d’omelette d’Anne dès que nous aurons le dos tourné et se prendra un rouste par son maître.
L’aventure commence dès la sortie de l’hôtel où tirer le sac à roulette dans la rue défoncée ne sera pas chose aisée, et ce, d’autant plus en slalomant entre les flaques d’eau.
Nous rejoignons la rue principale et finissons pas trouver l’arrêt de bus après avoir demandé à des passants. Je présente les billets, le mec nous place au fond du bus. Anne préférera s’installer plus à l’avant, je resterai au dernier rang.
Nous démarrons. C’est parti pour un voyage de 8h. Et ce sera épique.
Tout d’abord, il va nous falloir un peu de temps pour quitter Katmandou et nous extirper de sa circulation infernale. Nous roulerons au pas un petit moment, stoppant à différents arrêts pour récupérer quelques népalais. Arrêts de bus sortis de nul part, dont seuls les locaux doivent connaître l’emplacement. Même la station service ressemble à un arrêt fantôme : qui aurait imaginé une pompe à essence ici ?
Pendant ce voyage, il faudra aussi compter sur la vie de la rue. On pense à la circulation, que ce soit les voitures, les bus, les camions ou encore les vélos et les motos. Mais il ne faut pas non plus oublier les chiens ou les vaches, qui dorment ou se promènent au milieu de la route. C’est un joyeux bazar mais tout cela s’accommode, chacun trouve sa place.
La rue défile sous nos yeux. Il y a les gens qui se lavent au point d’eau de la rue, ceux qui ouvrent leur boutique.
Notre bus est un bus dit touristique et donc au confort censé être « supérieur ». En réalité, il est bien vieux et vétuste. Mais c’est tout de même peu dire à coté de l’état des bus publics…
Il fait lourd à l’intérieur, la chaleur est étouffante. Je tente d’ouvrir la fenêtre. Je m’acharne un moment dessus, en tirant et poussant dans tous les sens, avant de laisser tomber. C’est cassé. Heureusement, mes voisins de devant ouvriront la leur. Un peu d’air se faufile vers moi, je ne devrais pas mourir étouffée.
Nous avons maintenant quitté Katmandou et avons rejoins la route. Nous roulons un peu plus vite mais l’état de la route ne nous permettra pas d’aller à vive allure non plus. Trous et bosses se succèdent, nous berçant d’une certaine manière.
Le code de la route, même s’il en existe un, semble lui aussi être en ruine. Ici, on roule à gauche mais si cela passe mieux à droite, ça fonctionne aussi. Ici, on klaxonne quand on dépasse un véhicule. Logique quand on comprend que doubler dans les virages n’est pas un problème. Mieux vaut s’annoncer ! Et si c’est un peu (beaucoup) juste, celui qui se fait doubler ralentit, celui qui arrive en face aussi et ça passe. Tout le monde regagnent sa place et continue sa route. Simple, non ? Dans ce genre de situation, on est quand même content que les routes soient défoncées et qu’on ne puisse pas rouler très vite. Mais on serre quand même bien les fesses à chaque dépassement hasardeux du bus.
Les paysages et les véhicules en tout genre défilent. Motos, bus et camions colorés.
Montagnes, rivières, villages, maisons isolées et échoppes.
Nous nous arrêterons plusieurs fois en route, quelques minutes seulement à chaque fois. Le temps de se dégourdir un peu les jambes, d’aller aux toilettes et d’acheter un café ou un truc à grignoter.
Il est 15h, nous arrivons à Pokhara. Le terminus du bus est une sorte de terrain vague, tout aussi défoncé que la route que nous venons de parcourir. Par contre, ce ne sont pas les taxis qui manquent ! Nous en prenons un pour aller jusqu’à la Villa Papillon, notre hébergement pour ce soir. La demeure est très agréable, ancienne maison privée française transformée en hôtel, avec un grand jardin. A l’entrée, une très ancienne bâtisse est en cours de rénovation. Bientôt, cette maison typique pourra loger des voyageurs.
La propriétaire des lieux nous offre le thé de bienvenue, en terrasse.
Peu de temps après notre arrivée, Dam, notre guide arrive. Nous lui donnons les enveloppes contenant nos permis de trek et autres papiers nécessaires pour le voyage. Nous parlons ensuite du parcours que nous allons faire, du Népal, de lui. Il essaie d’apprendre le français mais nous parlerons anglais avec lui. Ce ne sera pas évident au départ, il faudra s’habituer à son débit de parole et à son accent mais nous finirons par nous y faire. Quitte parfois au début à acquiescer, même si nous n’avons toujours pas compris après lui avoir fait répéter 3 fois. Il nous quitte en début de soirée, rendez-vous est pris pour demain.
Nous partons alors visiter un peu Pokhara et allons nous promener au bord du lac.
Nous le longeons un peu avant d’aller nous poser dans un restaurant près du rivage. Fort sympathique, avec un groupe qui joue de la musique mais cela me vaudra quelques piqûres de moustiques. Pas top ici en période de mousson…
Nous ne traînerons pas trop tard : demain, nous devons nous lever suffisamment tôt pour être à 5h à l’aéroport. Ça risque de piquer au réveil !
Très sympa (et très bien écrit ;-)). Bravo et surtout Merci pour ce partage…
Jacques-André