06 septembre 2018 – Asinau à Conca

Cette fois, je ne traîne pas quand le réveil sonne à 5h. Nous ne devons pas partir tard, à cause de la météo. En effet, aujourd’hui, nous voulons faire la variante du GR qui passe par les aiguilles de Bavella mais le mauvais temps est annoncé en début d’après-midi. Nous devons donc passer avant.

Nous rangeons les affaires et partons. Nous commençons par descendre pour traverser une rivière et passer sur le flanc opposé. Les montagnes se dressent devant nous, nous n’allons pas tarder à y pénétrer.

Ça commence à monter un peu dans la forêt. 1h plus tard, nous arrivons à la bifurcation qui mène à la version alpine de l’étape, celle qui passe dans les aiguilles. Nous prenons cette direction et là, nous attaquons une montée vraiment raide, en lacets dans la forêt, pour arriver au pieds des montagnes. C’est rude mais l’avantage, c’est que la montée ne dure pas très longtemps.

La suite monte encore un peu, mais de façon beaucoup plus douce.

Rapidement, nous arrivons à Bocca Pargulu. Nous sommes au cœur des Aiguilles de Bavella.

Nous nous arrêtons quelques instants pour admirer la vue. En face, les nuages s’amoncellent. Le mauvais temps est en train de se mettre en place.

Je fais quelques photos et tandis que je zoome un peu, une montagne attire mon attention. Trouée, elle me fait penser à la Pointe Percée des Aravis.

Nous repartons et traversons les aiguilles par un chemin parfois escarpé.

Il faudra parfois mettre les main pour grimper entre les rochers et dé-escalader certaines parties. Un passage en particulier, équipé d’une chaîne, demandera de grimper sur un beau rocher.

Mais le jeu en vaut la chandelle, les paysages et les montagnes qui nous entourent sont superbes ! Nous ne regrettons absolument pas d’être passés par là, ça aurait vraiment été dommage de rester sur le GR, au pied des aiguilles !

Nous enchaînons les petites montées et descentes, dans des rochers sculptés.

Nous arrivons au Bocca di u Truvonu et passons une brèche. S’en est terminé de la déambulation au milieu des aiguilles, nous allons amorcer la descente.

Elle sera raide et un peu péteuse dans les éboulis… Des cailloux, du gravier, il faut être vigilant pour ne pas déraper mais aussi pour ne pas balancer des cailloux à ceux qui montent. Car il y a un peu de monde. Le Col de Bavella n’est pas loin, il est facile de faire une randonnée à la journée dans les Aiguilles.

Nous arrivons au Col de Bavella. Le refuge d’I Paliri n’est pas plus qu’à 2h, nous devrions donc y arriver tôt.

Ici, l’ambiance est tout autre. Nous nous retrouvons au bord d’une route le long de laquelle les restaurants s’enchaînent et où les bus déversent des flots de touristes qui vont voir la statue de la vierge. Ça contraste avec nos chemins de traverse des jours précédents ! Nous croisons un groupe de retraités qui nous regardent passer avec nos sacs en souriant. « Il faut être jeune pour faire ça ! ».

Nous quittons rapidement ce passage par la civilisation, pour emprunter un chemin forestier. Il se transforme bientôt en sentier, serpente dans la forêt, passe par un col et redescend de l’autre coté. Autour de nous, c’est de plus en plus brumeux et l’atmosphère est vraiment lourde. Ça va péter à un moment ou a un autre, c’est sûr…

2h plus tard, nous arrivons à une source puis au refuge d’I Paliri. Il est seulement 13h. La gardienne du refuge nous demande si nous avons l’intention de rester. C’est ce qu’on avait prévu oui, mais c’est vrai que vu l’heure, nous avons largement le temps de pousser jusque Conca. J’avoue quand même que la météo me chagrine… ça sent vraiment l’orage et je n’ai pas spécialement envie de me retrouver dessous. La fille me rassure en me disant que le chemin jusque Conca n’est pas exposé (« Ce ne sont pas les crêtes d’Asinau »). Et « Au pire, si l’orage est au-dessus de vous, vous jetez vos bâtons et vous vous mettez dans un trou le temps que ça passe ». Oui… ça doit être plus facile quand on n’a pas peur de l’orage aussi, non ?

Nous réfléchissons tandis que nous mangeons un morceau en terrasse. Un couple hésite aussi. L’étape est donnée pour 5h, la fille nous dit qu’on peut le faire en moins de temps car ce n’est que de la descente. Avec déjà 6h de marche dans les pattes, ça reste à voir. Je l’interroge sur le type de terrain. « Il y a de tout ». Ok, donc ce ne sera pas non plus une descente tranquille-pépère. Nous décidons tout de même d’y aller. Je n’ai pas non envie de rester ici à ne rien faire.

Nous enchaînerons donc, ce qui donnera une étape de 26km et un peu plus 1200 m de dénivelé. Ainsi soit-il.

Nous repartons après avoir enfilé nos gore-tex car la pluie commence à pointer le bout de son nez. Finalement, ce ne sera qu’une grosse averse et nous les retirons vite car il fait vraiment lourd. Je suis en mode « sauna ».

Nous continuons à descendre. Tout le long, les averses s’enchaîneront, ne durant jamais très longtemps. Les orages sont aussi de la partie. Ça gronde, je tremble… Quelques instants de panique avant de réaliser qu’ils sont dans les autres vallées et non au-dessus de notre tête. Je suis un peu rassurée mais ça ira mieux quand on sera arrivé car ils ont plus tendance à s’enchaîner plutôt qu’à se calmer pour de bon.

Le chemin est varié et plutôt sympa. Ça passe entre des rochers, puis par des dalles, via des chemins caillouteux ou plus tranquille. Varié, comme l’avait dit la fille du refuge.

Nous sommes à flanc de montagne. La brume se dissipe un peu et nous pouvons apercevoir quelques montagnes oranges. C’est sûr : par beau temps, la vue doit vraiment être top !

Un rocher, par sa forme, semble pointer du doigt la direction de Conca : nous sommes proches du but ! Nous passons une brèche, plongeons dans la forêt, arrivons sur le route.

Dernière ligne droite jusque Conca.

Nous y sommes. Voilà, la boucle est bouclée, nous sommes au bout du GR. Nous l’aurons fait en 12 jours, après 180 km, plus de 12 000 m de dénivelé positif et une dernière étape de 11h de marche.

Mes pieds n’en peuvent plus, j’ai les genoux en vrac… Bref, nous sommes vannés mais heureux !

Nous nous posons à la terrasse du gîte de la Tonnelle. Je prend une bière bien méritée. Mario et Jennifer sont là aussi. Ils ont commencé et terminé l’aventure en même temps que nous.

Nous avons loupé la navette pour Porto Vecchio mais Van trouve un taxi que nous partagerons avec Mario et Jennifer et trois autres randonneurs. Nous serons donc à Porto Vecchio ce soir.

Nous nous installons au camping. Mon plus grand bonheur sera sans conteste la douche chaude et le fait de ne pas mettre de réveil au aurores demain.

En résumé, ce GR20 aura été un bon challenge pour moi qui suit arrivée sans préparation et après 2 mois sans sport à la suite d’une petite opération. Cela aura surtout été une belle aventure humaine, riche en rencontres et en échange tout au long du chemin. A faire, absolument !

Photos de la journée

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