Il n’a pas fait trop frais cette nuit, malgré un temps plus couvert que les autres jours. Par contre, mon linge n’a pas du tout séché. J’accroche t-shirt et sous-vêtements au sac.
Je passe au refuge pour prendre un petit café avant de partir. L’étape qui nous attend va encore nous mener sur les crêtes, avec 1500 m de dénivelé, jusqu’au refuge d’Usciolu.
C’est donc par une montée que nous commençons, en suivant d’abord une ancienne piste forestière.
Au loin, ça gronde… Les orages ne semblent pas être très loin. C’est vrai que le ciel est encore très nuageux mais normalement, cela devrait se maintenir. Normalement… Nouvelle angoisse qui me pousse à avancer plus vite.
Nous arrivons à Bocca d’Oru. Là, nous pouvons admirer la vue sur la côte et sur plusieurs étangs.
Nous continuons sur le plateau de Foci di Prati et descendons vers le refuge de Prati.
Nous y faisons une petite pause : je prends un café et j’achète une pomme et une orange. Quand j’ai vu les fruits, je n’ai pas pu résister : ça fait un moment que je n’en ai pas mangé et ça me fait tellement envie ! Un groupe avec un guide local arrive. Il nous confirme que la pluie est attendue en fin d’après-midi. Normalement, nous devrions arriver bien avant au refuge d’Usciolu.
Nous repartons, laissant le refuge de Prati derrière nous.
Nous continuons la montée pour gagner les crêtes.
Nous passerons par des pentes et des passages assez raides. Quand on regarde en arrière, c’est un peu impressionnant.
Nous faisons une pause grignotage au pied de grandes dalles et repartons.
Autour de nous, le ciel se couvre de plus en plus et le vent se lève. La brume nous entoure petit à petit.
Peu de temps après, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Elle semble avoir décidé d’arriver un peu plus tôt que prévu. Je décide de ne pas mettre mes vêtements de pluie, pensant que cela va passer.
Nous continuons sur la crête, à travers les rochers. Nous passons successivement d’un coté puis de l’autre de la crête. C’est parfois assez escarpé…
La pluie ne semble pas décidée à s’arrêter. Je ne mets toujours pas mon sur-pantalon : cette fois, parce que c’est trop tard, mon pantalon est déjà trempé.
Nous sommes au milieu de la brume, sous la pluie. Je m’arrête pour attendre Van qui, lui, met son pantalon de pluie. Et là, le tonnerre… Nous ne sommes pas très loin de l’orage, sur une crête. Le cauchemar ! La pluie redouble d’intensité, le vent aussi. Je marche le plus vite possible, à la limite de courir. Les pierres rendues glissantes avec la pluie m’en dissuadent rapidement. Je ne réfléchis pas trop et continue à avancer aussi vite que possible, malgré ma peur.
Nous arrivons dans une forêt. Petit répit pour la pluie mais pas pour l’angoisse… Un peu plus loin, nous prenons une bifurcation qui mène à une source et trouvons à une cabane dans le virage. La porte est fermée et il est écrit « privé ». Mais une flèche sur le mur indique l’arrière de la cabane, où une porte serait ouverte. Nous faisons le tour et en effet, c’est ouvert. Elle donne sur une petite pièce avec un vieux matelas, une petite table ronde et deux chaises pliantes. Un peu « rustique » et poussiéreux mais cela fera notre bonheur. Nous voici enfin au sec ! Je commence par me changer pour mettre des vêtements secs. Je suis frigorifiée ! Nous déjeunons et prenons même le temps de nous faire un café pour nous réchauffer.
Quelques instants plus tard, alors, que nous regardons la pluie tomber, un groupe de 6 personnes arrivent. L’espace étant très exigu, ils ne restent pas et continuent leur route, sous la pluie. Dommage pour eux…
Nous finissons par repartir. Cette fois, j’ai mis mes vêtements imperméables, même si la pluie commence à se calmer. Elle s’arrête même quelques instants plus tard. Par contre, le vent n’est pas décidé à se calmer. Et ça, c’est bien dommage car le chemin continue sur la crêtes. Ça souffle tellement que je rampe par endroits. Rapidement, nous décidons de descendre et de continuer en contre-bas. Il n’y a pas vraiment de chemin, mais au moins, nous sommes abrités du vent.
Nous retrouvons le GR un peu plus loin et le suivons jusqu’au refuge d’Usciolu.
Le bivouac est bof, et il y a déjà pas mal de monde. C’est un peu le bordel, il y a des trucs qui traînent et du linge qui sèche un peu partout : on dirait un campement de Roms…
Nous trouvons tout de même une petite place pour notre tente, en contre-bas et étalons notre linge pour essayer de le faire sécher. Un peu plus loin, dans une petite cabane en bois, il y a une douche, froide. Avec la pluie qu’on s’est pris aujourd’hui, ça ne me donne pas envie, je vais plutôt zapper.
Nous remontons au refuge et prenons l’apéro en terrasse avec Mario et Jennifer qui sont aussi arrivés. Le refuge a un petit magasin plutôt bien fourni, nous en profitons pour acheter quelques trucs donc une salade « américaine » en conserve pour agrémenter notre riz. Cela s’avérera être une bonne idée. A moins que nous ne soyons affamés ?
Soirée très sympa, à discuter avec nos compagnons de route.
Demain, nous avons prévu de nous lever tôt. L’étape sera encore longue car nous allons la doubler, pour aller directement à Asinau. Nous ne traînons donc pas trop et allons vite nous coucher.
Photos de la journée
