2h25 : mon téléphone sonne. C’est Tonie. Mince… Problème ou erreur ? Ça s’arrête, pas de message. Certainement une erreur de numéro…
J’ai très froid. Je rajoute une polaire et mets mon bonnet. Je n’avais jamais eu aussi froid jusque maintenant.
Je fais chauffer de l’eau pour un café bien chaud dès que je me lève pour me réchauffer.
8h. Je suis prête, Monica aussi. Nous partons.
Le ciel est gris et brumeux. Une belle journée ensoleillée est pourtant annoncée. Avec la météo islandaise, il suffit parfois (souvent) d’attendre.
En attendant, arrivées près de Hlíðarfjal, nous renonçons à monter au sommet : il a la tête dans les nuages, on ne verra rien.
Nous continuons donc en direction de Krafla. Le paysage est très lunaire : malgré quelques touches de verdure, les champs de lave s’enchainent les uns après les autres. Les moutons y ont aussi trouvé refuge et se dorent la pilule.
Au loin, nous apercevons l’un de ces champs, que nous allons devoir traverser. Pas forcément une partie de plaisir. Bien chaotique ce genre de terrain, attention aux chevilles. Il faut toujours être vigilant et c’est fatigant.
Mais une fois dedans, malgré la rudesse du terrain, de belles couleurs et un joli spectacle pour les yeux. Sans compter le ciel bleu qui est de retour et le soleil qui brille maintenant de mille feux.
Nous arrivons à destination : Leirhnjúkur. Dernière éruption de 1984 et qui clôtura une intense activité volcanique appelée ‘Les feux du Krafla’. Une faille s’ouvrit près de Krafla et des fontaines de lave en jaillirent.
La ‘nouvelle’ lave, très noire, contraste avec les autres champs de lave et le paysage.
Le sentier sur lequel nous nous engageons nous permet de circuler au milieu de la coulée de 1984… encore fumante 26 ans après ! Le sol est aussi encore très chaud par endroit. Une véritable démonstration de la force de la nature…
Les contrastes sont saisissants. Noir contre marron…
… Noir contre vert…
… et tout autour ces champs de lave, ces paysages lunaires…
… et moi, je jubile au milieu de tout ça…
Comme chaque jour depuis que je marche, nous n’avons croisé personne en chemin. Mais ici, le lieu étant accessible en voiture, beaucoup plus de monde. Quelque part, tant mieux pour nous qui voulons revenir en stop, ça nous arrange bien.
Nous nous dirigeons d’ailleurs vers le parking. En route, nous passons par une zone géothermique : le terre ocre, jaune, blanche. Ses solfatares. Le soufre.
mais aussi quelques touches vertes…
Derrière moi, le contraste avec les laves anciennes…
et au-dessous de ma tête, le contraste avec le ciel bleu…
Retour à des choses plus basiques : trouver une voiture pour nous ramener au camping. Sinon, c’est 15km à pied le long de la route, en plus des 15km que l’on vient de faire. Faisable mais ça nous ferait rentrer trop tard pour Monica.
Le stop ne marche pas. Beaucoup de voitures avec uniquement un couple mais personne ne s’arrête.
Monica va voir un couple de retraité qui s’apprête à partir. Ils sont d’accord pour nous amener près du Jarðböðin (le blue lagoon du nord). Il faudra que l’on marche encore un peu après mais c’est déjà bien.
Ils sont anglais, de New Castle, et font le tour de l’île en voiture sur la route n°1. Ils sont impressionnés de savoir que nous voyageons chacune toute seule.
Et ils nous déposeront au camping : ce n’est pas très loin et ils trouvaient que cela faisait une trop longue distance à marcher. Ils feront demi-tour pour retourner au Jarðböðin. Très gentils.
Arrivées au camping, Monica range ses affaires et part pour Húsavík. Elle doit passer par les fjord de l’est. Peut-être nous croiserons-nous à nouveau ?
Quant à moi, il est encore tôt et il fait trop beau pour ne pas en profiter. Je décide d’aller marcher le long du lac. Mais avant d’y arriver, il faut de nouveau traverser un champ de lave.
Et toujours cette terre déchirée
Et j’arrive au bord du lac. Splendide. Le soleil, le ciel bleu, une légère brise, le calme, les oiseaux, le bruit de l’eau : c’est divin…
Je savoure ces moments, je me marche lentement, je me pose, je regarde, je rêvasse…
Au loin, le cratère de Hverfjall…
… plus près, Rekjahlid et les fumées de Námafjall…
… de l’autre coté, Vindbelgjarfjall…
… et les rivages…
Une maman canard avec une marmaille de folie !!!
Retour au camping. Le choc… quand je suis partie tout à l’heure, ma tente était toute seule… et ce soir, je suis cernée par les 4×4. Des allemands, des anglais et toutes ces voitures, ce bruit. J’étouffe un peu… Pas toujours drôle ces touristes…
Soirée à écrire.
Demain, location de vélo pour faire le tour du lac s’il fait beau ; sinon, baignade au Jarðböðin.