Changement de décor ce matin. La pluie, le vent et la brume ont remplacé le ciel bleu.
La conséquence plutôt positive, c’est qu’on n’est pas pressé pour se lever : nous pouvons faire la grasse matinée et rester dans nos duvets.
Nous prenons ensuite le petit déjeuner dans l’une des deux tentes, où nous restons ensuite en attendant que la météo se calme. Certains en profiteront pour retourner se baigner dans les eaux chaudes de la rivière. Il est vrai que s’il est des circonstances hors du commun pour ce genre d’expérience, c’est bien celle-ci !
Nous restons dans nos tentes toute la matinée, et déjeunons à nouveau dans l’une d’elles. Juste après, malgré la météo toujours aussi maussade, nous levons le camp.
Nous remontons à travers les montagnes colorées et fumantes, puis traversons de grandes étendues recouvertes de galets.
S’en suivent quelques passages à travers des névés, dans le sable et les rochers noirs de lave.
Ciel sombre, nuages bas, luminosité faible. L’atmosphère est parfois lugubre, me rappelant celle lors du passage du col de Jonskarð en 2013…
C’est pourtant dans cet environnement hostile que nous trouverons la rivière qui nous permettra de remplir nos gourdes et de boire à notre soif. Jusque-là, les rivières que nous avons croisées étaient chaudes et chargées, et ne nous permettaient pas de faire le plein. Et la soif commençait à se faire sérieusement sentir !
Nous continuons la route et arrivons au surplomb d’une vallée. Les nuages se retirent et Nýdalur s’offre à nous…
… laissant aussi apparaître quelques langues de glacier.
Le temps d’admirer la vue et nous plongeons dans la vallée. Nous traversons à nouveau une longue étendue de pierres damées, au milieu de laquelle est tracée une piste d’atterrissage.
Peu après, nous apercevons le refuge de Nýdalur. Au cœur de la vallée, complètement à découvert, il y a beaucoup de vent et il ne fait pas très chaud. Cependant, le prix exorbitant du refuge (pourtant précaire et sans aucun confort…) nous convainc rapidement de planter nos tentes à coté des bâtiments, pour au moins être sur place pour le bus du lendemain. Nous négocions tout de même de pouvoir dîner à l’intérieur, à l’abri du vent.
Ce sera donc notre dernière soirée tous ensembles, après deux semaines passées dans la wilderness islandaise. Deux semaines d’itinérance, à travers des paysages parfois hostiles mais toujours incroyables et magnifiques ; deux semaines à la merci de la météo islandaise, capricieuse mais aussi surprenante ; deux semaines à côtoyer l’imprévisible.
Quoiqu’il arrive, l’Islande, de par sa nature, ce sera toujours cela. Et c’est surement pour cela que j’y reviendrai une nouvelle fois.