Au réveil, une partie de la tente est recouverte de givre. La nuit a dû être bien froide mais ce matin, le soleil brille. Et avec lui, c’est un tout autre paysage que nous découvrons.
Je me rends compte par exemple que ce que j’avais pris hier dans la brume pour une succession de montagnes et de colline est en fait le glacier et ses reliefs. Je ne m’étais pas rendue compte que nous en étions aussi près. Nous sommes face au Barðabunga, un des volcans les plus actifs de l’île.
Le temps de petit-déjeuner et nous rassemblons nos affaires. Cela commence par un grand déballage en dehors des tentes.
Nous prenons la direction d’une petite montagne qui surplombe notre campement. Nous décidons de monter au sommet pour profiter de la vue sur la vallée. Nous passons d’abord à proximité d’un petit lac, en partie gelé. Les températures ont vraiment dû descendre bas cette nuit !
La montée est un peu pénible à mon goût car le sol est très meuble. J’avance d’un pas pour reculer de deux, voila de quoi me faire râler un peu au réveil. Mais le jeu en vaut la chandelle.
D’un coté, nous pouvons admirer les deux rochers au pied desquels nous avons campé, et le glacier juste derrière.
De l’autre, nous apercevons les montagnes colorées du Vonaskarð, notre destination de ce soir.
Nous redescendons et partons en direction des montagnes en longeant une rivière.
Nous retrouvons petit à petit un peu plus de chaleur et de couleurs. Nous quittons le désert noir islandais pour revenir à des paysages un peu moins hostiles, bien que toujours très isolés.
Nous passons par quelques pentes parfois un peu raides, traversons quelques névés et un pont de neige au-dessus de la rivière. Nous ferons notre pause déjeuner au bord de la rivière, au soleil.
Nous repartons et traversons une longue vallée qui nous mène à un petit canyon, haut en couleur. Changement radical de décors !
Nous plongeons dans les rhyolites. Ici, l’activité géothermique est importante : ça fume, ça bouillonne, ça sent le soufre : tout est vivant autour de nous !
L’eau de la rivière monte aussi en température, pour être même par endroit, brûlante !
Nous déambulons au milieu de toutes ces couleurs et passons de l’autre coté de la montagne. Face à nous, le glacier, immense, à perte de vue, et une montagne isolée, Deilir. Nous partons dans sa direction.
Très vite, les couleurs chaudes et l’activité géothermique refont leur apparition. Nous voici alors face aux deux contrastes de l’Islande : la glace et le feu.
Nous retrouvons notre rivière chaude, à l’apparence parfois laiteuse et aux teintes vertes…
… et nous croisons également quelques marmites de boue, bouillonnantes.
Partout autour, des solfatars.
Nous suivons la rivière, jusqu’à arriver à un endroit où le rivage est moins actif tandis que la rivière, elle, est toujours aussi chaude et fumante.
C’est ici de que nous allons planter les tentes pour la nuit. A peine terminé, nous enfilons nos maillots de bain et plongeons dans la rivière. Nous avons atteint notre but : les eaux chaudes du Vonaskarð. Cette rivière chaude et cet endroit où l’on peut se baigner, que nous cherchions sans savoir exactement où il se trouvait.
Un vrai bonheur ! Nous trouvons un endroit qui forme une petite vasque et où l’eau vient se jeter. L’occasion d’un petit massage de dos bien mérité après tous ces jours de portage.
Nous restons dans l’eau un petit moment. Plus loin, au travers des fumées de la rivière, notre campement et Deilir, juste derrière.
Plus tard en soirée, nous dînerons au bord de la rivière. Dans le doute, nous préférerons éviter de boire l’eau chaude de la rivière et utiliserons celle de nos gourdes.
Cette rivière sera le point d’orgue de notre voyage. Demain, ce sera notre dernier jour de marche. Nous nous dirigerons vers la vallée pour terminer à Nydalur, avant de regagner Reykjavik.