C’est pas mal de dormir dans un vrai lit, sous un toit. Même si les matelas ne sont pas des plus confortables, c’est un petit luxe qui fait du bien après déjà une bonne semaine de marche.
Au petit matin, nous remettons tout en ordre dans la cabane, refermons les volets et nous laissons un peu d’eau dans la réserve. Cette fois, nous allons revenir en zone un peu moins hostile, l’eau devrait refaire son apparition.
Nous partons sous une météo grise et humide.
La pluie va nous accompagner une partie du chemin, tout au long des 16 km de lave que nous allons parcourir, en longeant le Vatnajökull. De grandes étendues de pierres damées, et les contreforts du glacier qui se dessinent dans la brume. Au milieu de tout ça, le volcan Bárðarbunga pointe le bout de son nez. Des paysages tout en noir et blanc. Une autre époque ou un moment hors du temps, qui sait…
Par endroit, une odeur de soufre. Partout aux alentours, ces ombres qui paraissent si paisibles cachent en fait une forte activité géothermique et sismique. Le calme avant la tempête ?
L’eau. Elle qui nous a tant manqué ces derniers jours, la voici de retour.
Nous arrivons à un col et nous arrêtons pour déjeuner. Face à nous, une vaste plaine de lave s’étend à perte de vue, tandis qu’à notre gauche, la glace du Vatnajökull s’arrête quasiment à nos pieds.
Après la pause, nous plongeons dans le désert noir. A nouveau de longues étendues de pierre damées, où nous laissons nos traces.
Encore un peu de marche et nous arrivons près d’un lac où la « verdure » refait son apparition, sur les bordures. A coté, seul au milieu de nul part, un petite refuge privé.
La météo n’étant pas à son top, c’est là que nous allons passer la fin d’après-midi et la nuit. Nous prenons possession des lieux, allumons le poêle. La chaleur se répand vite dans le refuge. Dehors, le brouillard s’est installé et la pluie a repris de plus belle. Au milieu de ce paysage si sombre, la mousse couleur or se démarque et court le long de la rivière.
Nous passerons le temps entre parties de UNO et discussions. Une nouvelle soirée à l’abri, avant de retourner en pleine nature demain.