Sable noir, lave, sable noir, lave, sable noir…. Voilà ce qui nous attend aujourd’hui. Jusqu’à l’arrivée à notre campement de ce soir, nous marcherons dans un paysage désertique,monochrome et tellement lunaire !
Les nuages ont aussi décidé de nous accompagner, avec son amie la pluie. Quelques averses viendront ponctuer la journée. Ceci dit, il y a un avantage non négligeable : la pluie plaque la poussière au sol et nous évite d’en être complètement recouverts. Ça tombe finalement plutôt bien !
Au loin, au-dessus du Snæfell, le soleil réussit une percée à travers la chape de nuage. Voilà qui nous offre un très beau spectacle.
C’est enfin aujourd’hui que nous commençons notre approche du Vatnajökull. Nous prenons d’abord la direction d’Holuhraun, le dernier champ de lave en date. Il est le résultat d’une éruption qui a duré d’août 2014 à février 2015. Au total, c’est 1,5 km3 de lave qui furent émis, le tout sur une surface de 86 km2. Il s’agit de la plus importante éruption de lave depuis celle du Laki, au 18ème siècle.
Cette coulée de lave est vraiment impressionnante. Elle a coupé la rivière en un endroit et, juste après l’éruption, on pouvait se baigner dedans, la lave ayant chauffé l’eau. Pour cette expérience, on arrive un peu tard, même si l’on voit quelques fumées se dégager de la coulée, ici et là.
Nous ne nous approcherons pas plus, cela nous ferait faire un détour. Nous continuons dans le désert de lave, foulant des roches colorées…
… et croisant des monticules acérés, sortant du champ de sable noir.
Ici et là, quelques plantes arrivent à se faire une petite place. De sacrées survivantes quand on voit l’environnement et le manque d’eau flagrant dans cette région. Une véritable lutte au quotidien !
Et justement, l’eau sera aussi notre sujet du jour. Avant de partir ce matin, nous avons fait le plein grâce à un névé juste à coté du campement. Mais nous avons de gros doutes pour ce soir. Tous nos espoirs reposent sur un champ de lave, duquel de l’eau ruissellerait dixit le ranger de Drekki. Mais il n’avait aucune certitude.
Pourtant, de l’eau, nous en croisons alors que nous arrivons au pied du glacier. Mais c’est une eau boueuse et bien trop chargée pour faire notre affaire.
L’eau coule à flot et creuse son chemin dans le sol. Cette eau si boueuse nous offre un joli spectacle avec ses volutes.
Nous marchons encore un peu, pour contourner une petite montagne et arriver au pied d’un champ de lave. C’est ici que nous allons planter les tentes pour nous abriter au maximum du vent qui commence à se lever. Nous rajoutons de grosses pierres sur les sardines, au cas où cela empirerait cette nuit. Le sol est très sableux, ce n’est pas l’idéal du tout.
Au-dessus de nos têtes, les nuages se livrent au même genre de spectacle que l’eau de la rivière. Un rideau de volutes se dessine dans le ciel, au-dessus de la lave.
Je vais faire justement un tour sur le champ de lave, tandis que certains partent à la recherche de cette eau censée couler quelque part autour. C’est une belle étendue de lave cordée.
Un peu plus loin, le vent souffle de plus en plus et soulève la poussière. On dirait que nous sommes arrivés à temps : un peu plus tard, nous aurions dû l’affronter.
Retour au campement. Il n’y aura pas d’eau ce soir. Rien ne coule ici. Nous regroupons nos gourdes pour voir ce qu’il nous reste. Environ 4 litres. Pas assez pour faire à manger ce soir et garder de l’eau pour la journée de demain. Et le hic, c’est que demain, nous ne savons trop où nous en trouverons…
Nous nous concertons et décidons d’économiser ce qu’il nous reste. Nous allons juste faire une soupe et manger notre pique-nique de demain midi. Nous avons bon espoir de trouver de l’eau le matin et nous pourrons alors manger nos lyophilisé de ce soir.
Petit sudoku pendant que l’eau chauffe, offert par les soupes Royco. Le vent rafraîchit bien l’atmosphère. Avec lui, la poussière s’invite aussi au milieu du repas : elle s’incruste dans les sacs, dans la soupe, sur le fromage… Tout en est saupoudré. Le repas sera croustillant !
Plus tard, le ciel et les nuages nous offrirons un nouveau spectacle, avant que chacun ne regagne sa tente.