25 août 2017 – Plongée au cœur de la wilderness islandaise

Aujourd’hui, nous levons le camp pour plonger au cœur de la wilderness islandaise, que nous arpenterons jusqu’à la fin de notre trek. A partir de maintenant, nous serons seuls et isolés dans une partie reculée de l’île.

Nous chargeons les sacs, lourds, si lourds…………………., et nous partons.

Les nuages annoncés semblent avoir reporté leur visite : c’est sous un ciel bien bleu que nous partons ce matin !

La journée commence par une montée assez raide… Il y a 4 ans, je l’avais déjà trouvée dure au réveil et cette année, ça n’a pas changé : ça pique toujours autant. Mais en haut, la vue sur le désert de lave est une belle récompense.

Face à nous, la trace continue dans les cailloux et les montagnes sombres.

Je traîne un peu. Mon sac, pourtant bien fixé, pèse pas mal sur les genoux et les chevilles. Je me concentre sur mes pas car au moins faux- pas, je ne suis pas sûre de pouvoir me rattraper.

Un peu plus loin, le paysage devient encore un peu plus lunaire et chaotique. Ce sont les images de genèse du monde que j’avais gardé en tête, même si cette fois le ciel est bien moins gris. Et toujours ce sentiment qu’un dinosaure pourrait surgir de nul part à tout moment.

Derrière nous, Herðubreið domine toujours la plaine et se dresse majestueuse au milieu des champs de lave.

Une petite pause et nous attaquons la dernière ligne droite. Il ne reste plus que quelques mètres à monter pour arriver au col…

… où nous découvrons Öskjuvatn !

Nous restons quelques instants assis ici, pour admirer la vue. Nous en profitons pour lire la description qui en est faite sur la carte, et en apprenons plus sur les éruptions successives qui se sont enchaînées ici et sur la formation du lac. Ce paysage si paisible aujourd’hui a été le théâtre de grandes violences, difficilement imaginable.

Nous nous remettons en route et longeons le lac sur sa rive droite, en direction de Víti. Il s’agit d’un petit cratère d’explosion qui jouxte le grand lac et dont l’eau chargé en silice prend une couleur laiteuse.

En chemin, nous passons près d’une zone géothermique. Le sol marron se pare de couleurs rouge et de jaune. Une fumée s’en dégage et nous enveloppe de son odeur soufrée. Nous nous approchons de la zone tout veillant en à ne pas mettre les pieds n’importe où et surtout pas sur les endroits les plus colorés !

Nous continuons notre chemin jusque Víti. Nous jetons un coup d’œil en bas et apercevons des gens en train de se baigner.

Quand j’étais venue en 2013, le ciel était gris et il y avait du vent. Le chemin d’accès au bas du cratère était aussi boueux et glissant… Cette fois, le ciel est dégagé, il fait chaud et le chemin semble nettement plus praticable. Il n’y aucune hésitation : nous allons nous baigner ! Nous posons les sacs, sortons maillot de bain et serviette et descendons au bord du lac. Un panneau nous met en garde contre cette eau laiteuse, bien douce en apparence : mieux vaut ne pas s’en mettre dans les yeux au risque que cela pique !

Arrivés en bas, nous nous changeons en rentrons dans le lac. L’eau doit être aux environs des 24°C. Ce n’est pas énorme mais suffisant pour ne pas avoir froid.

En bordure, quelques solfatares. Ça bouillonne, ça fume, ça sent le soufre, ce qui donne des airs de marmite au petit lac. Nous mijotons dedans un petit moment. Des touristes arrivés par le bus nous rejoignent. Ça bouillonne, ça bouillonne !

Nous finissons par sortir et allons déjeuner en haut du cratère, sur la bande de terre qui le sépare d’Öskjuvatn. D’ici, nous avons une vue imprenable sur le bord coloré du lac.

Le vent se lève un peu et les nuages tant annoncés pointent le bout de leur nez. Nous repartons en suivant la bordure du lac. Nous devons le contourner pour rejoindre un col de l’autre coté et basculer dans la vallée. Nous traversons coulées de lave sur coulées de lave, mais aussi des passages plus sableux. Au milieu de tout cela, quelques pierres se démarquent par leur brillance. En m’approchant, je constate que ce sont des obsidiennes. J’en ramasse deux petites que je glisse dans ma poche.

Je tourne la tête sur ma droite et j’aperçois le col de Jonskard… Souvenir de ce passage mouvementé il y a 4 ans. Aujourd’hui encore, avec le vent qui s’est levé, il ne doit pas être commode à passer.

L’apparition des nuage a changé la luminosité et les ombres jouent avec les montagnes.

Nous arrivons au bout du lac. Mais avant de le quitter pour prendre la direction du col, nous devons faire le plein d’eau. Une fois dans la vallée, nous serons dans une zone aride où nous aurons peu de chance de trouver le précieux liquide, à moins de croiser un névé…

Nous tentons une descente vers le lac.

Ici, le paysage se fait encore plus chaotique. La roche rouge accentue encore un peu cette impression tandis que les amas de blocs et les failles témoignent de la violence des événements qui se sont tenus ici à une lointaine époque.

Et par endroit, le contraste des couleurs est vraiment stupéfiant. J’ai souvent eu l’impression d’être sur la lune en Islande mais là, cela s’apparente plutôt à Mars !

Finalement, nous n’irons pas puiser l’eau dans le lac. D’une part, sa bordure n’est pas si facile à atteindre et d’autre part, l’odeur de soufre qui se dégage et la couleur verdâtre de l’eau par endroit nous fait douter de sa qualité … Enfin, surtout, nous trouvons sur notre chemin un énorme névé d’où s’écoule de l’eau de fonte. C’est un peu « sioux » à récupérer mais avec un peu de patiente, nous arriverons à remplir toutes nos bouteilles et nos poches à eau.

Nous revenons sur nos pas et récupérons nos sacs que nous avions laissés. Nous les chargeons un peu plus avec l’eau que nous avons récupérée : ça manquait !

Cette fois, direction le col. Juste avant, nous croisons un monticule de pierres, sur lequel est fixée une plaque commémorative en souvenir de deux scientifiques allemands. Ces derniers disparurent sur le lac en 1907, alors qu’ils dirigeaient une expédition scientifique destinée à mieux comprendre la nature d’Askja. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés… 

Dernière montée pour rejoindre le col.

Là, le Vatnajökull apparaît, s’étendant à l’infini. Nous descendons un peu plus bas pour établir le camp au pied de petites montagnes et de collines. Cette fois, le vent souffle pas mal et la poussière vole autour de nous. Nous rajoutons de grosses pierres sur chaque piquet de nos tentes.

La poussière nous accompagnera aussi au dîner, ce qui rendra la soupe un peu croustillante !

A coté du campement, un névé. Ce qui signifie que nous pourrons faire le plein d’eau demain matin.  Et c’est doublement une bonne nouvelle car demain, nous ne savons pas trop si nous trouverons de l’eau à notre point de chute.

Ce soir, en plus du vent qui s’est levé, les températures ont aussi baissé. Nous ne traînons pas longtemps et rentrons vite dans nos tentes.

Photos de la journée

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