Sligachan à Portree via the Braes
Distance : 21.6 km
Ascension : 359m
Descente : 435m
Au beau milieu de la nuit, des lumières et des grondements. Orage. Il n’est pas encore tout à fait là mais il approche. Les premières gouttes. Quelques unes d’abord puis c’est le déluge. Cette fois, l’orage est bien là. Ça éclaire et ça tonne dans tous les sens… Je ne fais pas la fière sous ma tente ! Avec ma phobie de l’orage, ça me semble interminable et je songe même un instant à aller me réfugier dans le bâtiment des douches. Finalement, je mets mon bonnet sur les yeux, je me bouche les oreilles et je finis par me rendormir.
Au petit matin, le réveil est un peu dur après cette nuit perturbée. Je suis au ralenti et il me faudra deux bonnes heures avant d’être prête. A 9h30, je pars enfin.
Coté météo, le ciel est bien gris. Je vérifie les prévisions à l’accueil du camping : ce ne sera pas top aujourd’hui, il faudra attendre demain pour une amélioration. Mais c’est une bonne nouvelle pour l’étape dans les Cullins !
Je passe par le centre-ville et je continue le long de la route jusqu’à la sortie de Portree. Arrivée au niveau d’un pont, je bifurque pour suivre une trace qui serpente dans les arbustes et les fougères. Ces dernières sont quasiment aussi hautes que moi, j’ai l’impression de traverser une jungle !
J’arrive en bord de mer.
C’est un peu glissant par endroit. Je vais suivre la côte jusqu’à arriver sur une petite route. Route que je vais maintenant suivre pendant un bon moment.
Mine de rien, même si elle mène à un cul de sac, elle traverse quelques villages et est donc quand même passagère. Je croise finalement pas mal de voitures et la route n’étant pas large, je dois me mettre à chaque fois sur le coté pour les laisser passer. L’une d’entre elle s’arrête à ma hauteur. Une vieille dame, écossaise, me propose de me déposer au bout de la route. Mon gros sac a encore dû faire son petit effet… C’est hyper gentil mais je refuse. Je préfère marcher et pour le moment, il ne pleut pas. Autant en profiter ! Avant de repartir, elle s’excuse pour la météo… Comme si c’était de sa faute… Pour le moment, le ciel est gris et menaçant. Mais peu de temps après, je me prends une grosse giboulée ! Bien sûr, je suis au milieu de nul part, pas dans l’un des villages où j’aurais pu trouver de quoi m’abriter.
Je continue ma route à travers de verts pâturages…
… et des villages…
… donc certains au nom imprononçable aussi bien en anglais qu’en gaélique…
Je profite d’une accalmie entre deux averses pour me poser sur un banc, en bord de route. A coté, une stèle a été installée en souvenir d’une bataille. Je mange un morceau. Face à moi, au loin, le ciel semble s’éclaircir…
Mais au-dessus de ma tête, ce n’est pas encore le cas. La pluie recommence à tomber et écourte ma pause déjeuner. Je reprends la route.
Quelques moutons croisent mon chemin, ainsi qu’une cabine téléphonique et une boite aux lettres. Seuls au milieu de nulle part. C’est un peu étrange mais c’est pourtant monnaie courante ici.
Je quitte la route pour rejoindre un chemin côtier, qui s’avère parfois très très humide: il se transforme même en ruisseau par endroit et je m’enfonce plus d’une fois dans la boue jusqu’aux chevilles. J’abandonne vite l’espoir de garder les pieds au sec.
Les rivières que je croise ensuite sont gonflées à bloc à cause des dernières pluies mais j’arrive quand même à les traverser sans déchausser, en sautant sur les rochers.
J’arrive à proximité de Sligachan. Sur la côte en face, la route principale qui traverse l’île. On entend bien le bruit des voitures. Je regarde si je peux trouver un endroit où bivouaquer. Il y a bien plusieurs étendues d’herbe où quelques moutons ont déjà élu domicile. Mais elles s’avèrent pour le moins spongieuses… J’oublie vite cette option mais autour, je ne vois guère d’autre endroit où planter ma tente. Et avec cette route si passagère en face, ce n’est pas l’endroit idéal.
Je décide donc d’aller au camping. Quitte à être dans un endroit bruyant, autant au moins profiter des commodités. Quand j’arrive à la réception, le mec me fait remarquer direct que mes chaussures sont trempées. Ça… Je lui dis que je fais le Skye trail et que j’arrive de Portree. Il me demande si j’ai vu l’orage cette nuit. Ça, pour l’avoir vu… Il me dit aussi que la météo devrait s’améliorer demain. Ça, c’est une bonne nouvelle !
Je cherche un endroit pour plante ma tente. Je choisi de me mettre tout au fond du camping, pour m’isoler un peu et éviter d’avoir trop de monde autour de moi. Ça marche bien au début…
… puis, en fin de journée, les campeurs arrivent. Je me retrouve vite entourée de voitures. Le calme aura été de courte durée.
De l’autre coté de la route et du camping, on peut voir les Red Cullins. Pour le moment, les montagnes ont la tête dans les nuages mais elles présagent de paysages somptueux… L’étape de demain est prometteuse !