Réveil trop tôt après la soirée d’hier. Je commence par ranger mon sac avant de descendre pour prendre un café. José est levé et tente d’appeler un taxi pour transporter nos sacs jusqu’au port. Personne ne répondra, le taxi doit encore dormir… Nous devrons les porter nous-même. Le mien n’est pas très pratique à porter avec sa housse mais heureusement Jean me donnera un coup de main.
Le temps est brumeux mais on devine le soleil et on aperçoit un coin de ciel bleu. Enfin le beau temps tant attendu ces derniers jours ?
Niels nous attend au port. Nous chargeons les sacs et partons en direction de Qassiarsuk. Derrière nous, Narsaq dans la brume, les icebergs, la silhouette d’un bateau que l’on devine. Au-dessus de nos tête, le soleil dans la brume donne une luminosité très particulière et vient ajouter une touche de mystère. Splendide.
Le bateau file, les paysages défilent. D’un fjord à l’autre, nous arrivons à Qassiarsuk.
Nous rentrons dans le refuge du premier jour pour prendre un café. Et qui vois-je ? Le petit rouge, accompagné de son pote, le petit jaune. Ah… Heureusement que nous ne restons pas là. Et de toute façon, ils s’apprêtent à prendre le bateau pour aller à l’aéroport et repartir.
Dehors le ciel s’est dégagé et le soleil brille. Et réchauffe. Bonheur.
Nous attrapons nos sacs pour la journée et partons en direction de Tasiusaq. Nos gros sacs seront déposés plus tard au camp. Mais il nous manque un petit sac, celui de Simone. Il a certainement dû être emmené par erreur par les espagnols. Jean le signale et demande à ce qu’il soit récupéré et ramené avec les gros sacs ce soir.Simone voyagera donc léger aujourd’hui.
Nous prenons le chemin qui passe près de la statue de Leif Eriksson. Sur la route, de part et d’autre des moutons. Nous n’en avions pas vraiment croisés jusque là. Mais aussi… des rosés des prés un peu partout. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour les ramasser : après les cèpes de Qalerallit, nous aurons droit à une fricassée de rosés de Qassiarsuk ce soir.
Nous arrivons près d’un lac pour déjeuner. Jean sort à nouveau la cane à pèche. Il n’a pas été chanceux jusque là… Mais cette fois, ça mord. Les truites ne sont pas très grosses mais elles feront quand même l’affaire. Il y aura du poisson au menu ce soir. Il en a déjà péché trois. Il restera un peu le temps d’en pécher suffisamment pour en avoir une par personne.
Pendant ce temps, nous reprenons la route.
Nous approchons de Tasiusaq, le soleil brille toujours. T-shirt, lunettes de soleil : la totale !
A gauche, une petite plage. Un rayon de soleil ? Ça me rappelle un épisode d’il y a un an à Vik. On se regarde avec Christine et hop ! Nous bifurquons vers la plage. Nous sommes obligés d’aller tremper les pieds. Nous trouvons même un endroit où il n’y a pas trop de cailloux. Un signe, une évidence. Ce sera rapide, nous rattraperons le groupe après.
Hop, j’y vais la première. Pas si froide finalement. Mais c’est quand même étrange de mettre les pieds dans l’eau avec des glaçons et des icebergs au fond…
Christine aussi va barboter dans l’eau. Nous restons ensuite quelques instants assises au bord, au soleil. Il fait vraiment bon et il y a peu de vent. Juste le temps que nos pieds sèchent.
Assez flâné, nous repartons. Mine de rien, le groupe doit être un peu loin… Nous marchons vite pour éviter qu’ils ne s’inquiètent. Et les retrouvons un peu plus loin, en train de nous attendre.
Le camp est juste à coté. Une grande tente mess et de petites tentes. Il est possible de dormir dans la grande tente mais je préfère en monter une petite. Je la partagerai avec l’amie belge. Nous perdons un peu de temps à la monter. Elle est complètement démontée et les toiles intérieures et extérieures sont complètement séparées. Le temps de se tromper une ou deux fois et c’est réglé. Par contre, elle est trempée. Mais avec le soleil qui brille, elle devrait vite sécher.
Je décide ensuite d’aller me balader un peu autour du camp, le long du rivage. Nicolas m’accompagne. J’en profite pour aller repérer un peu les lieux et l’endroit où je vais traverser la rivière demain. En effet, le groupe va faire du kayak, pas moi. Donc je vais longer la rive pour les retrouver au bout. Pas mal de courant dans cette rivière. Il faudra que je remonte un peu mais je trouve un passage plus calme et pas trop profond. Par contre, sandales obligatoires, à ne pas oublier dans le sac demain.
En remontant la rivière, nous croisons Jean qui pèche encore. Mais cette fois, ça mord vraiment ! Trois énormes truites en peu de temps. Marie-Hélène a recyclé sa moustiquaire de tête en sac pour les transporter jusqu’au camp. Ce soir, festin !
Problème. Au camp, il n’y a pas grand chose pour cuisiner. Ni sel, ni poivre, ni huile. Ramon avait prévu des plats cuisinés à réchauffer donc pas besoin de tous ces assaisonnements. Seule solution : faire un feu pour cuire les poissons. Mais pour cela, il nous faut du bois. Facile à trouver un peu plus loin. Il y avait des tas de sarments de bouleaux arctiques.
C’est parti pour une expédition ‘Bois’. Nous sommes quatre Christine, Edwige, Nicolas et moi.
Sur le chemin, nous passons par le camp où sont entreposés les kayaks et le matériel. Près de la rive, un feu de camp justement, avec quelques ustensiles : grilles, poêle, alcool pour allumer le feu… Nous prenons les grilles !
En partant du camp, nous avons pris des sangles et autres cordes pour pouvoir attacher le bois et le transporter. Car il va falloir marcher une bonne demi heure avant d’en trouver quand même. Chacun fait ensuite son petit fagot et revient au camp.
Pendant notre expédition, Marie-Hélène et Simone ont préparé les rosés ramassés ce matin et François et Jean ont préparé les truites.
Nous allumons le feu pour faire des braises.
Nous en profitons pour prendre l’apéritif. Ce soir, il fait tellement beau que nous avons sorti les tables pour manger dehors.
Pour grignoter, les rosés revenus dans la poêle avec un peu de beurre et étalés sur une wasa avec une rondelle de tomate. Excellent ! Cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas mangé de rosés : on n’en trouve plus !
Pendant ce temps, les truites cuisent tranquillement sur le feu…
Et viens le moment de les manger. Quel goût ! Pas de sel, pas de poivre mais cela ne manque pas du tout. C’est un régal. Et uniquement des produits locaux, récoltés par nos soins.
Ce soir, nous resterons autour du feu. La température a baissé mais le ciel est toujours aussi dégagé. Un temps idéal pour voir des aurores boréales…
Soudain, une tête dépasse dans la mer. Un phoque. Il rôde un peu et finit par s’éloigner.
Magnifique coucher de soleil…
Je reste un peu écrire au coin du feu et je vais ensuite me coucher. Je me relève vers 23h30 pour voir s’il fait suffisamment nuit pour voir des aurores boréales. Encore un filet de lumière au loin, trop tôt. Je me recouche, somnole et me relève à 00h30. La nuit est encore bien claire. Et pas d’aurores boréales. Je me dis que je vais attendre encore un peu me relever vers 1h… Mais je finis par m’endormir pour de bon. Les aurores boréales, c’est raté pour ce soir.