Réveillée par le réveil. 6h45, trop tôt. Douche pour essayer d’émerger et direction la salle du petit déjeuner. Un grand buffet avec un beau choix : je m’en donne à cœur joie car je pense que je n’aurai pas un tel petit déjeuner avant un moment.
Retour à la chambre pour fermer les sacs et descendre dans le hall. Le départ est un peu précipité car le bus est en avance. Un bus pour nos bagages. Nous, nous allons à pied au port prendre le bateau.
Là, on nous donne de grosses parkas. J’ai droit à une taille L, je ne serai pas à l’étroit. En-dessous, j’ai déjà pas mal de couches de vêtements : polaire, gore-tex… ça me semble beaucoup. Finalement, ça ne le sera pas. Je rajouterai même le bonnet et les gants à la fin.
Chargement des sacs au milieu du bateau, recouverts d’une bâche. Chargement des passagers.
Et c’est parti pour 1h de bateau jusque Narsaq. Notre chauffeur sera Niels, un danois qui fait cette liaison en bateau.
Navigation entre icebergs et glaçons. Le spectacle est splendide. Des icebergs de toutes les couleurs. Du blanc, du bleu, parfois un peu de gris.
Nous nous arrêtons près de l’un deux.
Bleu, énorme, comme sculpté. Un iceberg qui s’est retourné, ce qui explique cette couleur si bleue.
1h plus tard, nous arrivons à Narsaq, petite ville de 1500 habitants. Nous allons y faire un court arrêt pour changer de bateau.
A l’entrée du port, des bouées indiquent le chemin pour passer entre les glaçons… sans heurter la partie immergée.
Débarquement. Nous avons 30 minutes devant nous avant de prendre le second bateau. Des pingouins rouges envahissent la ville.
Nous croisons quelques Groenlandais. Tout le monde est souriant et nous salue.
Il y a quand même une certaine mélancolie, une tristesse dans cette petite ville. Il ne doit pas non plus se passer grand chose et il ne doit pas y avoir grand chose à faire non plus. Les habitants semblent s’ennuyer.
Un marché. Quelques navets, quelques sacs de camarines (petites baies que l’on trouve un peu partout dans les montagnes). C’est tout.
Un supermarché juste à coté du marché. Nous rentrons par curiosité. Le rayon fruits et légumes est riche de quelques pomme de terre (que l’on achète à l’unité), de quelques oranges et d’une pastèque. C’est tout. Viandes et poissons congelés. Et bien sûr beaucoup de produits danois.
En face, une vieille maison inuit.
Plus loin, d’autres maisons plus récentes, moitié en dur, moitié en bois. Les maisons les plus récentes sont, elles, entièrement en bois, importées directement par les danois.
Retour au port où nous embarquons sur un nouveau bateau. Un chauffeur, Jorgen, et sa sœur… Karen. Je ne croise pas beaucoup de gens qui portent le même prénom que moi, c’est donc amusant d’en croiser une au Groenland !
Nous repartons pour 1h de bateau. Cette fois, j’ai un peu froid. Nous naviguons toujours au milieu des icebergs mais le paysage autour change et devient de plus en plus lunaire.
Au loin, nous apercevons la langue du glacier qui se jette dans la mer. C’est de la que viennent tous les glaçons que nous croisons. Et derrière cette langue… L’inlandsis. Immense étendue de glace et de neige. A perte de vue.
Le bateau accoste… au milieu de nul part. ‘Welcome to the moon’ nous dit Jorgen. ‘No, Mars’ corrige Karen. C’est le moins que l’on puisse dire !
Au loin, nous apercevons les tentes du camp. J’ai l’impression d’être sur une autre planète, à Tatooine ! Après Mellem et sa verdure, je ne m’attendais pas du tout à un tel paysage. En face, le glacier gronde régulièrement…
Nous déchargeons les sacs sur les dalles mouillées.
Et nous nous dirigeons vers le camp pour nous installer. Nous sommes accueillis par Cuny qui s’occupe du camp. Patagon, homme de tous les extrêmes.
Nous avons une tente pour le groupe, divisée en deux parties. Quatre personnes de chaque coté. Des lits de camp superposés. Je recale quelques caillebotis par terre pour recouvrir le sol mouillé et poser mon sac au sec. Ce serait presque le grand luxe étant donné l’endroit !
Petit passage par la tente mess pour manger un morceau et nous partons ensuite nous promener dans les montagnes qui surplombent le camp. A la recherche des caribous. Nous n’avons d’ailleurs pas besoin d’aller très loin pour voir un troupeau.
Nous les pistons et les recroisons à nouveau un peu plus tard. Nous trouvons aussi beaucoup de bois de caribous un peu partout. Certains sont très grands !
Nous continuons notre route en passant par des lacs. Nous nous arrêtons et nous retournons plusieurs fois : le glacier gronde… mais ne rompt pas.
Pause près d’un lac où Jean sort sa canne à pèche. Il doit bien y avoir quelques truites dans ce lac. Il y en a en effet, mais seules les petites mordent, pas les grosses. Trop petites, Jean les rejette. Il n’y aura pas de poisson au menu ce soir.
La pluie commence à tomber, nous prenons le chemin retour.
A proximité du camp, nous arrivons dans un endroit où le sol est couvert de mousse verte, identique à celle que l’on trouve partout en Islande. Les pierres qui jonchent le fond de la rivière ont une couleur orange. Tous ces signes, nous nous demandons s’il n’y aurait pas des sources chaudes dans le coin…
Un peu plus loin, au bord de la rivière, des bouquets et des bouquets de linaigrette. C’est magnifique ! Malheureusement, il pleut et mon appareil photo est dans mon sac. Raté pour cette fois, je garderai l’image en mémoire.
Juste avant d’arriver au camp, le groupe se sépare en deux. Certains passent par le haut d’une colline, les autres par le bas. Je suis en haut. Et tout à coup, un caribou passe à quelques mètres de mois. Il a dû être dérangé par ceux qui sont passés en bas et s’enfuit. Gaëlle, qui est plus loin derrière nous, a tout le temps de sortir sont appareil et est idéalement placée pour prendre une photo. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit d’un vieux mâle qui rôde régulièrement près du camp.
Arrivée au camp. Nous déposons nos sacs et allons dans la tente mess. Moment de détente où j’écris, pendant que certains lisent et d’autres jouent aux cartes.
Apéritif. Une bouteille de vin blanc et du gruyère amenés par Gaëlle.
A coté de nous, un groupe d’espagnol que nous avions déjà croisé le premier jour, à Qassiarsuk. Ça parle fort les espagnols. Et avec la forme de la tente, le bruit court le long de la toile et arrive directement à nous, qui sommes à l’opposé, comme si la personne qui parlait était derrière nous. Cela devient vite entêtant.
L’heure du diner arrive et notre plat de ce soir est surprenant au premier coup d’œil : un mélange de beaucoup de choses, des lentilles, du riz, du chorizo, des tomates, des pâtes…Mais c’est plutôt bon finalement. En tout cas, cela fera l’affaire pour ce soir.
Dehors, la météo ne s’améliore pas et il fait assez froid. Nous quittons tous la tente mess pour aller au chaud dans nos duvets. Et laisser les espagnols terminer leur conversation et parler fort.
De la pluie étant prévue pour demain matin, nous avons droit à une grasse matinée.
Puis nous irons marcher sur le glacier. J’ai hâte d’y être.