Ça bouge dès 7h : apparemment, un groupe quitte les lieux ce matin. Je traîne jusque 8h et vais ensuite prendre le petit déjeuner avec Martine. Nous prenons tout notre temps et discutons encore.
Je me prépare ensuite pour aller marcher et monter en haut d’Eyrarfjall. Il s’agit de l’une des montagnes qui longe le fjord de la ville. Sur la carte du Information Center, un passage est indiqué : 700m de dénivelé en peu de temps. Mais à l’œil, le chemin indiqué me parait non seulement raide mais très rocailleux… Je ne suis pas persuadée que cela passe très bien. A moins que le passage ne soit pas à cet endroit ? Il faut dire que la carte est vraiment loin d’être précise !
Je pars de la guesthouse avec mes affaires pour la journée. Martine, elle, va louer un vélo pour aller faire les courses puis aller à Bolungarvík. Je me dirige vers le point de départ, que quelques indications au dos de la carte devraient m’aider à trouver. Là aussi, ce n’est pas évident… Je dois trouver une maison blanche avec un toit vert dénommée Grænigarður. Je vois bien une maison qui pourrait correspondre mais aucun nom n’est indiqué dessus. J’essaie de me repérer par rapport à cette carte. Ça pourrait correspondre. J’ai vraiment du mal à savoir où je suis précisément. Mais bon… Je regarde le relief et de toute façon, ici ou un peu plus loin, c’est aussi raide. Donc…
Je commence l’ascension. Ça grimpe bien. Je confirme le fort dénivelé en peu de temps et peu de distance ! Au début, je marche dans de l’herbe. Mais très vite, j’arrive dans des éboulis. Et toujours cette pente… Je commence à me dire que certes, la montée est dure, mais la descente ne va pas être évidente non plus !
D’après la carte et les indications, je suis censée arriver au niveau d’un rocher noir, à partir duquel je devrais trouver des indications pour atteindre le sommet. Oui… Mais aucun rocher noir en vue. C’est sûr : je ne suis pas au bon endroit. Je regarde à droite, à gauche : rien qui ressemble à un rocher noir. Je regarde en haut : pas de bâtons ou autres marques. Ou peut-être un un peu plus loin sur la droite ? Je ne suis pas certaine, il me faudrait des jumelles. Je n’en ai pas. Je décide de continuer en traçant le chemin moi-même. On verra si je peux arriver en haut… ou pas !
J’arrive à trouver des passages avec un peu d’herbe ou de la mousse où il est plus facile de passer. Mais il arrive un moment où je n’ai plus que des rochers en face de moi. Des éboulis pas très stables. La montée devient vraiment compliquée. Je n’ose imaginer la descente ! Pourtant, je ne suis pas loin du sommet. Je suis déjà au niveau des rochers à droite et à gauche. Et une très belle vue sur le fjord.
Je décide finalement de faire demi-tour. le sol se dérobe de plus en plus sous les pied, cela me paraît trop dangereux. Et déjà là, je ne sais pas trop comment je vais redescendre. Je me pose deux secondes pour observer un peu le terrain et repérer les endroits les plus stables… Il n’y a pas grand chose…
A droite, il y a plus d’herbe. Il faut que je traverse une gorge remplie de gros rochers. Mais avant, il faut descendre un peu. Et là, c’est vraiment chaotique. Les pierres glissent, je dérape et me retrouve sur les fesses. Heureusement, je n’ai pas dévalée la pente ! Je me fais un peu peur quand même…
Je redouble d’attention, marche vraiment au pas et essaie d’assurer chacun d’entre eux. Je manque de tomber encore deux ou trois fois. Et me voici enfin dans un terrain avec plus d’herbe. C’est toujours très en pente mais en regardant bien, j’arrive à trouver des creux et des bosses pour stabiliser mon pied. Par contre, mes genoux en prennent un coup, même avec mes bâtons. Et heureusement que j’ai mes bâtons ! Ce n’était clairement pas une bonne idée de m’engager là dedans.
Me voici en bas. Je jette un coup d’œil derrière moi : mais quelle idée de monter ici !
Je décide de continuer à marcher en allant au fond du fjord, vers l’ancienne station de ski. Je me retrouve sur un chemin balisé en bleu. Il va en direction de Tungadalur, je le suis. Je prends ensuite un autre chemin avec un panneau indiquant des promeneurs. Mais très vite, je me retrouver au milieu d’habitations puis dans un cul-de-sac. Demi-tour. Un peu plus loin sur la gauche, je tombe sur un panneau en islandais. Il indique un chemin qui semble mener à la station de ski. je décide de le suivre : le vue devrait être belle la haut.
Beaucoup de vent aujourd’hui, même si le ciel est bleu. Je remets vite ma gore-tex et mon bonnet.
Rapidement, j’arrive près d’un bâtiment qui semble abandonné. Je pense qu’il s’agit de l’ancienne station de ski, fermée suite à des avalanches qui ont détruit les infrastructures. Un peu plus bas, on voit d’ailleurs des murs anti-avalanche.
La nouvelle station est un peu plus loin. Je suis une route qui mène jusqu’à elle.
J’arrive près du bâtiment de la station, je longe les ‘pistes’, je suis les différents panneaux. Me voici maintenant au bout de la route : je m’arrête au pied d’une remontée mécanique. Je continue un peu hors sentier pour arriver en haut d’une petite colline. Je voulais avoir une vue sur les montagnes qui m’entourent. Un véritable mur.
De l’autre coté, je profite quelques instants de la vue sur Ísafjörður et le fjord. Puis, je reviens sur mes pas. Je ne vois pas comment faire une boucle, je vais devoir revenir par la même chemin. Le long, de grandes étendues de linaigrettes.
Peu de temps après, je tombe sur la fameuse maison blanche au toit vert dénommée Grænigarður. La voici donc… Le point de départ pour l’ascension d’Eyrarfjall… C’est un peu plus loin que l’endroit où j’ai tenté le coup. Je jette un coup d’œil à la montagne : ça ne me paraît pas plus simple. C’est le même genre de terrain compliqué, très en pente et avec des éboulis et des rochers. Par contre, je vois en effet une sorte de rocher noir. Mais c’est très escarpé. Je ne suis pas certaine que cela aurait été plus simple et je ne me sens pas de retenter le coup.
Je rentre me poser à la guesthouse. Thé avec Martine et Soffia, une américaine qui va suivre elle aussi les cours d’islandais à l’université. Je raconte mon aventure en haut de la montagne et nous discutons un peu de ce que nous pourrions faire demain. Il y a la fête de la myrtille à Súðavík. Une activité bien locale ! Un bus pourrait nous y emmener et nous ramener. Mais on ne serait pas à Ísafjörður avant 19h30. Sachant que nous devons être à 20h à l’université pour la réunion d’accueil. C’est jouable mais il ne faut pas que le bus soit en retard. A réfléchir, nous déciderons demain en fonction de nos envies du jour.