Nuit bof. Conséquence de mon mélange détonnant au diner d’hier soir, j’ai eu soif toute la nuit et je me suis réveillée plusieurs fois pour boire. Et réveil à 9h pour profiter de la matinée avant de prendre le bateau.
Petit déjeuner avec les filles et nous partons nous promener le long de la côte. Au loin, tout au fond du fjord, nous apercevons une cheminée qui nous intrigue depuis hier. Nous décidons de suivre le chemin et d’aller la voir de plus près.
Une grande cheminée, oui, mais pas seulement. Nous découvrons également les ruines d’un bâtiment et des sortes de bassins. Une usine ? Mais de quoi ? Ici, c’est forcément lié à la pèche et à la mer… Mais quoi au juste ?
Nous inspectons les ruines, faisons des hypothèses. Chacun y va de son analyse. Et le mystère reste à percer.
Nous repartons en direction du camp. Il va être temps de démonter les tentes et de ranger les sacs pour prendre le bateau.
Sur la route, nous nous arrêtons au café/guesthouse. Dans le jardin, au bord de la rivière, de drôles de machines intriguent Christine d’abord, nous ensuite. Un moulin à eau en bois : qui fait quoi ? de l’électricité ? Non. ‘A non-sense icelandic machine’ nous dira le propriétaire. Sa façon à lui de passer le temps. A coté, une autre machine : un bidon au bout d’une perche est rempli par de l’eau qui coule d’un tuyau. Une fois plein, le bidon fait basculer la perche et l’eau se déverse dans la rivière. Complètement inutile mais fascinant.
Nous discutons un peu avec le propriétaire. ‘Vous arrivez pour marcher ?’ ‘Non, nous avons fini, nous repartons par le bateau de 14h.’ ‘Non, le bateau de 17h’, corrige-t-il. ‘Non, 14h’. ‘Si, 17h’, insiste-t-il. ‘Sur les tickets, West Tours indique toujours 14h mais c’est l’heure à laquelle le bateau quitte Ísafjörður. Ensuite, il reste ici 2h et repart à 17h.’ Ok… C’est bien l’heure que j’avais vu au départ sur le site internet, quand j’ai réservé les billets. Pfff… Et dire que nous avons changé nos plans, en arrivant plus tôt à Hesteyri. Et dire que Christine se voyait déjà à Reykjavik ce soir. Et bien non. Cela signifie aussi que nous avons maintenant quelques heures à tuer avant de repartir.
Nous apprenons ensuite que les ruines que nous avons visitées ce matin sont celles d’un ancien port baleinier. Tout s’explique !
Nous parlons ensuite de la patronne de West Tours. Le dragon du premier jour. Deux islandaises ont rejoint la conversation. La patronne est bien connue dirait-on, et son caractère aussi. Il paraît même que cela empire chaque année.
De retour au camping. Les filles préfèrent se poser ici pour lire. Moi, je décide d’aller marcher. Pas envie d’attendre à ne rien faire, je sens que ça va m’énerver. Et de toute façon, je n’ai rien à lire. Le monsieur du café m’a conseillé d’aller au bout du fjord et de monter un peu sur la falaise pour voir le glacier en face. Adjugé ! Je prends un petit sac, de l’eau, 2/3 trucs à grignoter et c’est parti.
Je commence par longer la plage sur laquelle je me suis déjà promenée la veille. Cette fois, la marée est haute, je dois m’éloigner un peu du rivage. Rapidement, je suis un chemin qui monte sur la falaise. A gauche, j’aperçois bien le glacier, avec quelques nuages amoncelés au-dessus.
Je continue un peu ma route. Il fait vraiment très beau. Le soleil brille, ambiance t-shirt.
J’arrive à proximité de la pointe mais c’est un peu loin. Cela me prendrait trop de temps pour aller jusqu’à elle. Il ne manquerait plus que je loupe la bateau. En face, j’aperçois les fjords et des habitations. Ísafjörður ou Bolungarvik ?
Retour tranquille au camping, le long de la plage. Je croise plusieurs méduses échouées dont certaines sont assez grosses. Mince… Moi qui déteste ça, ça me refroidit direct d’aller mettre les pieds dans l’eau !
Je croise aussi quelques oiseaux dont je ne suis plus très sûre du nom. Des chevaliers gambettes ?
Au camping, les filles sont tranquilles, posées dans leurs tentes. L’heure du départ approche et les autres campeurs autour de nous commencent à démonter les tentes.
Parmi nos voisins, nous avions M. Propre. Si, si, son sosie. Et avec le même t-shirt. Et en plus, il a passé hier une bonne heure à faire la lessive près du point d’eau, en face de nos tentes. Une sacré tripotée de caleçons ! Sa copine l’a ensuite rejoint pour se raser les jambes, sous nos yeux. La grande classe. Nous, c’est clair qu’on n’a pas pris le soin s’épiler depuis un moment et c’est bien le cadet de nos soucis ici !
Près du cimetière, nous apercevons un groupe de touristes. Ils ont débarqué avec le bateau, certainement des voyageurs à la journée. Le guide a un pull particulièrement moche… Un peu plus loin, un autre groupe avec le marin qui distribuait les sacs lors du voyage aller. Sur ‘Vomitur’, petit nom du bateau très bien trouvé par Christine.
16h, l’heure de démonter les tentes. Direction le ponton. ‘Vikingur’ est amarré un peu plus loin. Pause sur une terrasse, au soleil, avant d’embarquer.
Arrive l’équipage qui nous demande d’amener nos sacs pour les charger dans le zodiac. Il reste un peu de place et ils font monter quelques personnes dont moi. Les filles sont restée derrière, coincées par les sacs et les autres personnes. Le bateau s’éloigne, je leur fais signe.
Sur le bateau, nous récupérons les sacs et faisons une chaîne pour les descendre en soute. Deuxième chargement de sacs et de personnes, suivi d’une deuxième chaîne avec les sacs. Troisième chargement de passagers avec Edwige et Christine.
Nous nous installons à l’intérieur, je suis près de la fenêtre. La mer semble nettement plus calme aujourd’hui et le trajet sera aussi plus court. 1h environ. Un dernier groupe monte dans le bateau. Ce sont les personnes qui venaient pour la journée. Des islandais. Et qui voyons nous arriver ? Avec son pull très moche ? La patronne des West Tour. Et oui, c’était elle qui guidait aujourd’hui. Ça a dû être détonnant avec son caractère ! Elle prend le micro et commence à parler en islandais. J’arrive – Oh miracle – à capter quelques mots et à comprendre qu’on va faire un détour par un autre fjord avant de rentrer à Ísafjörður, pour récupérer deux personnes. La traduction anglaise me donnera raison… Ouf, il semblerait que mes cours à Paris commencent à porter leur fruits… au bout de 3 ans !
Cette fois, le bateau part. Hesteyri et le Hornstrandir s’éloignent petit à petit. A mon grand regret, je serai bien restée quelques jours supplémentaires dans les terres sauvages. Nous restons quelques temps à proximité des côtes pour aller dans le fjord suivant récupérer les deux personnes. Puis nous partons en direction d’Ísafjörður en passant d’abord à proximité du glacier.
Pas trop de houle, pas de grands creux, le voyage se passe bien. Rien à voir aller l’aller : aucun malade à déplorer.
La patronne s’est installée à la table en face de nous et commence à nous parler. Nous la regardons toutes les trois… Silence… Vu le personnage, on ne sait pas trop si elle va nous aboyer dessus ou pas. Elle nous demande si nous avons fait bon voyage. Edwige répond par un ‘oui’ timide. La conversation n’est pas très limpide, elle nous intimide vraiment. J’ai toujours en mémoire le dragon de notre voyage aller. Elle continue à nous parler. Et nous dit que la saison est terminée, que cela va devenir ‘noir’ maintenant. Edwige acquiesce. ‘Vous aimez le noir ?’ demande-t-elle. ‘Non’ répond Edwige. Nous apprendrons ensuite que la saison de West Tour se termine samedi avec un dernier bateau pour Hesteyri le 24. Hornvik est déjà fermé depuis quelques jours, nous savions que nous prenions le dernier bateau le 16 août. Et Aðalvík a été fermé hier. La saison est courte ici. Cette année, elle se sera étalée de mi-juin, avec l’ouverture d’Hesteyri et Aðalvík, à mi-août. Deux mois. Tout dépend ensuite de la quantité de neige et de la date à laquelle elle disparait enfin. Et revient ensuite.
Je somnole un peu, bercée par les vagues. Et nous arrivons à Ísafjörður.
Les filles partent à la guesthouse pendant que je me dirige vers le camping qui est à coté du port. Nous nous sommes données rendez-vous à 20h30 au restaurant qui est dans le centre culturel.
J’arrive au camping. C’est pas l’éclate… Je suis vraiment à coté des entrepôts et usines et ça sent un peu le poisson… Il y a d’ailleurs peu de tentes. Le gardien est absent et arrive plus tard. Classique en Islande. Je plante donc ma tente. Pas évident car le sol est vraiment très dur : on dirait qu’il n’a pas plu depuis un moment et il y a pas mal de pierres dans le sol. Du coup, je n’arrive à enfoncer la plupart de mes piquets qu’à moitié. Je croise les doigts pour qu’il n’y ait pas trop de vent car je ne suis pas certaine que mes piquets tiennent très bien.
Une fois la tente plantée, je n’ai qu’une envie : prendre une douche ! Après 7 jours d’itinérance, sans se laver, je commence à me sentir vraiment très sale. Problème : le bâtiment des douche est fermé. Un campeur me dit qu’il faut attendre le gardien car c’est lui qui a les clés. Donc en gros, on ne peut prendre de douche que lorsqu’il est là, le soir et le matin. Ah… J’espère qu’il va arriver à temps pour que je puisse me laver avant de rejoindre les filles. Les minutes sont longues mais il finit par arriver à 19h30. Je paye pour deux nuits. Même si ce n’est pas la folie ici, je pense que je vais me poser quand même un peu avant d’aller dans un autre camping en dehors de la ville, ou à la guesthouse s’il y a de la place. Je paye aussi pour une douche : j’ai droit à 15minutes. Pas de souci, j’ai déjà toutes mes affaires de prêtes ! Et hop, sous la douche chaude. Pas de shampoing car j’ai tout laissé dans le sac qui est à la guesthouse mais mon savon fera très bien l’affaire. Me voici propre et mes vêtements aussi : j’ai enfilé le t-shirt et le pantalon propre qu’il me restait.
Il est pratiquement 20h30. Je vais jusqu’à la guesthouse pour récupérer les filles et nous partons au restaurant. Ce repas, nous nous en faisons une joie ! Après 7 jours de soupes et de pâtes chinoises, nous avons vraiment envie d’un vrai repas
Wifi. Je me connecte pour voir si j’ai un e-mail de l’université qui nous préciserait le programme et les horaires des cours. Rien. Par contre, quelques mails pour le travail. Je réponds aux plus urgents. C’est vrai que je suis partie depuis un peu plus de 3 semaines déjà…
Nous trinquons et nous remémorons les jours passés et les diverses anecdotes. Ce qui provoque quelques fou-rires. Nous réalisons que notre séjour est déjà bien entamé et même quasiment terminé pour Edwige… Dur…
Fin de soirée, le trio se sépare maintenant : Christine part demain matin pour la capitale, avant de continuer quelques jours dans le nord et l’est. Edwige ne repart que demain soir, nous passerons donc la journée ensemble. Nous avons décidé de louer des vélos et d’aller nous balader dans les alentours. Rendez-vous à 10h au Information Center.
C’est bizarre de se quitter alors qu’on vient de passer 3 semaines ensemble !
Retour au camping. C’est un peu glauque quand même. Il faut vraiment que je trouve un autre endroit où aller à partir du 24. Plus ça vient, plus je me dis que je vais aller à la guesthouse. J’ai une réservation à partir du 26 mais qui sait : il y aura peut-être une place pour moi avant ?