00h30. Le réveil des aurores boréales. Le ciel est dégagé, on peut compter les étoiles mais la nuit est trop claire pour que les esprits se manifestent ici ce soir. Je rentre dans ma case.
Du coup, réveil plus que difficile ce matin et préparation nettement plus lente. Je retourne faire un tour du coté des maisons pour voir si je trouve quelqu’un pour manifester notre présence. Personne. Toujours rien près de la cabane de secours. Ma foi, tant pis. Nous partirons à 10h comme prévu.
Je croise le couple de français et la russe. Ils prennent le bateau aujourd’hui à Aðalvík pour Ísafjörður. Les français vont rester 1 mois en Islande qui n’est que le début d’un périple de 6 mois. Indonésie, Nouvelle Calédonie, Pérou… Encore de nombreux pays à venir. Chanceux.
Nous traversons tranquillement l’estuaire en direction d’une petite maison à coté de laquelle nous devrions trouver un chemin. Il fait beau, le ciel bleu est toujours là et nous accompagne.
Nous arrivons à proximité du lac et de la rivière qui longe la maison. Il va falloir la traverser. Elle est large et c’est profond. Nous redescendons un peu, même si nous nous éloignons de la maison, à la recherche d’un endroit moins profond pour traverser. Rien. Nous avons surtout du mal à évaluer la profondeur au milieu. Demi-tour, nous revenons vers la maison. Il doit bien y avoir un passage…
Nous voyons alors arriver trois filles qui étaient à Aðalvík. Nous leur demandons si elles savent où il faut passer. Elles nous disent qu’hier elles ont traversé au niveau de la maison. Donc au tout début du lac. Elles se dirigent d’ailleurs dans cette direction car elles retournent à Hesteyri. Nous décidons de les suivre. Elles ont l’air de savoir où elles vont. Enfin, plus que nous en tout cas ! Elles s’arrêtent, retirent leurs pantalons et traversent. Nous avions envisagé de passer ici justement. En effet, des rochers dépassent de l’eau donc cela ne doit pas être profond : pas d’énormes rochers dans les parages donc cela signifie forcément que ce n’est pas profond.
Les voici de l’autre coté de la rive, c’est maintenant notre tour. Idem, on retire les pantalons : certes, ce n’est pas profond mais on risque quand même d’avoir de l’eau jusqu’au cuisses. Hop ! Nous voici en culotte et c’est parti. Je passe devant. Je passe le fait que l’eau est bien fraiche, c’est une habitude ici. Coté profondeur, c’est ok, j’ai de l’eau jusqu’aux genoux. J’avance doucement en observant bien le fond. Il n’y a qu’à proximité de la rive que c’est un peu plus profond et que l’eau monte jusqu’aux cuisses. La marche est par contre un peu haute. L’une des trois filles me tend la main pour m’aider à monter sur la rive. Sympa !
Nous restons quelques minutes étalées sur l’herbe. Le temps de nous sécher et de grignoter un peu. Bon, nous ne sommes pas parties depuis longtemps, certes. Mais l’étape n’est pas longue et nous avons largement de temps de flâner. Autant profiter du soleil. Coup d’œil à la rivière que nous venons de traverser :
Nous empruntons ensuite le chemin qui passe à coté de la maison et montons vers le col. Montée assez facile. En haut, un grand plateau que nous traversons.
Quelques lacs par-ci, par-là. Et des pierres. Rien que des pierres.
Une petite étendue de neige. Forcément, nous nous remémorons l’épisode d’hier. Et Christine hésite un peu. Mais cette fois, l’étendue de neige est quasi plate donc pas de risque de dévaler la pente même si l’on tombe. On se met toutes les trois en fil indienne et nous traversons.
Nous commençons à croiser quelques personnes. Visiblement des voyageurs à la journée. Nous devons approcher d’Hesteyri. C’est un endroit plus fréquenté car il y a régulièrement des bateaux qui arrivent d’Ísafjörður.
Au bout du plateau, belle vue sur la côte et le fjord. Nous nous posons ici pour déjeuner et profiter de la vue.
Puis nous reprenons la route en flânant pas mal et en nous arrêtant régulièrement pour prendre des photos.
Je trouve le paysage moins époustouflant que les jours précédents mais cela reste très beau malgré tout.
Arrivée à Hesteyri. De nombreuses maisons en bon état, transformées en résidences secondaires. Nous prenons le chemin qui mène à l’air réservée au camping. Il passe par le cimetière. Un plan est affiché avec la liste de tombes et les noms. Certaines ont quasiment disparues. D’autres sont encore bien visibles. Par contre, plus aucune trace de l’église. Seule la cloche a été préservée. Le camping est quant à lui au milieu de ruines de maisons. Nous plantons nos trois tentes au milieu des fondations de l’une d’entre elles. Notre petite maison face à la mer.
Je me pose ensuite quelques instants dans ma tente. Pendant ce temps, les filles vont se balader et vont voir une maison avec une terrasse qui se révélera être un café et une guesthouse. Je profite des lieux et du paysage.
Je pars ensuite faire un tour le long de la côte, jusqu’à l’entrée du fjord. Je traîne sur la plage, saute de rocher en rocher. En face, les montagnes ont la tête dans les nuages alors que de mon coté le soleil brille encore. Je reviens tranquillement au campement.
Ce soir, c’est notre dernier diner en camping, toutes les trois ensemble.
Un bateau accoste à Hesteyri. Des personnes arrivent alors que d’autres partent. Je les observe avec les jumelles… à l’envers. Ma minute blonde.
Diner étrange : j’ai mélangé tout ce qu’il me restait. Nouilles chinoises saveur ‘vegetable’, soupe creamy chicken et agneau fumé. Le résultat est assez mauvais. Au final, une mixture très salée, immonde. En dessert, nous avons fait macérer des mangues séchées dans du rhum coupé avec de l’eau. C’est nettement mieux.
Ce soir, le vent s’est levé à nouveau et les nuages s’accumulent au-dessus de nos têtes. Ça se gâte, il est temps de partir.