Nous avons rédigé un petit mot dans le guestbook du refuge. Nous l’avons fait dans tous les refuges mais celui-ci est particulier : notre trek touche à sa fin, c’est l’heure du bilan. Nous laissons un mot au groupe que nous avons croisé hier et qui doit revenir ici demain. Nous lançons aussi un appel pour retrouver ma veste, happée par le vent fou de Jónsskarð…
Hier soir, au lieu de choisir un vrai lit pour dormir, j’ai préféré rester sur la banquette qui sert aussi de canapé. Mauvaise pioche. C’est trop petit, j’ai mal dormi.
Réveil à 7h30. Nous allons dans l’entrée du refuge pour fermer nos sacs. Ça dors encore à l’intérieur… Nous, nous partons pour notre dernière destination : Svartarkot. Avant de partir, je vais faire le plein d’eau dans le lac. Dehors, il ne fait pas très chaud.
Aujourd’hui, nous suivons la piste. Pas de hors piste prévu. Très vite, le paysage change. A peine avons-nous quitté le refuge et laissé derrière nous une coulée de lave que l’herbe fait son apparition.
Et peu de temps après… une rivière se présente à nous !!
Une eau claire qui coule… Cela faisait longtemps aussi et cela change tout de suite l’ambiance.
Plus nous avançons, plus la verdure reprend le dessus. De petits buissons, des oiseaux qui s’en échappent et s’envolent à notre passage. Nous croiseront aussi plusieurs groupes d’oies sauvages. Et pour finir… des moutons !
Cette fois, c’est sûr : nous sommes sorties des entrailles de la terre. Nous sommes de retour en terrain civilisé. Je jette un coup d’œil derrière moi. Au loin, Askja est toujours là, majestueuse. Au-revoir démon !
Nous avançons bien mais nous trainons quand même un peu les pieds. Au 5ème jour, avec 80 km dans les pattes, nous avons une petite baisse de régime et un peu mal aux jambes.
Mais très vite, nous apercevons Svartarvatn et la ferme de Svartarkot : notre destination finale. Il est 12h15.
Notre pick-up est prévu pour 15h, nous sommes largement à l’heure !! Nous nous abritons derrière un bâtiment pour déjeuner et nous posons dans l’herbe. Il fait un peu frais mais heureusement, il ne pleut pas… encore.
Je jette un œil à mon téléphone. J’ai reçu un sms de Jens : il sera à Goðafoss ce soir. Cool, nous pourrons donc nous voir.
Il fait quand même froid. Je me couvre. Edwige est toute emmitouflée et somnole sur son sac. Je me lève et bouge un peu pour me réchauffer. Nous avons encore un petit moment à attendre… Edwige envoie un sms au pick-up, pour lui dire que nous sommes déjà sur place. En espérant que le numéro que nous avons soit un numéro de portable… C’est confirmé peu après, nous recevons une réponse : ‘Ok, j’envoie la voiture’. Bonne nouvelle !
Derrière nous, Askja a de plus en plus la tête dans les nuages et très vite, il commence à pleuvoir. Zut… Autour de nous, rien pour s’abriter. Edwige va jeter un oeil dans le hangar à coté : du poisson sèche dedans. On va éviter. Elle va voir un peu plus loin et revient pour me dire qu’il y a une vieille cabane près de la maison et du pont. Hop, on embarque nos sacs et on va se mettre à l’abri… L’endroit est délabré, c’est le moins que l’on puisse dire, mais au moins nous sommes au sec !
Par la fenêtre, nous observons le chien de la maison d’à coté qui semble vouloir rentrer mais est aussi très occupé à surveiller un gros chat roux qui traîne aux alentours.
Peu de temps après, un gros van gris arrive… Ce serait bien notre pick-up ça ! Nous nous approchons et en effet, il vient nous récupérer. Nous chargeons les sacs dans le coffre et partons en direction de Goðafoss. Il fait chaud dans la voiture… Je sens la fatigue m’envahir et je lutte pour ne pas m’endormir. Dehors, il pleut toujours autant. Sur la route, nous longeons une rivière qui, à un endroit, est à moitié claire, à moitié boueuse. C’est l’endroit où une rivière glaciaire rejoint une rivière d’eau douce, nous explique notre chauffeur.
Nous arrivons à Goðafoss. Non seulement il pleut mais le temps est aussi un peu brumeux. Camping ? Guesthouse ? Nous n’hésitons pas longtemps. Edwige va faire quelques courses à la station service pendant que je vais voir à la réception s’il reste une chambre. Nous sommes chanceuses : il en reste une. Parfait ! Je prends ! Nous nous installons dans la chambre : quel bonheur de retrouver un peu de confort !! Et maintenant : douche ! La dernière remonte à 3 jours et après avoir marché au vent, dans la poussière, ce ne sera pas un luxe d’en prendre une… En sortant dans le couloir, j’entends une voix à la réception… J’ai l’impression de la connaître… Bref ! Je reste un bon moment sous la douche, je profite à fond de ce petit confort. Ah l’odeur du savon !!
Retour dans la chambre. Je consulte mon téléphone. J’ai un message de Jens qui me dit qu’il est arrivé et a booké une chambre. Ah ben voilà ! Je savais bien que je connaissais cette voix ! Je vais taper à sa porte. Hop ! Le voici. Nous décidons de nous retrouver tous vers 17h, pour aller manger un morceau quelque part. Il nous rejoint à l’heure convenue et nous discutons un peu avant de partir. Coïncidence : il connait le propriétaire d’Edwige à Reykjavik et l’endroit où elle habite. Le monde est petit. Nous lui racontons un peu le öskjuvegur. Nous jetons un œil à la carte et décidons d’aller à Laugar pour voir s’il y a un restaurant où nous pourrions diner. Nous y trouvons en effet un restaurant dans un hôtel. Ce repas prend des airs de fête après plusieurs jours de soupes et de pâtes déshydratées…
Retour à Goðafoss où nous allons voir la chute d’eau avant qu’il ne fasse trop sombre. Ce n’est pas la plus impressionnante mais elle a un certain charme.
Nous nous baladons un peu autour et revenons ensuite à la guesthouse pour prendre un dernier verre.
Demain, chacun continuera sa route de son coté, pour vivre de nouvelles aventures.