J’entends le vent souffler dehors… ça ne s’arrange pas… Il est encore tôt : 6h15. J’ai largement le temps. Je reste au lit jusque 8h30. Douche. La lumière s’éteint pendant ma douche… Je crois qu’on arrive au bout du crédit ‘électricité’. Quand je reviens, tout le monde est réveillé. Nous prenons notre petit déjeuner tous ensemble : Marie-Anne, Françoise et moi. Nous plaisantons. Les filles me disent : ‘Quand ce sera l’heure du décollage de ton avion, nous irons dehors et nous te ferons signe !’ (pour rappel, le böd est juste au bout des pistes de l’aéroport) ‘Ok ! Et moi, je vous ferai signe aussi par le hublot !’
En attendant, dehors, c’est l’enfer. Vent et pluie ! Pas trop de brouillard… mais ce n’est pas terrible quand même… C’est ma hantise : que le brouillard s’installe et que l’avion ne puisse pas décoller… Ce serait la catastrophe, étant donné que je vais enchainer les avions aujourd’hui. Aucun retard possible !
Je dis au revoir aux filles et je pars. J’arrive près de l’arrêt de bus. Non mais ce n’est pas possible ! Il pleut des cordes !!! La route monte… J’en ch.. à mort avec mon sac !! J’ai le vent de face et la pluie dans la figure… Ok Shetland, je pars, ok… J’ai bien compris qu’il était temps de mettre les voiles. Oui mais avec ce temps, mon avion va-t-il décoller ? J’attends le bus sous la pluie, je suis trempée. L’eau dégouline sur ma veste, mon jean est complètement trempé…
10h05. Le bus arrive. Et le chauffeur est… mon petit papy ! Ah ah ! Il ne veut pas que je paye. Il trouve que le prix que je devrais payer n’est pas juste. ‘Et vous avez utilisé plusieurs fois le bus durant votre séjour ? Donc ce n’est pas nécessaire.’
Nous arrivons à l’aéroport. Je dis au revoir à mon chauffeur mais il me répond qu’il vient dans l’aéroport. Ok. Et en effet, alors que je fais la queue pour enregistrer mes bagages, je le vois entrer et s’assoir au café. L’hôtesse à l’enregistrement me dit que mon avion est à l’heure… Pas annulé, cool…
J’ai encore un peu de temps avant l’embarquement, je vais voir mon chauffeur de bus. Il me propose un café. Ok ! On discute un moment. Oh là, là, cet accent ! Même au bout de deux semaines, j’ai encore du mal. Je comprends qu’il a travaillé sur les bateaux et qu’il allait en Norvège ? Il est aussi allé au Canada ? Il est Écossais d’origine, pas Shetlandais. Pour le reste, c’est très confus…
Un message dans l’aéroport. Les passagers pour Aberdeen sont invités à embarquer. Cette fois, je dis au revoir pour de bon à mon chauffeur de bus. Mince, je ne sais même pas comment il s’appelle…
Embarquement. Grosse pluie entre le hall et l’avion. Un dernier rinçage pour la route. Quel départ !! Décollage. Magnifique vue sur la péninsule. La côte est splendide, la lande, des ruines, de grandes falaises : un concentré de Shetland pour mon départ. Petit pincement au cœur…
Nous traversons les nuages…. Au-dessus, le ciel bleu.
Le vol ne dure qu’une heure. Atterrissage un peu mouvementé à cause du vent. Ça secoue un peu et ça zig-zag aussi un peu quand on touche le sol. Finalement, le vent aux Shetland n’était pas si fort ?
Zone de transit. Mon vol est rapidement indiqué. Embarquement pour Londres. La taille de l’avion change complètement… Fini le petit avion à hélices, me voici dans un airbus… aux ¾ vide. Il fait beau ici, le ciel est dégagé au-dessus de Londres. Juste avant d’atterrir, un mec change de place et vient s’installer au bout de mon rang. Il joue avec son téléphone, le son est activé. C’est d’un désagréable…
Atterrissage à Londres, arrivée au Terminal 5. Et là commence le bordel. Je n’avais pas un bon souvenir de cet aéroport et je crois que ça ne va pas changer aujourd’hui…
Commençons par la récupération des bagages. J’attends, j’attends… 30 minutes avant que le tapis ne se mette en route… Autour de moi, tout le monde s’impatiente. Et il faudra attendre encore 15 minutes avant que le premier bagage n’arrive… et c’est le mien ! Hop! Sur le chariot, je pars, direction le terminal 3.
C’est là que commence le deuxième merdier… Aucune indication, une signalétique de m… ! Je monte au niveau des départs. Rien. Je décide de redescendre aux arrivés où il y a un point information. Dans l’ascenseur, un monsieur me demande où je vais. Je lui explique que je vais au point info pour savoir comment aller au terminal 3. Des hôtesses montent dans l’ascenseur, le monsieur leur demande comment y aller. Elles indiquent un endroit où prendre un bus. Je me dirige dans cette direction. En effet, je vois plusieurs arrêts et un bus arrêté à l’un d’entre eux. Il va à Gatwick, ce n’est pas pour moi. Le chauffeur est dehors, je lui demande s’il sait à quel arrêt je dois aller pour prendre un bus qui m’emmènera au T3. Il m’en indique un, un peu plus loin sur la gauche. Ok. Je vais devant cet arrêt, jette un œil aux horaires. Mmmm…. rien n’indique qu’il va au T3, on dirait que ce n’est pas encore le bon endroit. Je commence à perdre patience… Quel bordel cet aéroport !! Deux personnes qui semblent appartenir au personnel de l’aéroport sont là, un peu plus loin. Je me renseigne auprès d’eux et je ne suis pas la seule : un mec aussi va les voir. Il semble paumé lui aussi… Et donc, ils me disent qu’il faut que je prenne le Heathrow express… C’est un train qui relie les terminaux, rien à voir avec le bus !! Demi tour et retour au T5. J’aperçois les panneaux ‘Heathrow express’, je les suis. J’arrive à l’entrée, devant les bornes pour acheter les tickets. Allez dernière étape… Je tapote l’écran… Je ne comprends pas les choix que l’on me propose… Je veux juste aller au T3 moi ! Saoulée… Juste derrière moi, le point information. Je vais voir là-bas et demande au mec quel ticket je dois prendre. Réponse ? Pas besoin de ticket. C’est une correspondance donc c’est gratuit… Il suffisait juste de le savoir… Allez, je passe les portes et j’attends l’ascenseur pour descendre. Un couple m’accoste et me demande si c’est bien là qu’il faut aller pour se rendre au terminal 3. Et bien, je ne suis pas la seule à être perdue on dirait… ‘Oui, oui, c’est bien ici !’ Nous descendons deux étages. J’aperçois le quai : enfin ! Ah… une vitre nous sépare… Je ne vois pas l’entrée… Le couple m’appelle : c’est un peu plus loin derrière moi. La femme me demande si j’ai un lapse de temps important entre mes vols… Ben au début oui, mais là, entre l’attente des bagages et le parcours du combattant dans l’aéroport, je ne vais pas avoir beaucoup de temps avant d’embarquer ! Me voici dans le train. Cette fois, c’est bon… Un seul arrêt et je suis au bon terminal. Je dois encore traverser des couloirs, prendre des ascenseurs et je me retrouve dehors, face à l’entrée. Yessss !! Il fait hyper chaud et d’autant plus que je viens de courir partout pendant un petit moment, je lache la polaire.
Je rentre enfin dans le terminal. Sombre. Beaucoup de monde et toujours pas très intuitif… Je trouve le comptoir SAS et je vais aux bornes retirer ma carte d’embarquement. Au moment de choisir ma place dans l’avion, je n’ai le choix qu’entre… 2 places !!! Mince… j’arrive si tard que ça ?? Les deux places sont au dernier rang, autant dire que ce n’est pas vraiment un choix… Je prends quand même celle qui est près du hublot. Dépôt des bagages, passage de la sécurité. Mon bac reste un moment dans le tunnel. J’y ai vidé l’attirail : GPS, appareil photo, téléphone, objectif… Cela a l’air de prendre plus de temps à analyser.
Je meurs de faim et de soif. Je vais acheter un bouteille d’eau et un sandwich et je me pose, enfin. Embarquement peu de temps après. C’est parti pour 1h30 de vol. Arrivée à Copenhague au coucher du soleil… Débarquement, transit, embarquement. Je suis encore tout au fond de l’avion, au dernier rang. Mais cette fois pas de hublot. De toute façon, il fait nuit et je suis vannée. Je pense que je vais dormir. Finalement, je ne ferai que somnoler. Je n’arrive pas à trouver ma place, pas de fenêtre pour m’appuyer. Sans compter les aller-venues des passagers aux toilettes qui sont juste à coté et les hôtesses qui discutent juste derrière et viennent régulièrement chercher des affaires entreposées derrière mon fauteuil. Je jette un œil par le hublot : soleil rasant au-dessus des nuages. Dommage que je n’aie pas mon appareil photo sous la main.
L’avion commence à descendre. J’aperçois les lumières le long de la côte islandaise. Débarquement. Le dernier cette fois. Je souffle… Il ne me reste plus qu’à rallier Reykjavik. Je passe changer de l’argent, la nana est odieuse : pas un bonjour, pas un merci, pas un au revoir. Quel contraste avec les Shetland ! Je sors de l’aéroport pour récupérer mon bus. Il ne fait pas chaud et il pleut un peu. Route au travers des champs de lave. Arrivée à BSI, changement de bus. Trajet jusqu’à la guesthouse Aurora. Ça n’a pas changé ici !
Je sors mon sac du bus et le charge sur mon épaule. La lanière craque. Décidément… Il m’est arrivé la même chose l’année dernière, au même endroit…
Je me dirige vers l’accueil. Normalement, je devrais y trouver les clés de ma chambre. J’ouvre la porte, une femme est à l’accueil et M. Aurora est là aussi. ‘Hæ’. ‘Hæ. Comment allez-vous ?’ ‘Bien. Je suis de retour.’ ‘Oui’. Il me donne mes clés, je suis dans le bâtiment principal, au 2nd floor. Avec mon sac sans lanière, ce n’est pas évident de monter sans faire (trop) de bruit. J’arrive au 2ème étage…Arf… C’est vrai que 2nd floor, c’est le 1er étage, il faut prendre en compte de rez-de-chaussé. Je redescends. Je manque de perdre l’équilibre avec mon sac et de m’étaler. Pfff… C’est laborieux. J’arrive enfin à ma chambre. Je pose mes affaires, passe à la salle de bain rapido. Ahh !!! la porte grince à mort !!! Bon, cette fois, c’est bon, je pense que j’ai réveillé tout l’étage. C’est rien, il est juste 1h du matin…
Retour à la chambre et je me couche enfin. Je règle le réveil à 8h30 histoire de ne pas me lever trop tard et d’avoir le temps de faire tout ce que j’ai à faire et de voir toutes les personnes que je dois voir.
J’ai du mal à m’endormir. Zen. Tu es arrivée à la maison.