Top départ des vacances. C’est parti pour 1 mois de vagabondage dans le nord.
Départ étrange : j’ai l’impression d’oublier quelque chose. En même temps, avec un réveil à 5h du matin, je ne suis pas au top de ma forme. Impression aussi de sauter dans l’inconnu, comme si quelque chose m’échappait dans ce voyage.
Shuttle pour l’aéroport. Cette année, pas de mini-van mais une voiture. Nous ne sommes que deux. J’échange quelques mots avec le chauffeur. Il me raconte qu’il s’est fait voler son GPS en 5 minutes, le temps d’aller chercher sa cliente à l’accueil de l’hôtel. Ambiance…
Arrivée très en avance à l’aéroport. 30 minutes d’attente et je peux aller enregistrer mes bagages. Hop, direction la soute pour mon groooos sac ! Je frôle les 21kg mais ça passe.
Je me dirige vers la zone d’embarquement, jette un œil à ma carte d’embarquement et là… gros doute : je n’ai que celle du premier avion, Paris-East Midlands, pas celles des étapes suivantes.
Parce que j’ai deux changements pour aller aux Shetland : un à East Midlands et un à Edimbourg…
Par contre, c’est ok pour mes bagages, j’ai bien le trajet complet. Mince… ce serait bien le comble si mes bagages arrivaient avant moi à destination ! Il faut que je me renseigne…
Mais déjà, passer la douane, puis la sécurité. Incroyable. C’est un week-end de grand départ et il n’y a que deux guichets ouverts aux douanes de Roissy : un pour l’Europe, un pour la zone Monde. Je vous laisse imaginer la taille de la file d’attente… Au bout de 30 minutes à faire du sur-place, ils ont apparemment compris qu’il fallait ouvrir d’autres guichets. C’est pas du luxe !
Arrivée en zone d’embarquement, je passe au guichet Air France pour mon histoire de carte d’embarquement. J’ai un vol Flybe mais opéré par Air France… Les compagnies aériennes, je ne comprendrais jamais rien… Bref, tout est normal : ils ne peuvent pas éditer les autres cartes d’embarquement, il faudra que je les récupère à Edimbourg. Ok. Sauf que je n’ai qu’une heure de battement là-bas, j’espère qu’il n’y aura pas trop de monde.
Embarquement dans un petit avion à hélices. Vol court. Atterrissage à East Midlands. Un aéroport un peu paumé au centre de l’Angleterre.
Hall des départs, je récupère mes deux cartes d’embarquement manquantes.
Re-sécurité. Avec une nana qui me hurle à moitié dessus parce que je ne suis pas dans la bonne file. Welcome !
Il y a vraiment beaucoup de monde. Il est 11h08, j’embarque à 11h20. C’est pas gagné. Mais je ne suis pas la seule dans la file à prendre le vol pour Edimbourg. AU moins, on sera tout un groupe à le louper s’il le faut. Enfin, je ne sais pas si c’est rassurant.
Finalement, l’embarquement n’a pas commencé quand j’arrive. Je ne suis vraiment pas la seule en retard aujourd’hui. Je prends le temps de refaire mes lacets, je suis partie un peu vite de la sécurité.
Embarquement. Petit avion à hélices. Nous avançons au pied. Là, juste avant de monter, une femme me demande si j’ai des bagages en soute. ‘Oui ?’. ‘Bien. Le voyez-vous ici ?’ me demande-t-elle en me montrant un tas de bagages. Je cherche… et aperçoit mon sac noir avec sa lanière rouge. Je lui montre. ‘Je peux avoir votre nom ?’. Je lui donne. Bizarre comme méthode. ‘Et je devrais le récupérer ou le signaler à Edimbourg ???’ Non parce que c’est un peu artisanal cette façon de faire quand même, même si cela me rassure de voir que mon sac à bien suivi. Car je l’avoue, c’est un peu ma hantise de l’année : perdre mes bagages. ‘Non, non, c’est bon’, me répond-elle.
Envol.
Arrivée au-dessus d’Édimbourg. Mais elles sont où les collines écossaises bordel !! J’espérais les voir avec ce temps dégagé. Pour le moment, grand virage au-dessus de la mer. Survol d’un cargo, chargé de containers verts, rouges, une touche de jaune. Pas d’appareil photo à portée de main…
Fin du virage, vue sur Édimbourg… et les collines tout au fond ! Superbes.
Deuxième atterrissage. Troisième passage par la sécurité. Plus rapide cette fois. Et dernier embarquement, dans un avion encore plus petit que les précédents. Destination finale : Shetland.
Au passage, au pied de l’avion, je jette un coup d’œil furtif aux bagages qui sont en train d’être chargés. Mon sac est bien là.
Le décollage secoue un peu. Je somnole, la fatigue commence à se faire sentir…
A l’approche des Shetland, le temps est couvert et on dirait qu’il pleut un peu. Bon, je m’y attendais. Descente de l’avion, nous frôlons la mer. La piste tout au bout. A gauche, les falaises.
Débarquement sous une fine pluie. L’aéroport est minuscule. Je récupère rapidement mon bagage mais j’ai tout de même loupé le bus de 15h40. Je ne suis pas là seule à avoir voulu le prendre. Tout un groupe se retrouve dépourvu. Ils viennent pour un congrès apparemment (Oui, ici, aux Shetland, au milieu de nul part. Pourquoi ?). Une femme s’agite et passe des coups de fil pour leur trouver des taxis. Moi, je m’installe à l’intérieur. Le prochain bus est à 18h, j’ai le temps d’attendre ! J’en profite pour commencer à écrire.
Premières pages de mon carnet de voyage.
Je finis quand même par sortir : je suis quasi toute seule dans l’aéroport, c’est pas glop. Autant prendre l’air, surtout que la pluie a cessé. Les dernières personnes du groupe partent en taxi. Je reste seule dehors. Et je vois tout le personnel de l’aéroport partir les uns après les autres.
J’espère vraiment que le bus va passer. Je suis à 45 minutes de Lerwick et je ne trouve aucun numéro de téléphone pour appeler un taxi ! Un dernier groupe d’employés sort et l’un d’eux vient me voir et me demande ce que j’attends. Le bus. Celui de 18h. Il s’éloigne, part fermer un local et revient. Il sort son téléphone. ‘Je vais appeler la compagnie pour savoir si le bus va vraiment passer parce que je ne suis pas sûr de cet horaire’. Ah oui ? Parce qu’il pourrait ne pas passer ? Il s’éloigne et appelle. Deux mecs bien imbibés passent. Ils me demandent un truc mais je ne comprends rien : entre l’accent et les effets de l’alcool, c’est pas clair… Je ne suis même pas certaine qu’ils aient parlé en anglais. Ils vont jusqu’à la porte de l’aéroport et repartent dans l’autre sens. Tant mieux, j’aime pas trop. L’employé de l’aéroport revient me voir : le bus va passer, c’est confirmé. Merci !
Je commence tout de même à trouver le temps long… Je fais les 100 pas. Il n’y a plus personne ici…
Enfin, si…Un lapin…
Pas très farouche. Je m’approche, il ne bouge pas.
Un bruit de moteur au loin, serait-ce…. ? Le bus ! Ouf ! J’avoue, je suis rassurée.
Je monte, direction Lerwick. A l’arrêt suivant, les deux mecs bourrés montent dans le bus aussi. Ils sont allés l’attendre un peu plus loin. Ils ont toujours l’air aussi en forme.
Je baille aux corneilles, je suis épuisée. Levée depuis 5h, 3 vols, j’accuse le coup. Je peine à garder les yeux ouverts.
Dehors, les paysages défilent. Vert, très vert. Puis au détour d’un virage, la côte. Très découpée. De petites falaises. Des prairies, des murets. Je sens que je vais aimer le pays…
Arrivée à Lerwick. Marie-Anne, l’amie que je rejoins, m’attend à l’arrêt de bus. C’était prévu. C’est juste qu’elle n’avait pas de téléphone opérationnel pour que je la prévienne si le bus n’était pas passé. Notre périple aurait commencé fort.
Je plante la tente au camping. A coté de nous, une tente bleue énorme !!! ça fait un peu peur… Au final, juste un couple avec leur deux enfants qui aiment avoir de la place dirait-on.
Discussion et grignotage. Marie-Anne est arrivée hier et s’est occupée de faire quelques courses. Perfect.
Nous allons ensuite faire le tour du lac de Clickimin. Le ciel se teinte de rose coté mer…
… et s’enflamme littéralement coté colline !
Broch fermé. Broch ? Des tours circulaires construites à la fin de l’âge de fer (entre 100 et 300 avant JC). On en trouve en très grand nombre dans le nord de l’écosse et ici aux Shetland.
Retour au camping. Douche méritée avant une bonne nuit de sommeil.
Pas de réveil programmé pour demain. La journée commencera lorsque je j’ouvrirai un œil.