La pluie. Voici ce qui me réveille au petit matin. Voilà aussi ce qui met à mal nos plans pour la journée… Munkebu sous la pluie perd tout son intérêt…
La pluie cesse un instant, j’ose espérer que ça va durer… Hélas, ça recommence quasiment aussitôt.
A ce moment, je me souviens que j’ai laissé ma serviette de toilette sécher dehors… Et zut ! Je la rentre mais forcément, elle est trempée.
Retour sous le duvet, le réveil sonne peu après. Il est 8h, il pleut toujours des cordes. Je me connecte au wifi du camping pour checker la météo. La pluie devrait cesser à 9h et on devrait même avoir quelques éclaircies en début d’après-midi. Mais quand on voit les nuages agglutinés en haut des montagnes, je doute qu’on puisse voir quelque chose au sommet. Nous décidons donc d’annuler Munkebu et l’ascension du Munken aujourd’hui. D’après la météo, le soleil devrait revenir demain… Ce n’est que partie remise. Enfin, espérons…
A la place, nous décidons de louer des vélos pour aller à Reine et Hamnøy dans l’après-midi. Ce matin, Nous restons au camping.
Edwige reste lire dans sa tente, moi je préfère aller vadrouiller.
Je vais faire un tour sur l’embarcadère où le ferry pour Bodø est amarré et embarque tout le monde.
Je pensais marcher un peu le long de la côte mais j’arrive vite sur la E10, toujours aussi passagère. Je renonce et reviens me poser au camping, à la terrasse de la réception. J’en profite pour recharger mon téléphone et pour prendre un café. Beaucoup de gens sont là aussi, attendant comme nous que la pluie cesse et que le ciel se dégage un peu. Parmi eux, une française avec qui je discute un moment. Avec son mari, ils ont aussi traversé les Lofoten mais en vélo. Elle confirme que se déplacer sur la E10 n’est pas top même en vélo et qu’ils se sont faits peur plus d’une fois. Elle confirme aussi que c’est difficile de marcher aux Lofoten… dixit une savoyarde qui a l’habitude de marcher et de grimper, ça me rassure un peu…
Elle me demande combien pèse mon sac. Je ne l’ai pas pesé mais je dirais 16 ou 17kg. C’est beaucoup me dit-elle. Ça, je ne vais pas dire le contraire…
Nous parlons voyages. Islande. Elle a traversé l’île en vélo et n’aurait pas aimé le faire à pied… Nous, on a marché dans ce coin en partie… Kirghizistan. Une destination qui m’attire. Ils y ont marché 9 jours, elle me donne quelques informations. A creuser…
11h30, retour à la tente. Nous préparons notre sac pour la journée et partons. Direction Sørvågen où nous devrions pouvoir louer des vélos d’après ma carte. Nous décidons d’y aller à pied en longeant la côte sur la E10. Ce n’est pas très loin et nous restons prudentes.
Sur la route, une scène m’intrigue : mais que fait ce vélo accroché à un poteau au beau milieu de l’eau ? Farce, œuvre d’art ?
Nous arrivons à Sørvågen. Reste à trouver l’endroit où nous pouvons louer des vélos. Edwige rentre dans la supérette pour demander à un vendeur. Elle ressort : pas de location de vélo à Sørvågen. Ok… encore une erreur sur la carte… Ceci dit, ce n’est pas une surprise car la française avec qui j’ai discuté ce matin doutait qu’on puisse louer des vélos ici…
A défaut de vélo, il ne nous reste plus qu’à attendre le bus pour Reine. Nous décidons d’aller l’attendre à Moskenes, à cote de l’embarcadère. Sur le chemin, nous croisons l’un des marcheurs du groupe de norvégiens. Ils sont redescendus de Munkebu et il a l’air enchanté ! L’endroit a l’air génial.
Le bus arrive. Nous montons et apercevons au fond deux autres mecs du groupe de marcheurs. Mais qu’est-ce qu’ils font dans le bus qui arrive de Å alors que leur pote était plus loin au nord, à Sørvågen ? Et où est le reste de la troupe ? Le fonctionnement de ce groupe nous échappe vraiment… !
Arrivées à Reine, nous commençons à marcher le long de la côte en direction de Hamnøy. Le long de la E10 à nouveau mais cette fois, nous ne sommes pas les seuls marcheurs. Un vélo arrive en face de nous, il roule à gauche… « C’est un parti pris de rouler en sens inverse », dit Edwige à son passage. Lui a l’air plutôt tranquille…
Tout le long du chemin, nous profitons des paysages et de la vue sur Reine. Ambiance carte postale d’abord…
… puis ses quartiers moins touristiques.
Au détours d’un virage, une galerie qui ressemble à un mémorial pour marins…
… les maisons rouges au toit recouvert d’herbe…
Le soleil fait son apparition comme le prévoyait la météo. La balade est vraiment agréable et tranquille.
Nous arrivons au niveau d’un pont assez étroit. Il n’y a pas de trottoir pour les piétons. On hésite… On se regarde… Pfff… Après ce pont, il faut marcher encore un peu pour arriver à Hamnøy puis il faudra revenir à temps pour le bus de 17h. Certes, il y a une réserve d’oiseaux au bout mais bon… A part des goélands, nous n’avons pas vu énormément d’oiseaux depuis que nous sommes arrivées aux Lofoten. Ce n’est pas la grosse motivation… Allez, hop ! Nous faisons demi-tour et repartons en sens inverse. C’est un peu la journée de la loose quand même… Mais au moins, à Reine, on peut se poser pour prendre un café en terrasse.
Le temps file, nous allons nous poser sur les tables près de l’arrêt de bus, en face de la supérette. Aujourd’hui, il n’y a pas foule à Reine. Ça change de la première fois où nous sommes venues ici.
Bus et retour au camping. Voilà, cette journée un peu loose se termine. Histoire de ne pas de finir sur une note positive, nous décidons d’aller manger tous ensemble ce soir, au restaurant du camping. André, qui repart demain, se joint à nous.
Dehors, c’est à nouveau le déluge. Le soleil est annoncé pour demain mais pour le moment, c’est difficile d’y croire… Nous regagnons nos tentes au pas de course. Et je croise les doigts pour que les nuages déversent toute leur eau cette nuit… et ne nous empêchent pas de faire l’ascension du Munken demain.