Sixième étape de la traversée (17,6 km)
Ascension : 397 m / Descente : 416 m
Après une nuit bien arrosée, la pluie a cessé ce matin. Ceci dit, nous n’échappons pas aux vêtements mouillés : rien n’a séché cette nuit. J’enfile un pantalon et des chaussures mouillées… Ça rafraîchit tout de suite et ce n’est vraiment pas agréable ! Je prends le temps de me faire un café bien chaud et un bon petit déjeuner, histoire de prendre des forces.
Rangement de tente : tout est trempé, ça va peser encore un peu plus dans le sac… Je fais aussi le ménage des bestioles, en virant notamment une grosse limace noire accrochée sur la tente. Je n’ai pas vraiment envie de la retrouver en bouillie ce soir.
9h. Nous sommes prêtes à partir. Nous commençons par suivre un chemin qui passe à travers les arbres, en direction de Nesland. Le sol est gorgé d’eau, c’est une vraie gadoue ! Avec toute cette pluie, ça glisse, ça colle, on s’en met partout. Mon sur-pantalon est dans un état pitoyable… J’ai de la boue plein les jambes.
Tout à coup, un petit lagopède détale devant moi, sur le chemin. La mère ne doit pas être très loin. Et en effet, elle s’envole des fourrés juste après.
Un peu plus loin, c’est une poule d’eau qui se balade tranquillement dans l’herbe.
Rapidement, nous apercevons la côte.
Cote que nous allons maintenant longer jusque Ramberg.
Le temps est très brumeux, nous avons peu de chance de voir les montagnes qui nous entourent. Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui manque : plus hautes dans cette partie de l’île, elles doivent être magnifiques…
Nous suivons un chemin DNT, marqué de ses « T » rouges. Par endroit, nous devons crapahuter dans les éboulis et au milieu de gros rochers.
Et bien sûr, nous n’éviterons pas une petite montée bien raide, comme c’est le cas chaque jour. Sauf que cette fois, elle est équipée de corde en bas mais surtout d’une échelle en rondins de bois !
On reconnait bien là les chemins « équipés » de DNT. En tout cas, voilà qui va nous faciliter la tâche ! Je monte la première…
… Edwige m’emboite le pas…
Hop ! En moins de deux, nous sommes en haut !
Nous continuons le long de la côte et, après un séchoir à poisson…
…nous arrivons à Nesland, tout petit village nichée le long de la côte, à la pointe de l’île.
Nous en profitons pour faire une petite pause et grignoter un morceau. André arrive à notre hauteur : nous ne l’avions pas retrouvé hier soir et nous n’avions pas vu son bivouac non plus… En fait, il a campé un peu plus loin et est parti après nous ce matin. Il restera avec nous jusque Ramberg. Lui aussi a prévu de ne pas bivouaquer ce soir mais de se poser au camping, histoire de prendre une douche !
Après Nesland, nous devons remonter toute l’île jusque Ramberg. Toujours le long de la côte mais cette fois nous devons marcher sur la route. Voila qui est moins agréable. Heureusement, la route est peu passagère, Nesland étant un coin plutôt paumé !
Nous croisons au passage quelques moutons, tranquillement posés le long de la route. Pas un seul qui bouge !
Pause déjeuner à Ytre Selfjord.
Nous nous installons en contre-bas, au bord de la mer. L’eau est vraiment très claire… En face, les montagnes ont, quant à elles, toujours la tête dans les nuages. Un courlis et quelques mouettes rieuses passent dans le coin.
Nous reprenons la route. La route est déjà plus grande et un peu plus passagère. Et ce bitume qui fait mal aux pieds…
Juste avant Ramberg, nous arrivons sur la E10. Et là, c’est vraiment un festival coté voitures, bus et camping-cars. Ça roule aussi beaucoup plus vite ! Nous marchons sur le bas coté et je descends parfois dans le fossé, certaines voitures roulant un peu trop près de nous à mon goût. En dehors de la circulation, il est aussi temps qu’on arrive car je commence à sérieusement trainer les pieds…
Ramberg. Enfin. Nous traversons la ville pour rejoindre le camping. Avant de nous installer, nous allons repérer les horaires de bus pour demain. Le départ de notre étape est un peu plus loin, et nous devrons marcher le long de la route pendant quelques kilomètres, puis traverser deux ponts. Donc on aimerait bien éviter cette portion pas très agréable et gagner quelques kilomètres… Nous repérons un bus à 11h30 qui devrait nous amener jusque Fredvang. Ça nous fait partir un peu tard mais si on gagne en kilomètres, ce n’est pas très grave : l’étape de demain n’est pas très longue.
Nous nous installons au camping. Il y a du monde mais on trouve quand un emplacement suffisamment grand pour qu’on puisse planter nos trois tentes et rester tous ensemble.
A peine les tentes montées, nous filons à la douche. A 15h30, il n’y a personne, nous les avons toutes rien que pour nous. C’est 10 NOK les 4min30 d’eau chaude. Ce n’est pas très long mais on fera avec. J’ai tout de même le temps de faire deux shampoings : mes cheveux revivent ! Vêtements propres aussi…Me voilà neuve !
Nous retournons ensuite dans le centre-ville pour faire quelques courses. Je n’ai plus grand-chose et je dois prendre à manger pour trois jours. Je prends aussi de quoi me faire un bon repas ce soir : beignets de poissons et salade composée. Un peu de verdure va faire du bien ! Bières et chips pour l’apéro (les chips norvégiennes sont vraiment bonnes !).
En sortant du supermarché, nous restons quelques instants assis à une table, au soleil. Car cette fois, il brille : grand ciel bleu au-dessus de nos têtes ! Par contre, sur l’île en face (celle où nous devons aller demain), les nuages sont toujours accrochés aux sommets…
De retour au camping, nous étudions la carte et les étapes à venir. Nous avons un doute sur celle qui doit nous amener à Munkebu. Nous sommes censés bivouaquer à 400m ce qui est plutôt haut ici. Ça signifie froid et vent si la météo n’est pas de notre coté. Nous pourrions rester en bas pour la nuit mais d’après la carte, le terrain ne s’y prête pas : les montagnes ont vraiment les pieds dans l’eau. Du coup, nous envisageons de modifier notre itinéraire s’il ne fait pas beau et prendre le bateau jusque Reine. A voir le jour J.
Nous investissons ensuite la cuisine pour préparer à manger et nous nous attablons dans la salle commune. Ça fait vraiment du bien de manger assis à une table et pas par terre.
De retour aux tentes, nous découvrons un nouveau tipi juste à coté. Une famille norvégienne s’est installée. Les enfants sont bien agités, la soirée risque de ne pas être calme… Heureusement que nous pouvons faire une grasse matinée demain…