Nous levons le camp sous un ciel un peu plus gris que les autres jours. Habitués au ciel bleu depuis le début du séjour, on en deviendrait presque difficile. Notre route continue de long de la côte et des icebergs.
Le terrain n’a à nouveau rien de difficile, tout du moins au début.
Nous déambulons entre les rochers, crapahutant un peu par moments mais avec un dénivelé quasi nul.
Coté mer, les icebergs continuent de faire le spectacle de temps en temps, se retournant de-ci de-là. Certains sont de véritables géants, leur taille étant encore un peu plus amplifié par leur reflet dans la mer. Sans ciel bleu, aujourd’hui, le spectacle est tout en noir et blanc.
Me concernant, les jambes sont un peu lourdes ce matin. Mais surtout, ma cheville gauche fait des siennes. Une vieille douleur, qui va et qui vient, et qui semble décidée à se réveiller aujourd’hui… Je la ménage en ralentissant un peu le rythme et veillant à ne pas trop la solliciter dans les cailloux.
Pause déjeuner le long de la cote. Le ciel se dégage et le ciel bleu fait son retour. Les conditions idéales pour une bonne sieste au soleil !
Nous repartons et arrivons au-dessus d’une plage… Nous descendons et restons vigilants en marchant sur les rochers qui la bordent, ceux-ci étant forts glissants. Depuis ma chute du premier jour, je me méfie comme de la peste de ces rivages balayés par les eaux…
Nous déchaussons et traversons la baie pour rejoindre la rive en face. Le sable est lui-aussi très glissant car recouvert d’une couche de boue ! Nos pieds s’enfoncent et glissent dedans, donnant parfois l’impression de faire du patinage. Certains s’en amusent en enchaînant quelques pas de skating.
Sur l’autre rive, c’est une belle montée qui nous attend, très raide au début. Rapidement, je suis à la peine avec ma cheville : elle se fait de plus en plus douloureuse et me gêne vraiment pour avancer. Je finis même par m’arrêter pour la strapper. Voici qui la stabilise et me soulage un peu. Je reprends doucement la montée, qui devient moins raide sur la fin.
Un petit coup d’œil en arrière. La vue sur la baie et les icebergs est superbe.
Et sur le coté, le spectacle sur les montagnes n’est pas en reste. Encore une carte postale à 360°.
Nous restons en haut et n’allons pas plus loin : c’est ici que nous allons monter le camp, à 900 m. Ça ne paraît pas haut mais à ces latitudes, on se croirait en haute-montagne. Nous tournons et cherchons un peu avant de trouver un emplacement à peu près plat pour notre tente. Cette fois, les tentes sont un peu éparpillées, aucun emplacement « plat » n’étant assez grand pour qu’on soit tous regroupés.
Pas d’eau à proximité non plus. Il faut aller un peu plus loin pour récupérer de l’eau de fonte.
Je fais le tour du quartier. Devant nous, la mer au premier plan, suivie des montagnes puis de l’inlandsis. 500 km de glace. Derrière nous, les montagnes du Schweizerland dans toute leur splendeur.
Nous nous installons pour le dîner. Nous hésitons d’abord à manger dans la tente pour nous abriter du vent mais nous restons finalement dehors. Et nous n’aurons vraiment aucun regret. Certes, les températures sont un peu fraîches mais quel spectacle !!
Alors que l’obscurité commence à tomber, les premières lueurs rouges pointent le bout de leur nez derrière les nuages. Les photographes se mettent vite en place…
Et c’est parti pour un coucher de soleil de folie. Les derniers rayons de soleil éclairent le camp et nous éblouissent avant qu’il ne disparaisse. Derrière nous, les montagnes se teintent aussi de rouge. Nous ne savons plus où donner de la tête.
Ces soirées-spectacles vont certainement ce qui va le plus me manquer au retour…
Anti-inflammatoire avant de me coucher. Ma cheville s’est calmée mais mieux vaut prévenir pour demain. La fin du trek arrive à grands pas mais il nous reste encore deux belles journées de marche. Il faut tenir encore un peu…
Photos de la journée
