Perdue au milieu de nulle part, dans un pays où le soleil ne se couche jamais, la nature semble reprendre ses droits. Ou plutôt MA nature. Car voilà, après plusieurs nuits passées le bonnet sur les yeux pour simuler la nuit, mon corps a repris son rythme naturel. Celui de ne pas se réveiller ! Une fois de plus, il faut venir me secouer et je suis la dernière à me lever. Réveil difficile, donc.
Départ. Aujourd’hui, nous allons monter à nouveau sur une crête pour surplomber le glacier.
Nous longeons d’abord un peu la plage où nous apercevons quelques rennes en bordure de mer.
Comme à chaque fois que nous croisons des rennes, nous tentons de les approcher le plus possible… Certains utilisent des accessoires et misent sur la mauvaise vue des rennes…
Drôle de situation… Au final, les deux méthodes fonctionneront et chacun aura le temps de les observer de près et de les photographier.
Nous bifurquons sur la droite, traversons la moraine pour arriver au pied de la montagne qui surplombe le glacier, notre objectif. Montagne que nous ne tardons d’ailleurs pas à gravir, en zigzagant dans le pierrier. Nous voici en haut, le glacier s’offre à nous.
Un chaos de glace et de couleurs : blanc, bleu, noir, gris…
De la glace à perte de vue, qui s’étale ensuite sur 40 km, bien au-delà des montagnes embrumées.
Nous poursuivons sur la crête pour arriver au bout de la montagne. Où nous nous installons pour déjeuner. Nous avons à nouveau une vue de folie… Et ce calme… Tout est si calme… Petite sieste pour les uns, contemplation pour les autres.
Le retour se fera par la toundra, comme les autres jours. En chemin, nous découvrons une étrange formation de pierres levées au bord d’une rivière.
Et sur la plage, nous rencontrerons aussi d’étranges lignes rose sur le sable noir.
Le ciel qui était voilé ce matin semble se dégager en cette fin de journée (si on peut parler de fin de journée ici…). Le soleil pointe à nouveau le bout de son nez.
Retour au camp. Ce soleil motive une grande partie d’entre nous à aller piquer une tête dans la mer. Avant-hier, une poignée de téméraires avait déjà tenté l’expérience. Hier, deux irréductibles ont remis ça. Aujourd’hui, ceux qui hésitaient jusqu’alors se joignent à eux. J’en fais partie. C’est aussi un peu pour poursuivre cette espèce de rituel amorcé un peu partout en terre polaire chaque année… Sauf que cette fois, je ne tremperai pas seulement les pieds.
A ce moment, il ne faut pas trop réfléchir. A peine déshabillée, je fonce dans l’eau en courant, je rentre complètement dedans et je ressors aussitôt. C’est froid, trèèès froid (5°C ???) mais comme on est chaud et qu’on ne reste pas dans l’eau longtemps, ça se fait plutôt bien. J’y retourne même une deuxième fois ! Mais pas de troisième, elle serait de trop. En tout cas, après plusieurs jours sans douche, ce petit passage dans l’eau fraîche nous fait du bien, même si nous allons garder une pellicule de sel sur la peau pour les prochains jours.
Nous nous regroupons ensuite dans la tente messe pour préparer le repas. Mais avant, nous aménageons un petit totem pour le camp.
La journée se termine tranquillement avec nos petits rituels.
La compression des boites de conserves pour limiter le volume des déchets :
Ou encore la vaisselle avec rinçage dans la mer :
Sans oublier une petite attaque de sternes (certes, un peu provoquée cette fois…)
Je ne tarde pas trop pour aller me coucher car je suis de garde « cette nuit ». Je prends le 3èmecréneau et ce n’est pas le plus facile… Mieux vaut essayer de dormir au maximum avant…
Un renard polaire vient rôder autour du camp… Panique chez les sternes qui protègent leur petit. Le pauvre renard se fera vite chasser à coup de becs.