Aujourd’hui, nous allons monter sur la montagne des trois trolls d’où nous devrions avoir une vue magnifique sur le glacier de Svéa, et au-delà vers le fjord voisin.
Nous quittons le camp et partons en direction de la montagne. Nous arrivons rapidement aux abords d’une rivière que nous devons traverser. Plusieurs bras à nouveau. Mais cette fois, elle est plus haute. Nous retirons nos chaussures et nos pantalons pour la traverser. Eau bien fraîche : les mollets plus les cuisses, c’est vivifiant dès le matin !
Nous continuons ensuite dans la toundra, entre les creux et les bosses.
Par endroit, quelques fleurs dont une petite nouvelle…
Soudain, tout le monde s’arrête net. Un peu plus loin, un renne broute tranquillement.
Mais au final, il ne s’agit pas d’un seul renne mais d’un troupeau d’une dizaine de bêtes. Ils sont peu farouches. Nous pouvons les approcher d’assez près et les observer pendant quelques instants.
Nous reprenons la route. Un peu plus loin, une crotte assez grosse… Trop pour être celle d’un renne. L’ami ours a dû passer par là…
Nous attaquons alors la montée. Direction le sommet ! La pente est douce au début et devient plus raide au fur et à mesure que nous montons. Le sol change aussi et nous terminons dans les graviers et la caillasse.
La vue est déjà superbe ici… Le glacier d’un coté, la mer de l’autre. Nous nous arrêtons près d’un cairn pour manger un morceau. Il fait frais, je rajoute une couche de vêtement. Même s’il ne fait finalement pas si froid, le vent souffle bien ici.
Nous poursuivons ensuite sur la crête.
Au loin, on distingue les trois trolls…
Ces formations sont étranges… Des piles d’assiettes au milieu de cette montagne toute en rondeur… Des assiettes à l’équilibre bien fragile, prêtes à tomber à tout moment…
Nous passons à côté des trolls, les contournons, ainsi qu’un autre empilement à la forme plus carré. Je m’appuie sur les blocs de pierre, un peu mais pas trop pour éviter de détruire le château branlant.
Nous poursuivons sur la crête, jusqu’au bout… et là… la vue qui s’offre à nous est tout simplement splendide ! Toujours ces longues montagnes sculptées mais cette fois, la mer qui s’étend à leur pied est teintée de rose.
Je reste un bon moment à admirer ces paysages et à savourer le spectacle. Je ne m’attendais pas du tout à cela. Sur la gauche, le glacier surplombées par de grandes montagnes sombres et striées de plaques de neige.
Nous sommes loin, si loin de tout… La nature qui nous entoure est si « brute », si époustouflante…
Après nous être régalés les yeux, nous revenons sur nos pas.
Nous repartons sur la crête de départ, repassons à proximité des trolls et continuons encore un peu après. Quelques plantes ici aussi, malgré ce sol si minéral…
Peu après les trolls, nous bifurquons sur la droite et descendons dans la pente… ma foi, assez raide. Alternance d’étendue de pierres et d’un sol plus “sableux”. Dans les pierres, les genoux souffrent un peu. Dans les gravillons, on se laisse glisser et c’est déjà plus drôle. Une petite chute sur les fesses quand même mais je me relève sans aucune égratignure et j’arrive vite en bas.
Nous voici à nouveau dans la toundra. Nous la re-traversons et en route, nous tombons sur une trace de patte assez grosse… Celle d’un ours. Décidément, le roi du Svalbard rode vraiment dans les parages, même si nous ne l’avons pas encore croisé…
Nous re-traversons la rivière, sympathique petit bain du soir, et arrivons au camp.
Ce soir, la mer est agitée… Les vagues balayent le rivage…
…et nous découvrons aussi de nombreux glaçons crépitants échoués sur la plage, juste devant nos tentes.
Mais malgré les vagues, les oies bernaches prennent la mer. Même pas peur ! Leur quotidien en quelque sorte.
Et malgré tout, nos amis les sternes sont, elles, toujours là. Fidèles au poste sur la plage, surveillant leur petit. J’ai d’ailleurs droit à une belle attaque en traversant le camp. J’entends son cri strident juste au-dessus de ma tête : cette fois, elle m’a frôlé de peu…
Ce soir, la température a nettement baissé et la brume tombe sur les montagnes.
Ce soir, je suis de garde. Mon tour risque d’être plus dur que les autres jours…
Photos de la journée
