Le soleil brille toujours tandis que tout le monde se lève. La météo semble décidée à rester clémente, ce qui nous étonne tous toujours autant.
Aujourd’hui nous allons nous approcher du glacier et marcher dans la moraine qui le borde. Nous préparons rapidement notre sac et nous partons en prenant le même chemin qu’hier en bord de mer.
Ici et là, nous trouvons quelques plantes entre les cailloux. C’est devenu un jeu de les chercher et d’essayer de recenser les différentes espèces.
Nous arrivons au niveau d’une rivière que nous devons traverser. Elle est large mais peu profonde. Elle l’est cependant suffisamment pour que l’eau passe au-dessus des chaussures. Deux options possibles : enfiler les bottes ou chausser les sandales pour traverser à gué. J’opte pour la seconde. L’eau est fraiche mais le passage n’est pas long du tout. ça passe sans mal.
Nous enchainons avec un terrain moins agréable : la caillasse puis la moraine. Poussière et pierres qui roulent sous les pieds, ce n’est pas ce que je préfère…
En face, sur l’autre rive, Pyramiden. Sur le flanc droit de la montagne en forme de pyramide qui a donné son nom à la ville fantôme, on aperçoit les stries des chemins qui zig-zaguent. Sur le flanc gauche, le funiculaire qui relie la ville à la mine.
Au loin, les grondements du glacier. Nous nous rapprochons tout doucement de la mer de glace, pourtant si calme en apparence.
Deux sommets émergent des glaces, tandis qu’entre les deux, on aperçoit la calotte de glacier qui s’étend à perte de vue. Ici, 60% des terres sont recouvertes de glace.
Ça monte, ça descend, des creux, des bosses mais nous avançons. Éparpillés au sol, par-ci par-là, des ossements, ou encore un goéland mort. Futur festin pour un ours ou un renard polaire. Sous nos pieds et les pierres, le glacier est là, même si nous ne le voyons pas. Nous l’apercevons un peu plus loin, dans une fissure creusée par une rivière glaciaire.
Nous faisons notre pause déjeuner en haut d’une butte, sur la moraine. Nous nous calons entre les cailloux et admirons le glacier et le fjord tout en mangeant nos soupes de nouilles. Un repas chaud ne fait pas de mal, même si les thermos pèsent un peu dans le sac. Le vent s’est levé et souffle pas mal ici. La fraîcheur du glacier se fait aussi bien sentir. Nous rajoutons quelques couches de vêtements.
Nous quittons ensuite la caillasse pour rejoindre la toundra. Pour cela, nous devons de nouveau traverser une rivière.
Je chausse à nouveau les sandales mais cette fois la rivière est beaucoup plus froide, au point que j’ai une crampe sous la plante du pied…
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons près d’un nouveau vestige “spitzberguien” : une installation qui a été utilisée pour forer et rechercher les gisements de charbon dans la zone.
Elle date du début du siècle mais elle est encore dans un état très correct. Voici en tout cas un bon exemple de vestige qu’il ne faut surtout pas toucher ou endommager !! Nous restons ici un petit moment à essayer de deviner comment tout cela fonctionnait et à quoi servaient tous ces outils… Le mystère reste entier…
Retour au camp. Obsédés par l’ours, notre premier réflexe est de jeter un œil aux tentes et aux sacs de nourriture. Tout est intact, le camp n’a pas été visité.
Chacun vaque un peu à ses occupations avant que tout le monde ne se rejoigne sous la tente messe pour le diner.
Un peu plus tard, première attaque de sterne pour l’un d’entre nous. Nous ne sommes pas au bout de nos peines avec ces bestioles mais nous ne le savons pas encore…
Pas de tour de garde pour moi ce soir. Je mets le bonnet sur les yeux et c’est parti pour une nuit complète.
Photos de la journée
