C’est une averse qui me réveille. Les premières gouttes d’eau depuis le début du voyage. Elle sera de courte durée et de bien faible intensité… Dehors, le sol n’est même pas mouillé. Pas de quoi s’affoler, même si le ciel est plutôt gris ce matin et si les températures sont bien plus fraîches.
Lorsque je sors de la tente, beaucoup dorment encore et le camp est calme. Au loin, j’aperçois l’un d’entre nous qui s’éloigne, parti faire le ravitaillement d’eau. Je me pose face à la mer et j’admire le paysage. Un à un, certains de mes camarades me rejoignent. Nous voici tous alignés, silencieux et les mains dans les poches, en pleine contemplation, en attendant que tout le monde se réveille.
Aujourd’hui, nous allons juste longer le fjord pour aller un peu plus loin, le long de notre mer d’icebergs. Icebergs qui seront nos compagnons de voyage pour la journée, et plus encore !
Nous déjeunons, rangeons nos affaires et partons. Nous commençons par marcher dans un terrain herbeux, avant de nous enfoncer dans les rochers.
Le terrain est nettement plus facile que les autres jours, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Certes, nous crapahutons dans de gros rochers mais je me sens beaucoup plus dans mon élément. Je me régale même à certains endroits.
En chemin, je cueille une épilobe arctique que je compte faire sécher et garder dans mon carnet de voyage. Mais pour le moment, je l’accroche à mon sac.
Nous continuons de suivre le rivage, en passant par moment sur la plage.
Il y a toujours autant d’icebergs dans la mer. De toutes tailles et de différentes teintes : blanc, bleu, translucides ou zébrés de noir.
La mer interpelle aussi par sa couleur bleue et sa limpidité. Tout a l’air si pur…
… et si calme. Les icebergs flottent, immobiles dans le fjord. Majestueuses statues de glace qui semblent nous observer en silence.
Et soudain, au milieu de ce silence, l’un des icebergs s’anime. Un craquement suivi d’un mouvement. L’énorme iceberg se brise et se retourne lentement dans l’eau, créant une onde qui fait tanguer les icebergs voisins. Nous nous arrêtons net et nos regards convergent dans sa direction. Nous sommes happés, fascinés.
Un dernier passage sur une plage où certains blocs se sont échoués. L’occasion de jouer avec et d’immortaliser tout ça avec quelques photos.
Rapidement, nous arrivons à l’endroit où nous allons monter le camp. La journée de marche aura été courte et facile, de quoi récupérer de nos dernières journées de marche dans les cailloux.
Nous prenons le temps de flâner avant de nous installer. Les nuages se sont dissipés et le ciel bleu fait son grand retour. A nouveau, nous allons avoir un panorama de rêve ce soir, entre mer, glace et montagnes, entre réalité et reflets.
Et nous aurons d’autant plus le temps d’en profiter que nous allons passer deux nuits ici. Derrière le camp, une grande vallée, au bout de laquelle se trouvent les sacs de nourriture que nous avons déposés quelques jours avant. Demain, nous irons les récupérer.
Je descends près de la rivière pour écrire un peu. Je m’assieds sur un rocher qui s’élève entre mer et rivière. J’observe un moment cette dernière déverser des litres et des litres d’eau dans la mer.
De retour au camp, je rejoins certains de mes camarades pour une partie de UNO. En jeu : le perdant aura droit, ce soir, au lyophilisé aux lentilles si croustillantes. Ça part mal pour moi mais heureusement, on me sauvera la mise. Finalement, nous découvrirons qu’il n’y a pas de lyo aux lentilles dans le paquet de ce soir.
Ce soir, les températures sont un peu fraîches. Nous décidons de manger dans une tente. Nous vidons la nôtre qui est la plus grande. Tout le monde s’installe au chaud. A neuf personnes, il fait même vite très chaud !
Photos de la journée
