La journée d’aujourd’hui sera consacrée au ravitaillement. L’un des sacs déposés le premier jour est enfoui un peu plus loin dans le fjord, en bord de mer. Nous devons récupérer une partie du sac pour les prochains jours, et déposer le reste à l’autre bout de la vallée, derrière le lac. Nous le récupérerons dans quelques jours.
Un petit groupe se prépare, tandis que d’autres décident des rester au camp pour se reposer. Je me sens plutôt en forme donc je décide de me joindre à l’expédition “ravitaillement”, d’autant plus que nous marcherons avec un sac quasiment vide. Voici qui change bien la donne.
Nous partons en direction de la mer. Le soleil brille et chauffe encore bien ce matin. Je suis partie en pantalon et t-shirt manches longues mais rapidement, je m’arrête pour retirer mon pull et enfiler mon pantacourt, que j’avais quand même glissé au fond de mon sac.
Nous commençons par traverser une grande étendue d’herbe et rencontrons très vite plusieurs bras de rivière.
La plupart du temps, pas besoin de déchausser, nous les traversons en sautant sur les pierres. Je louperai quand même mon coup une fois et me retrouverai le pied dans l’eau…
Cependant, nous finissons quand même par chausser les sandales, car juste après cet étendue herbeuse, nous arrivons dans le fjord et devons marcher les pieds dans l’eau pour le longer. Du moins, c’est le chemin le plus commode.
Très vite, je retire carrément mes sandales. Le sable fin et les petits cailloux se glissent entre le pied et la semelle à chaque pas, ce qui est désagréable et finit par faire mal. Me voici donc pieds nus dans le sable… Il y a peu d’eau, elle n’est donc pas froide du tout : la plage !
Encore une situation surprenante. Si on m’avait dit que je marcherais pieds nus dans la mer au Groenland sans être frigorifiée je ne l’aurais jamais cru ! Et tout ça sur fond de paysages époustouflants !
Nous arrivons à l’endroit où le bateau a débarqué le premier jour. Nous remettons les sandales et montons un peu plus haut sur la rive, jusqu’à arriver au pied d’une grande pierre inclinée. En-dessous, un amas de pierres sous lequel sont entreposés deux grands sacs noirs contenant la nourriture.
Nous les dégageons et nous nous répartissons les petits sacs. Deux d’entre nous repartiront vers le campement avec la nourriture pour les prochains jours. Pour les quatre personnes restantes dont je fais partie, nous nous répartissons les sacs de nourriture prévue pour la fin du séjour, que nous allons aller déposer de l’autre coté du lac.
Nous déjeunons un peu plus loin. Quelques moucherons s’invitent mais cela reste supportable. S’en suit une sieste au soleil…
Vient le moment de repartir. Nous regardons nos deux camarades qui rejoignent le campement s’éloigner. Ils doivent d’abord traverser une rivière que nous avons déjà traversée ce matin, à l’aller. Mais cette fois, le niveau d’eau est bien plus haut. Ils se retrouvent non seulement avec de l’eau jusqu’aux cuisses mais aussi avec plus de courant. Nous les suivons des yeux, un peu amusés, tout en surveillant que tout se passe bien.
Nous reprenons la route à notre tour, en longeant la côte en sens inverse. D’abord près de la mer…
… puis, un peu plus haut. En tout cas, cette fois, nous marchons sur la terre ferme. Face à nous et un peu plus bas, le spectacle est toujours aussi magique, avec ces montagnes qui dominent le fjord et ces parcelles d’herbe qui côtoient le sable et la mer.
Nous marchons d’un bon pas. Nous arrivons à la hauteur du campement et le dépassons rapidement. Nous longeons ensuite le grand lac sur sa rive gauche, le dépassons à son tour et arrivons au fond de la vallée. Là, nous trouvons un amas de rochers, au milieu duquel nous cachons le sac de nourriture. Nous entassons quelques grosses pierres dessus et le tour est joué. Le voici en sécurité des renards et autres bestioles qui pourraient passer.
Nous revenons sur nos pas. En chemin, nous nous arrêtons près d’une petite rivière. Cela donne envie de se baigner mais elle est un peu vaseuse… Par contre, nous pouvons y admirer de magnifiques ombles chevaliers. De bien belles bêtes ! Nous regrettons presque de ne pas avoir de canne à pêche…
Nous revenons par l’autre rive du lac. Une bonne partie du chemin se fera dans les arbustes, des saules. C’est un peu pénible par endroit car on ne voit pas très bien où nous posons les pieds et cela finit par bien égratigner les jambes. Mais surtout, la fatigue commence à se faire sentir. Nous sommes partis depuis un moment et même si nous avons porté un sac léger, nous avons parcouru une belle distance.
Enfin, nous apercevons le campement…
Si, si, une petite tente rouge se démarquent dans le paysage…
C’est la dernière ligne droite dans les arbustes.
Arrivée au campement, je descends me laver dans un petit lac qui jouxte le grand. Le soleil s’est caché derrière les montagnes et il fait un peu frais. Je prends mon courage à deux mains et je rentre dedans. J’en profite même pour me laver les cheveux, même si le rinçage dans l’eau glacée ne sera pas une partie plaisir. Mais au moins, c’est fait !
Dîner en contre-bas du campement, pour s’abriter du vent qui s’est un peu levé. Ce soir, c’est paëlla pour moi. Une belle portion, bien copieuse, dont je ne viendrai pas à bout et que je finirai par partager, notamment avec le malheureux qui est tombé sur les lentilles… bien croustillantes !
Ce soir, pas de veillée. Tout le monde est bien fatigué et part vite se coucher. Demain, nous reprenons la route !
Photos de la journée
