Il est 8h ce matin lorsque nous quittons Tétang. Notre étape du jour est plus courte que la veille, « seulement » 6h de marche mais avec tout de même un petit 1000m de dénivelé.
Lorsque nous quittons notre guesthouse, nous croisons la randonneuse coréenne et son guide. Nous échangeons quelques mots avec elle avant de continuer la route, tandis qu’elle nous suivra de loin, à son rythme.
Nous suivons un chemin qui nous amène au-dessus du village. Là, nous faisons une courte pause et profitons à nouveau d’une superbe vue sur les montagne qui s’étendent à l’infini…
La coréenne arrive à son tour. Dam reste un peu discuter avec son guide et son porteur. Anne et moi repartons donc seules dans un premier temps. Nous suivons un chemin bien tracé qui serpente entre les montagnes. La pente est très légère, c’est plutôt tranquille pour le moment.
Dam nous rejoint et nous faisons un nouvelle pause avant d’entamer la dernière montée. Nous apercevons alors les chevaux qui portent les bagages du groupe de français. Aujourd’hui, l’homme qui les mène a regroupé tous les sacs sur deux chevaux et lui, monte le troisième. Il a décidé de ne pas marcher aujourd’hui.
Il s’arrête à notre hauteur et reste un peu avec nous. Il sort un sac en plastique contenant des morceaux de viande au curry qu’il nous propose de goûter. J’hésite un peu… C’est cuit, je ne risque pas grand chose de ce coté mais j’ai peur que ce soit très épicé… Allez, j’en prends un morceau. Les épices me montent bien au nez mais c’est loin d’être aussi fort que ce que j’avais imaginé et c’est plutôt bon.
Nous reprenons la route. Lui sur son cheval, nous sur nos pieds. C’est la dernière montée avant le col. Elle est longue mais douce et nous en voyons finalement vite le bout.
Nouvelle pause au col, cette fois pour manger un morceau. Aujourd’hui encore, pas de déjeuner dans une guesthouse, il n’y en a aucune sur notre chemin. Ce sera pique-nique au soleil : pain tibétain, œuf et fromage. Encore mieux !
Comme à chaque col ici, un monticule de pierres est présent, surplombé de drapeaux de prière. J’y ajoute mes trois pierres, comme le veut la coutume, et un peu plus loin, un petit cairn où chacun d’entre nous ajoutera sa pierre. Une petite trace de notre groupe, sur ce chemin.
Il est temps de repartir. Commence alors une longue descente jusque Muktinath. La pente est douce, le chemin passe par paysages plus verts. Le ciel, lui, se fait de plus en plus gris…
Nous arrivons aux portes du village. Là, la météo se gâte subitement. D’abord quelques gouttes, puis une belle averse. Nous finissons au pas de course et arriverons complètement trempés au village.
Nous nous rendons à notre hôtel : l’hôtel Bob Marley (si si). Gros contraste par rapport aux petites guesthouses du haut Mustang. Muktinath est sur le chemin du tour des Anapurnas et est donc beaucoup plus touristique. Ici, les hôtels et les restaurants se succèdent dans la rue. Nous avons complètement changé d’ambiance et déjà, je sens pointer la nostalgie…
Mais un évènement local viendra remettre un peu d’authenticité dans tout cela : une course de chevaux. Le temps de poser nos affaires à l’hôtel, de prendre un douche, et nous rejoignons la foule locale pour assister au spectacle. Dans cette foule, quelques nonnes bouddhistes. Ici, il y a un proche monastère pour femme. Ce sont les premières que je vois depuis le début de notre périple dans ce berceau du bouddhisme. J’ai un sentiment un peu mitigé face à ces femmes à la tête rasée, malgré leurs grands sourires.
Dans la rue, plusieurs yack domestiqués sont exhibés, avec leurs selles colorés. De bien belles bêtes…
La course de chevaux se déroulera en plusieurs manches. A chaque fois qu’une équipe arrive, elle est précédée par un groupe de femmes qui les accompagne en chantant. Tous les coureurs ont revêtu leurs plus beaux costumes, très colorés.
Les coureurs font plusieurs fois le tour du pâté de maison, et tentent parfois de ramasser des écharpes au sol. J’imagine que c’est celui qui en ramasse le plus qui gagne mais rien n’est moins sûr. Je ne suis pas certaine de bien comprendre les règles.
La course terminée, s’en suit une cérémonie durant laquelle les hommes et les femmes dansent en cercle, en chantant.
Tous ont revêtu leurs plus beaux costumes, très colorés, avec pour certains, des chapeaux qu’il ne faudrait pas confondre avec des abat-jours…
Alors que je regarde le spectacle au milieu des népalais, quelqu’un me tape sur l’épaule : c’est notre porteur qui vient me chercher pour aller passer la commande de notre dîner. Je m’aperçois alors que tout le monde me cherchait partout dans l’hôtel depuis 20 minutes et que j’ai provoqué une petite frayeur Dam.
Il est encore tôt. Nous commandons notre repas pour ce soir et prenons un thé sur la terrasse de l’hôtel. Il y a pas mal de touristes étrangers ici, dont beaucoup terminent le tour des Anapurnas. ça parle dans toutes les langues !
Nous rentrons ensuite dans la grande salle pour manger. L’avantage d’être dans un endroit plus touristique, c’est que qu’il y une carte plus fournie pour les plats et… une carte des vins. Nous approchons de la fin de notre trek, les étapes les plus dures sont derrière nous. Nous avons bien mérité de prendre un petit verre de vin pour accompagner notre plat. Et un autre suivra un peu plus tard dans le salon.
Demain, ce sera déjà notre dernier jour de marche. Retour à Jomsom. Le temps a filé a une vitesse folle, je n’ai pas vu passer les jours, à déambuler sur ces hauts plateaux, de village en village. Une chose est sûre : je reviendrai riche de superbes images mais surtout de très belles rencontres. De ce point de vue, le Mustang et le Népal resteront comme l’un de mes meilleurs souvenirs, humainement parlant. Et je commence à comprendre pourquoi tant de gens reviennent plusieurs fois dans ce pays, alors que je me surprends déjà à penser à un voyage ici l’année prochaine…
Photos de la journée
