14 août 2019 – Tangge – Tetang

Aujourd’hui, ce sera l’une des plus longues étapes de notre trek. 8h à 9h de marche pour aller de Tange à Tetang, avec de belles phases de montées !

Le réveil sonne donc tôt, à 5h15, pour pouvoir partir à la fraîche et pouvoir faire des pauses durant le trajet. Il a plu cette nuit et il pleut encore ce matin. Mais comme par miracle, la pluie cesse au moment même où nous partons et la chaleur reprend le dessus.

Nous quittons la guesthouse et nous nous dirigeons vers la rivière Tangge. Nous la traversons, puis une seconde, la rivière Yak. Elle est peu profonde mais le courant est assez fort. Surtout, sa couleur noirâtre ne donne pas très envie d’y plonger les pieds…

Dam insiste pour que nous traversions l’une après l’autre et pour nous aider. Rien de bien compliqué mais je suis un peu surprise par la force du courant de cette rivière qui ne payait pas forcément de mine de prime abord.

Nous sommes suivis par le groupe de français qui traversent eux aussi les deux rivières. Cependant, ils doivent s’attendre les uns les autres ce qui nous permet de prendre de l’avance sur eux.

Nous nous essuyons les pieds boueux, remettons nos chaussures et attaquons la montée.

C’est parti pour 3h30 et environ 900 m de dénivelé.

Je trouve mon rythme, je me cale dessus. Je ne suis pas forcément très rapide mais constante. Je débranche mon cerveau pour éviter de penser à cette longue montée et j’avance, un pas après l’autre. C’est long et un peu pénible à la fin, d’autant plus qu’il fait lourd. Ce n’est pas vraiment le climat idéal pour moi…

Mais comme toute montée, il y a une récompense à la fin : la vue !

Nous arrivons au col de Paa Pass, à un peu plus de 4 100 m. Comme toujours, les drapeaux de prière ornent le passage.

Nous faisons d’une pause bien méritée et en profitons pour faire une photo de notre petit groupe.

Les français arrivent les uns après les autres, chacun avançant à son rythme, ainsi que la marcheuse coréenne.

Nous repartons et amorçons la descente en direction du hameau de berger de Pa. Derrière nous, le chemin qui descend du col…

… et en y regardant d’un peu plus près, nous apercevons notre amie coréenne avec son parapluie qui la protège du soleil. Elle nous emboîte le pas peu après notre départ mais nous ne la recroiserons plus ensuite.

Nous faisons notre pause déjeuner au hameau, où il y a aussi une source d’eau potable. Cette fois, pas de Dal bhat. Il n’y en a aucune guesthouse pour s’arrêter en chemin. Nous avons donc pris notre pique-nique en partant ce matin. Et c’est plutôt agréable de déjeuner en pleine nature !

Cependant, ce midi, je n’ai pas beaucoup d’appétit et je ne me sens pas en grande forme. Je pense que je n’ai pas très bien vécu la chaleur pendant toute la montée. Je décide de m’allonger quelques instants pour me reposer.

Mais sous le soleil et avec la chaleur, je ne me sens pas vraiment mieux lorsque j’ouvre les yeux. Je suis vraiment patraque et vidé. En me voyant si fatiguée, Dam insiste pour que je vide mon sac et que je lui donne mes affaires. Je m’exécute et je lui donne tout ce que j’ai. Je ne garde que mon eau.

Nous nous remettons en route et cela commence par une nouvelle montée. C’est un peu dur pour moi mais en y allant doucement, ça va. Au fur et à mesure, je retrouve un peu de force.

Les paysages sont toujours aussi sublimes. En regardant en face, nous pouvons apercevoir au loin les villages que nous avons traversés à l’aller.

Nous alternons montées et plats. Les chevaux du groupe de français et leur guide nous rattrapent et font route avec nous pendant un moment.

Nous nous familiarisons avec le langage du guide pour conduire les chevaux : « Cho ! », « Zip zip ! », « Ha ! ».

Un peu plus loin sur la route, nous faisons une pause et rencontrons quelques locaux, un homme et une femme.

La femme va à Tetang et fera un bout de chemin avec nous. Elle a mal à une jambe mais cela ne l’empêche d’avancer à un bon rythme !

Devant nous se dessine le chemin que nous allons suivre sur la crête.

Le long de ce chemin, le relief des falaises est particulièrement étonnant. Des tours en forme de champignons, des couleurs ocres de différents tons…

Nous nous arrêtons un peu plus loin pour prendre quelques photos, tout au bout d’une avancée qui surplombe un ravin. Même quand on n’a pas le vertige, c’est impressionnant et on redouble de prudence.

Le chemin continue encore un peu le long de la crête. Nous le suivons avant de commencer la descente. Là, nous allons traîner un peu plus en chemin, notre attention étant détournée à plusieurs moments.

Tout d’abord par les aigles qui tournoient au-dessus de nos têtes et que nous allons tenter de prendre en photo. Peine perdue, vous ne verrez pas de photo aujourd’hui.

Puis par deux moutons bleus, ou grands bharals, qui surgissent en haut de la petite montagne à notre droite.

Enfin par le Dhaulagiri, célèbre 8 000 m, qui pointe le bout de son nez à travers les nuages.

Le descente finale est un peu raide et délicate. Nous suivons une sente qui se faufile le long de la falaise, dans les graviers. Ce chemin semble parcouru régulièrement mais pas très officiel pour autant. Concentration et vigilance sont de rigueur. C’est exactement le genre de descente que je n’apprécie guère… Heureusement, cela ne dure pas très longtemps et nous arrivons aux abords des premières maisons de Tetang et de la rivière.

La guesthouse où nous devions aller est fermée, nous devons aller dans une autre, de l’autre coté de la rivière, au cœur du village. Nous devons donc la traverser. Comme ce matin, elle est peu profonde mais elle est plus large et le courant semble encore un peu plus fort. Et je passe sur son aspect « boueux ».

Dam traverse en premier. Nous le voyons essayer de trouver les meilleurs passages, passer par des endroits plus ou moins profonds et finalement atteindre la rive opposée… les jambes couvertes de boue !

C’est à notre tour. Je passe devant, en suivant les conseils de Dam qui essaie de me guider pour passer aux meilleurs endroits. Anne me suit, accrochée au bras de notre porteur pour éviter de perdre l’équilibre et de tomber. Il faut dire que le courant est vraiment fort et ce n’est pas évident du tout. Les bâtons aident tout de même à se stabiliser, et il faut avancer pas à pas. J’essaie de repérer les rochers qui dépassent de l’eau, pour passer là où ce n’est pas trop profond. Mais ça ne marche pas à tous les coup et nous nous retrouvons parfois avec de l’eau au-dessus des genoux. Le courant est si fort que de petites pierres nous frappent les jambes.

Nous atteignons enfin l’autre rive mais nous sommes dans un état ! De la boue plein les jambes et le pantalon !

Nous restons en sandales et partons en direction de la guesthouse. Là, les propriétaires rigolent bien en nous voyant arriver dans cet état. Au point que tous les membres de la famille passent la tête par la fenêtre ou la porte pour nous regarder. Nous sommes devenues l’attraction du village !

Avant d’entrer, nous allons dans un petit bâtiment au fond de la cours pour nous rincer au jet d’eau. A peu près propres, nous pouvons gagner nos chambres. Nous repassons pas la douche mais il n’y a pas d’eau chaude. Dam nous amène donc un saut avec des thermos d’eau chaude. C’est sommaire mais avec la bonne technique, c’est efficace.

Nous dînons un peu plus tard. Ce soir, ce sera Dal Bhat au mouton. Délicieux. Dam nous propose de goûter le vin local. Il nous amène deux tasses avec un liquide transparent. J’en prends une gorgée : c’est une sorte d’eau de vie, qui a l’air de bien casser.

Nous restons ensuite un moment à discuter tous ensemble, avant d’aller nous coucher. Demain l’étape sera moins longue mais nous aurons encore un bon 1 000 m de dénivelé à faire.

Photos de la journée

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