Je me réveille encore plusieurs fois durant la nuit. Depuis mon arrivée, impossible de dormir d’une traite sous la tente. Je me réveille pour de bon à 7h30 et prépare les affaires. La météo est bien plus clémente : le vent a disparu, il a cessé de pleuvoir et on peut même apercevoir quelques éclaircies.
Aujourd’hui je vais marcher vers Hverfjall et Dimmuborgir ; un cratère et des ‘châteaux sombres’ (formations de lave en forme de colonnes). Une belle journée de marche à proximité du lac.
La première partie du chemin commence par la traversée d’un champ de lave. En ligne de mire, le cratère de Hverfjall. Avec un diamètre de 1200 mètres, il reste imposant même de très loin.
Arrivent ensuite quelques arbres et touches de verdure parmi le sable noir.
Je me retourne et aperçois au loin la fumée du Jarðböðin, ainsi que celle de Námafjall.
Tout autour, les collines sont orange, jaune, marron, des couleurs qui me rappellent le sud.
Le soleil semble prendre le pas et s’imposer sur les nuages.
J’arrive alors près de la faille de Grjótagjá, partie visible du rift islandais au nord de l’île, alors que la plus célèbre reste celle du sud à Þingvellir. Moins spectaculaire ici, mais c’est tout de même tout aussi impressionnant de voir la terre déchirée aux alentours.
Ici, la faille abrite des grottes remplies d’eau chaude. Une eau bleue et limpide. Il était possible de se baigner ici avant. Mais suite aux éruptions des années 70-80, l’eau est devenue trop chaude et on ne peut plus se baigner. Mais il est toujours possible de rentrer dedans et ce simple spectacle vaut vraiment le coup.
Pourtant, j’ai entendu parler d’un endroit où l’on peut toujours se baigner. Et cela doit être par ici. Je garde cette idée dans un coin de ma tête, pour le chemin retour.
Hverfjall n’est plus très loin… Je commence à apercevoir le chemin que je vais prendre pour arriver à son sommet.
Me voici au pied du cratère. Je prends le chemin et commence à monter. Je suis contente de ne pas avoir mon sac de 20kg…
Une fois en haut, je découvre une superbe vue sur le lac et les alentours. Contraste entre le lac…
et les montagnes fumantes…
Contraste de couleurs, contraste de chaleur.
Mais je découvre aussi le cratère, impressionnant de par sa taille…
Je marche en direction du versant opposé. C’est là que je descends pour aller à Dimmuborgir. C’est un peu raide. Je le note car je serai obligée de repasser par ici pour le retour. Le chemin passe par le cratère, pas de contournement. Ou alors, cela doit être beaucoup plus long.
Je marche cette fois au travers de champs de lave multicolores. Mélange de roches, de mousse, d’herbes…
Je me balade maintenant au milieu de ses énormes formations rocheuses. Je me sens souvent bien petite…
Maison de troll ??
Je croise quelques personnes : le lieu est touristique et est surtout accessible en voiture. On voit tout de suite la différence ! Je déambule au milieu des géants pendant un moment et me pose au milieu d’eux pour manger un morceau.
Je prends ensuite le chemin du retour. C’est pas tout, il va falloir grimper à nouveau sur le cratère.
Bon, finalement, cela ne s’avère pas aussi difficile et raide que je l’avais pensé. Le chemin zig-zag beaucoup donc la montée est assez facile en définitive. En haut, nouvelle vue sur les montagnes fumantes.
Avec le ciel qui se dégage et le soleil, les couleurs apparaissent.
Une fois redescendue de l’autre coté, je me retrouve sur le même chemin qu’à l’aller. Du coup, j’en profite pour faire quelques photos de contrastes typiques des sols islandais. Entre lave, sable noir et verdure…
Mais j’en profite aussi pour regarder autour de moi et essayer de repérer cette fameuse grotte où l’on peut se baigner… Je guette le moindre petit chemin… Bon, c’est peine perdue au milieu de cette étendue…
Je me retrouve tout de même dans des endroits sympathiques.
Plus tard, j’apprendrai que cette fameuse grotte est en faite dans la faille. Certes, celle de Grjótagjá est trop chaude, mais une autre grotte un peu plus loin est à la bonne température… Comme quoi, ce qu’on cherche est souvent juste sous notre nez… Tant pis pour cette fois !
Je prends ensuite un autre chemin, qui me fait faire une petite boucle au milieu des arbres. Mais là aussi, attention aux petites failles qui jonchent le sol. Même en forêt, la terre est déchirée.
A la fin de la boucle, j’arrive à proximité d’une géocache que j’avais repérée avant de partir. Je décide d’en profiter pour tenter de la trouver. Il faut descendre un peu dans une faille ; l’accès est chaotique au premier abord mais finalement assez facile si on fait un peu attention ; je trouve vite la géocache derrière une pierre. Je note la date, l’heure, mon nom. Marrant de voir la liste des personnes qui sont passées par là. Il y a toutes la nationalités !
Je remonte mais quelques mètres plus loin, je tombe sur un escalier en métal qui permet de descendre à nouveau dans la faille. Bien sûr, je descends, il ne faut pas grand chose pour titiller ma curiosité. Je marche un peu au milieu des roches et j’aperçois très vite une grotte… avec une chaine et une corde au bout, pour descendre dans une eau tout aussi limpide que celle de la faille de Grjótagjá. Est-elle chaude ou froide ? Est-ce la fameuse grotte que je cherche (à ce moment là, je n’ai pas eu l’information dont je parlais précédemment) ? En tout cas, l’accès est un peu raide quand même et toute seule, je trouve ça un peu risqué. Le problème n’est pas de rentrer, avec la corde, c’est jouable. Mais il faudra ensuite sortir… Je laisse tomber : pas envie de passer la nuit dans l’eau, même si elle est chaude. Argh… première fois que je regrette de voyager seule !!! Première fois que j’ai l’impression de passer à coté de quelque chose.
Retour au camping.
Je croise deux françaises qui viennent de Toulouse. Elles sont arrivées ici en bateau et voyagent en camping-car avec un groupe. Tous les soirs, ils se réunissent, se mettent d’accord sur la trajet, les endroits où s’arrêter et le stop du soir. Je ne connaissais pas ce concept de voyage… Un road-movie guidé…
Ce soir, il n’y a personne dans la tente cantine. Il ne pleut pas, les gens restent dehors, devant leur tente. On dirait que je vais manger seule ce soir. Et puis, ma voisine de camping arrive. On s’est croisé tout à l’heure.
Du coup, on s’installe et on mange ensemble. Il lui reste une bouteille de vin qu’on lui a laissé. Elle me propose qu’on la finisse ensemble pendant le repas. Et bien, ça fait du bien ce petit vin après une bonne journée de marche !!
Ma voisine s’appelle Monica, elle est allemande (Munich). Elle aussi voyage seule mais en vélo. Elle est ici depuis 1 mois et reste encore 3 semaines.
Nous avons les mêmes plans pour demain : elle aussi veut aller marcher jusque Krafla, un volcan un peu plus au nord. Nous décidons d’y aller ensemble demain. Ce sera plus sympa de marcher à deux plutôt que seul.
Le seul problème, ce sera le retour. Le volcan est loin, donc l’aller-retour risque d’être un peu long. Il y a l’option bus, si on arrive en début d’après-midi, ou l’option stop. On verra sur place.
En tout cas, nous décidons de partir tôt car Monica souhaite aussi rentrer tôt au camping : elle part demain pour Húsavík. Cela fait un peu de route quand même…
Rendez-vous donc demain à 8h !
Dehors, le ciel est dégagé, il fait beau… Mais il fait aussi vraiment froid…