Dernier jour dans les montagnes. Ce matin, elles sont plutôt brumeuses.. Très brumeuses même… Le brouillard recouvre les hauteurs… ça s’annonce mal pour la vue imprenable en haut de Bessegen…
Je range mon sac et fais le tri pour ne prendre que le minimum. Aujourd’hui encore, nous ferons partir une partie de nos affaires par bateau pour marcher léger.
Nous nous réunissons tous dehors devant le refuge. Gerda nous explique le déroulement de la journée. Elle décide ainsi de désigner à tour de rôle une personne qui prendra la tête du groupe. Tous les autres devront rester derrière. Elle insiste pour que le groupe reste ensemble. A cause du passage de Bessegen et à cause du brouillard qui semble s’inviter pour la journée. Mais pour démarrer, c’est elle qui passe devant. Le marcheur néerlandais se joint à notre groupe pour la journée.
Nous commençons à monter un peu. C’est assez raide dès le début mais la pente s’adoucira rapidement. Et nous commençons à avoir l’habitude de monter et descendre tous les jours ! Jessica et Britta sont désignées pour passer en tête. Il commence à pleuvoir et le brouillard ne nous quitte toujours pas. Je suis un peu déçue que cela arrive le jour de Bessegen. Gerda nous demande de faire des micro-pauses toutes les demi-heure pour que tout le groupe se ressoude si certains sont un peu à la traine. Elle me demande ensuite de prendre la tête du groupe et de désigner quelqu’un pour venir avec moi. Ce sera Christile. Les plus rapides trépignent un peu, accrochés à mes talons. Puis je cède ma place à Daniel et Britta. Le binôme de choc : le plus rapide avec la plus lente.
Nous montons encore un peu et laissons le grand lac de Gjende en bas, dans la brume. Sa couleur verte se détache tout de même un peu, se devine…
Sur l’autre rive, des lacs, des chutes d’eau…
Quelques mètres encore et nous voici au pied de l’arête de Bessegen. De chaque coté, les lacs : le vert et le bleu… Certes, la brume est présente mais elle est suffisamment éparse pour nous permettre de profiter de la vue sur l’arête…. Mystérieuse…
Nous nous approchons : c’est un peu raide ma foi ! Étroit, ça oui, c’est comme je l’imaginais. Mais aussi raide, non.
Ceci dit, j’ai hâte d’y être ! Gerda nous conseille de manger un morceau avant de commencer à monter. Puis nous rangeons nos bâtons : nous allons surtout avoir besoin de nos mains.
C’est parti. Gerda passe devant. Nous commençons à monter ou plutôt à escalader ; certes, il y a de grosses marches pour les pieds mais nous devons quand même mettre les mains. Qui plus est, le sol est mouillé et cela glisse un peu. Il faut rester vigilant. Par contre, on se retrouve rapidement dans le brouillard, pour de bon… Pffff… vraiment pas de chance pour la vue. Mais cela en arrange certains qui ont le vertige. Car pour eux, c’est un vrai calvaire ce passage. Pourtant, ils s’accrocheront et arriveront en haut. Moi, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Je suis dans mon élément. Nous arrivons assez rapidement en haut et nous nous retournons : voici la fameuse vue du haut de Bessegen, par temps maussade. Ça vaut quand même le détour…
Nous sommes maintenant sur un plateau… Enfin, je pense car le brouillard nous empêche d’avoir une idée de se qui nous entoure vraiment à droite et à gauche. Nous avançons au milieu des pierres, des rochers. Purée de pois ! Nous sommes coupés du monde qui nous entoure…
Nous entamons la descente, avec quelques rochers qu’il faut apprivoiser. Parfois, une chaine nous aide à descendre. Le reste du temps, nous nous agrippons directement au rocher si c’est un peu chaotique.
Nous arrivons à proximité de Gjendesheim. A droite, le chemin que nous avons suivi le premier jour. A droite, le lac qui se dessine entre les montagnes.
Ici la vu est dégagée. Gerda fait une dernière pause : nous sommes partis en groupe, elle aimerait qu’on arrive aussi en groupe, tous ensemble. Nous resterons donc tous groupés jusqu’au bout. Même ceux qui marchaient toujours devant.
Il recommence à pleuvoir alors que nous arrivons à Gjendesheim. Comme le premier jour.
Nous entrons dans le refuge. Le reste du groupe, qui a marché en bas le long du lac, arrive en même temps que nous. Il est 15h30. Nous sommes largement dans les temps pour le bus de 17h20. Nous récupérons nos affaires arrivées par bateau. Je vais directement prendre une douche. Je reste ensuite à l’entrée, pour ranger mon sac et écrire un peu. Une partie du groupe me rejoint. Carine récupère les emails de tout le monde pour les diffuser plus tard.
17h. Le bus arrive, nous prenons place, il démarre. Les montagnes s’éloignent… Retour à la ville… Je somnole durant tout le trajet… Gerda nous quitte à Forgenes. Nous continuons jusque Oslo.
22h. La gare routière. Tout le monde récupère son sac et se dit au revoir. C’est un peu rapide, comme ça, au bord de la route alors que cela fait 8 jours que nous marchons tous ensemble. Je passe à la consigne récupérer mes affaires. Je tape le code pour payer : 160 NOK… le prix pour 4 jours, étrange… Mon billet a du mal à passer dans la machine… Coup de flippe… Finalement, ça marche et je récupère mes affaires. J’accroche ma tente au sac, je fourre mon sac de couchage dans mon gros sac à dos, j’empoigne les autres petits sacs : me voici de nouveau chargée comme une mule. Je me dirige vers la station de tramway et 15 minutes plus tard je suis à la pension. Je passe prendre de nouveau une douche, je reviens dans ma chambre, je me couche et j’éteins la lumière.
Fin du trek dans les montagnes norvégiennes.