Après l’avion et le train, aujourd’hui ce sera le bus. Dernière journée de transport avant de se poser pendant quelques jours.
Le réveil sonne (trop) tôt. Mais nous voulons arriver à 7h à la gare routière pour régler cette histoire d’horaires et être ce soir à Geiranger.
Il pleut un peu lorsque nous quittons l’auberge de jeunesse mais ce n’est rien à côté de la douche d’hier soir et de cette nuit.
Arrivée à la gare routière. Je vais voir les panneaux d’affichage pour chercher notre bus. Je ne trouve pas la ligne que j’avais repérée. J’en vois bien une autre qui pourrait nous amener dans la région, mais elle ne s’arrête pas à Hellesylt, la petite ville où nous devons prendre le bateau pour Geiranger. Je demande de l’aide à une femme qui semble être là pour renseigner les gens. Elle cherche dans ses horaires le bus qui va à Hellesylt mais ne trouve rien non plus… Aïe… Je serais quand même étonnée qu’il soit supprimé, l’endroit est trop touristique. Elle me conseille alors d’aller demander directement au chauffeur de bus de la ligne 430, celle qui va à Alesund. C’est celle qui semble aller dans le même sens. Le chauffeur en saura peut-être plus.
Nous nous rendons au quai de la ligne 430. Le bus n’est pas encore là mais il y a celui qui va à Stavanger. Je demande au chauffeur s’il sait quel bus va à Hellesylt. Non. Mais il m’oriente vers le bus pour Alesund qui arrive tout juste. Je fais la queue devant la porte pour demander des informations au chauffeur. Devant moi, une petite asiatique qui parle mal anglais et qui ne comprend rien de ce que lui dit le chauffeur de bus. Pourtant, ça a l’air facile : elle va à Alesund, le terminus. Il faut juste qu’elle monte dans le bus et qu’elle y reste jusqu’au bout. Malgré tout, elle hésite en montant… Derrière moi, il y a une famille asiatique. Eux aussi ont l’air un peu perdu et je les comprends : ils vont à Hellesylt comme nous et ne trouvent pas le bus non plus. Ils me montrent leur guide avec les horaires de bus qu’ils ont : il s’agit de lignes encore différentes de celles que j’avais vu de mon côté ! Pas simple… Je ne comprend rien à leurs bus…
Arrive mon tour : je demande des renseignements. Bonne nouvelle, le chauffeur me confirme que nous pouvons prendre son bus. Il faudra juste changer à Forde. Puis encore une fois à Stryn. J’explique tout cela à la famille asiatique. Ils ont l’air inquiet… Je crois qu’ils ont du mal eux aussi à comprendre l’anglais…
Avec Christine, nous chargeons les sacs dans le coffre et nous montons dans le bus qui ne tarde pas à partir. A nouveau les paysages défilent. Les montagnes, les fjords s’enchaînent, tous plus beau les uns que les autres. Nous arrivons près d’Oppedal où nous devons traverser un fjord en ferry. C’est l’histoire de 20 minutes mais nous descendons du bus pour profiter de l’air frais et de la vue. Et nous ne le regrettons pas, même si le temps est couvert.
Nous arrivons ensuite à Forde. Nous avons 1h de battement avant de prendre le bus suivant. Notre petite famille asiatique est descendue ainsi que la petite jeune fille de ce matin qui ne comprenait pas grand chose… et visiblement, elle est toujours aussi perdue : elle est persuadée qu’elle doit changer de bus alors qu’elle est dans le bon. Elle finit par remonter devant l’insistance des chauffeurs de bus, qu’elle a bien fait sourire. Nous aussi par la même occasion.
Nous nous installons dehors, au soleil, pour manger nos sandwichs. Ils sont bienvenue car nous sommes parties sans manger ce matin. Et avec cette histoire d’horaires de bus, nous n’avons pas eu le temps de prendre ne serait-ce qu’un café à la gare.
Le soleil chauffe encore bien aujourd’hui. Je vais à l’intérieur m’acheter un twix : il est complètement fondu, tout comme tout ce qui est au chocolat dans le magasin. Le vendeur me demande si je veux vraiment le prendre : “tout est fondu car il fait très chaud aujourd’hui”. Ma foi, ça ne changera pas le goût. Mais c’est vrai qu’il fait vraiment très chaud dans sa boutique !
Notre bus pour Stryn arrive. Nous montons et partons quelques minutes plus tard. Dehors les paysages sont toujours superbes mais cette fois je m’endors rapidement. Quelques averses balayent les vitres de temps à autre. Nous arrivons à Stryn et changeons de bus une dernière fois. Notre petite famille asiatique est toujours là. Ils descendront un arrêt avant nous, à Hellesylt, pour rejoindre leur auberge de jeunesse. Nous leur faisons signe de la main. Nous, nous continuons jusqu’au port pour prendre le ferry.
A notre arrivée, nous allons vérifier les horaires. C’est bon, nous avons bien un ferry à 17h30.
En attendant, nous nous baladons près du port. Nous croisons un hôtel Sherlock Holmes…
… et devant nous, au bout du quai, le chemin pour rejoindre le fjord de Geiranger. C’est déjà très beau, ça promet pour la suite…
Au loin, au bout du fjord, nous voyons apparaître le ferry. Il arrive peu de temps après au port. Nous achetons nos places et montons sur le pont, tout en haut. La traversée dure 1h.
Le ferry part et s’avance vers le fjord. Les mouettes nous accompagnent tout le long du chemin, certaines posées sur le bateau…
… tandis que d’autres le suivent sur le côté.
Très vite, nous tournons à droite et entrons dans le fjord. Il est à la hauteur de sa réputation. Magnifique. De grandes falaises majestueuses,
des forêts qui bordent les rivages,
des cascades un peu partout, dont les « 7 sisters » et leur prétendant en face,
une eau turquoise incroyable,
et tout au long, des fermes abandonnées à flanc de montagne. Aujourd’hui encore, même si elles ne sont plus habitées, une association les entretient, préservant ainsi les vestiges du passé et l’histoire du fjord.
Dernier virage avant d’arriver face au petit village niché tout au fond du fjord.
Il y a quand même un bémol à tout ça et qui est de taille : les bateaux de croisière. Il y en a beaucoup, nous sommes d’ailleurs suivis :
D’autres partent. Mais nous nous apercevrons vite qu’il y en a toujours au moins un dans le port la journée. Voire 3, 4… Quand on sait que certains de ces bateaux ont jusqu’à 3000 passagers, je vous laisse imaginer l’invasion dans le petit village quand tout ce petit monde décide d’aller se dégourdir les jambes…
Nous arrivons à Geiranger et allons au camping qui est près du port. Nous décidons de ne payer que pour deux nuits même si nous envisageons de rester pour trois. On avisera plus tard. Il y a beaucoup de camping-car et de caravanes. Nous allons au fond du camping, dans un coin qui semble plutôt réservé aux tentes. Nous nous posons ici. Nous sommes juste à coté d’une cascade. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on l’entend bien ! Espérons qu’on s’y habitue… Enfin, on ne va pas se plaindre des bruits de la nature.
Nous retournons dans le village faire quelques course pour les jours à venir. 30€ pour peu de choses. Vraiment pas donné ce pays ! Bref…
Grosse averse au moment de préparer le diner. Ce soir, ce sera festin de semoule avec tomates, concombre et saucisson de renne. Ce dernier est un peu fort en goût mais ce n’est pas mal finalement.
Un peu de sel dans tout ça… Enfin non… Nous pensions avoir acheté du sel mais finalement, il s’agit d’un mélange d’épices. Mr. La Soupe nous a bien eu avec sa bonne tête !
Soirée tranquille sous la tente, à l’abri des averses. Je croise les doigts pour cela ne dure pas demain : nous avons bien envie d’aller marcher dans les montagnes après ces trois jours dans les transport…