Réveil au sons des voix des autres. Petit déjeuner dehors, sous le soleil et face à la mer. Le dernier dans ce camp. Aujourd’hui, nous retournons à Qassiarsuk, avant de prendre l’avion pour l’Islande demain. Le voyage touche déjà à sa fin.
Pliage de tentes et rangement des sacs. Un véhicule viendra les récupérer par la piste, nous ne porterons que les affaires pour la journée.
Nous partons et commençons par longer la rivière où nous avons péché tant de poissons.
Nous prendrons un chemin différent de l’aller. En route, nous croisons plusieurs ruines de maisons vikings.
Nous enchainons les montagnes et profitons de superbes vues de tous les cotés. Nous redescendons dans une vallée où coule une rivière. Celle avec le pont que j’ai traversée hier. Nous nous posons à coté pour déjeuner. Suivra une petite sieste au soleil pour certains pendant que d’autres se contenteront de lézarder dans l’herbe.
Nous repartons et remontons la vallée pour rejoindre une piste. Nous passons à proximité d’une ferme où les habitants fauchent et ramassent l’herbe des pâturages.
Nous quittons ensuite la piste pour marcher dans l’herbe, sur le flanc d’une colline. Jean a à nouveau en tête de trouver des rosés pour ce soir. Il en trouve d’ailleurs quelques uns mais beaucoup moins que le premier jour. Ils sont aussi un peu vieux.
Une partie du groupe finit par redescendre sur la route : le terrain est vite fatiguant pour les genoux et les pieds. Je reste encore un peu en haut, à l’affut de champignons et je finis par me faire distancer.
Le terrain devient quand même un peu chaotique et je décide aussi de redescendre sur la route. D’autant que je ne trouve aucun champignon. Mais après quelques mètres, en contre-bas près de la mer… j’aperçois une talée de rosés. Je m’approche et je commence la cueillette. Je remonte sur la piste. Coup d’œil à droite. Une nouvelle talée. Et encore d’autres plus loin à gauche à droite… Mon sac se remplit : la récolte est bonne ce soir !
Au loin, j’aperçois une partie de mon groupe. Ils semblent aussi s’être arrêter pour cueillir des champignons.
Mon sac est presque rempli. Je décide d’arrêter la cueillette et d’accélérer la cadence. Mine de rien, il me reste un bout de chemin à faire jusqu’à Qassiarsuk. Je ne vois plus le groupe. Je dois être vraiment loin derrière.
Me voici enfin au gîte Leif Eriksson. Tout le monde est là. Regroupement sur la terrasse pour prendre une bière et pour éplucher les champignons. Tout le monde s’y met car il y en a une certaine quantité.
Nous allons chercher un premier saladier. Puis un deuxième. Puis un troisième ! L’équipe de Tierras Polares n’en revient pas : ‘Mais combien de kilos avez-vous ?’
Plusieurs groupes sont là ce soir. Des français, kayakistes, mais aussi des italiens. Ceux que nous avons déjà croisés à Qalerallit. De son coté, l’équipe du gîte prépare le diner. Ce soir, nous mangerons local. Surprise…
En attendant, nous revenons sur la terrasse avec Christine, pour profiter du soleil qui brille toujours autant. Niels vient s’installer à notre table pour manger un morceau. Il est au téléphone avec Silke, de Tierras Polares. Elle est allemande, conversation en allemand. Je comprends quelques mots, apparemment je n’ai pas tout oublié de cette langue ! Il raccroche et nous entamons la conversation avec lui. Nous lui parlons en anglais. Il répond en allemand. Euh.. En anglais ? Oh oui ! Et il nous parle à nouveau en allemand. Arf… Moi, j’arrive à comprendre un peu ce qu’il dit. Mais nous restons un peu dubitatives quand même. Et nous rions. Il s’aperçoit alors de son erreur ! Ah !! Je suis fatigué et je parle plusieurs langues dans la même journée, je ne sais plus !
Cette fois, nous continuons en anglais. Niels est danois. Il a vécu 6 ans au Groenland et vit maintenant en Afrique du Sud. Mais il revient ici pour aider Ramon qui est un très bon ami. Il nous dit qu’il aime revenir ici, que la nature lui manque. Quand on voit les paysages, on le comprend… Il nous fait alors cette remarque : ‘Il faut être fou pour venir ici, donc vous l’êtes forcément un peu’. Il a sans doute raison.
Le repas est prêt, nous nous mettons à table. Nous commençons par nos champignons, toujours aussi bons, puis arrive la suite : une succession de plats locaux. Au menu ? De la baleine, du phoque, du gras de phoque, du caribou, de la peau de baleine, une sorte de truite fumée et un poisson blanc dont je ne me souviens plus du nom. Expérience géniale ! Beaucoup de bonnes choses et même d’excellentes choses comme le caribou et le poisson. Par contre, je ne suis pas fan du tout de la graisse de phoque. Quand à la peau de baleine, pas vraiment de goût.
Ce soir, il y a pas mal de bruit dans la salle. Nous sommes nombreux, ça parle fort.
Le temps a encore été magnifique aujourd’hui et devrait de nouveau être propice aux aurores boréales. Nous décidons donc de mettre à nouveau le réveil ce soir. Voire, de veiller jusqu’à 1h. Nous restons donc, Nicolas, Christine, Edwige, Jean et moi à lire et à discuter.
Vers 23h30, il commence à faire nuit noire. Jean sort sur la terrasse et rentre peu de temps après pour nous prévenir qu’une aurore boréale est en cours. Nous sortons et en effet : un arc est en train de se dessiner au-dessus de nos têtes. Puis, des volutes se forment derrière la statue de Leif Eriksson qui est bientôt encerclée. Une lueur court aussi tout le long de la crête, sur les montagnes alentours. Nous n’en perdons pas une miette.
Le spectacle semble toucher à sa fin, les volutes se dissipent. Encore beaucoup d’étoiles filantes ce soir et nouvelle série de vœux.
Tout le monde va se coucher. Demain, nous prenons le bateau à 9h45 pour retourner à Narsarsuaq. Puis ce sera le vol pour Reykjavik.
En attendant, le Groenland se termine sur une touche étoilée et féérique.