Toute la nuit a été ponctuée de grosses averses et nous nous réveillons sous une pluie battante. La météo ne s’est pas trompée et le ciel est aussi complètement bouché.
Autant dire que personne n’est venu nous sortir du lit et que le départ en bateau à 10h30 est annulé. Il va falloir attendre que cela se dégage un peu pour aller sur le glacier.
Petit déjeuner dans la tente mess avec le groupe d’espagnols. Ça parle fort dès le matin.
Attente…
Un bateau arrive de Narsaq. Nous allons aider à le décharger : ravitaillement en nourriture !
Il pleut moins mais le ciel est toujours très gris et brumeux. Cuny, qui doit nous emmener sur le glacier, téléphone à Ramon pour savoir s’il est possible de décaler notre balade à demain ou après-demain. Impossible. Il nous propose donc deux solutions : soit nous partons maintenant, malgré la pluie. Soit nous attendons 1h pour prendre un autre bateau qui doit arriver. Mais ce bateau sera plus petit ce qui signifie que si le temps se dégrade et qu’il y a trop de vagues, nous ne pourrons pas traverser.
La réponse est unanime : nous partons maintenant.
Nous revêtons nos magnifiques parkas rouges, le bonnet, les gants et c’est parti. La traversée est un peu fraîche mais nous avons tous hâte d’être en face et d’aller tâter de la glace.
Débarquement de l’autre coté du fjord, sur la plage près du glacier. Nous marchons ensuite 5 minutes pour arriver au pied de deux gros bidons remplis de matériel. Nous prenons chacun une paire de crampons, enfilons un harnais et marchons jusqu’au glacier.
Là, Cuny nous explique comment mettre les crampons. Minute blonde : je mets le premier crampon à l’envers. Ça fera bien rire tout le monde, moi la première.
Nous voici équipés. Quelques explications sur la façon de marcher, de positionner les pieds dans les montées et les descentes et nous nous élançons sur le glacier.
Beaucoup de couleurs : du blanc, du jaune, du bleu, du gris… Le sol crisse. Nous grimpons sur les pentes, déambulons entre les fissures. La brume apporte une ambiance particulière, mystérieuse.
Un instant, une pause. François et Marie-Hélène sortent une bouteille et un saucisson : cet instant doit être marqué, c’est l’endroit idéal pour boire un verre, non ?
Incroyable ! Personne n’en revient, nous n’avions rien vu venir. Ils ont tout préparé. Même les verres sont dans les sacs ! Apéro improvisé sur le glacier. Génial
Nous repartons après ce petit instant de bonheur. Cuny nous emmène voir plusieurs grandes fissures et un énorme trou aux parois bleues : au fond, l’eau coule à flot, passe sous la glace et ressort plus bas dans la rivière.
Nous nous approchons les uns après les autres pour admirer le spectacle.
Nous redescendons et retirons les crampons. Petit détour par la rivière puis par la plage où quelques glaçons sont échoués.
Cuny appelle pour que le bateau vienne nous rechercher. Il sera en retard. La brume ne facilite pas la traversée. Nous devrons attendre un peu.
Pour passer le temps, Cuny propose de jouer à la pétanque. Quelques pierres feront l’affaire ! Et nous enchaînons quelques parties.
Fin de la partie. Tout à coup, nous apercevons un renard arctique. Il cherche, fouille le sol, vient boire dans la rivière. Il n’est pas très épais et ne doit pas manger à sa faim tous les jours. Il faut dire qu’il n’y a absolument rien à manger dans les parages… A part les glaçons et les pierres… Que dalle.
Nous commençons à avoir vraiment froid. La petite bruine qui tombe depuis un moment finit par bien mouiller.
Le bateau arrive enfin. Nouveau chauffeur, José. Espagnol pas très souriant et muet. Ça change de ses compatriotes. Pas de rangement des sacs sous la bâche, pas de gilets de sauvetage. Il semble pressé de traverser et d’arriver au camp.
Autour de nous, sur les glaçons, des dizaines et des dizaines de mouettes.
Arrivés de l’autre coté, nous aidons José à décharger le bateau. Il amène encore de la nourriture pour ravitailler le camp. Je porte 6 énormes boites de conserve de 2,5kg chacune. Ça fait 15kg sur les bras, non?? Et c’est lourd ! Je fais plusieurs pauses dans les montées. Heureusement, Jean et François reviennent nous prêter main forte.
Diner. Pâtes au saumon, tomme de Savoie amenée par Jean et vin rouge amené par Edwige.
Au camp, le groupe d’espagnol est toujours là, parle toujours autant et toujours aussi fort. On se s’habitue pas trop… L’un d’entre eux, ‘le petit rouge’ est particulière actif. Le comble : Christine rit un peu fort. Il relève la tête et la regarde. Il n’aime pas le bruit dirait-on…Au moins quelqu’un qui a réussi à le faire taire un instant ! C’est un spectacle à lui tout seul. Il parait qu’il est arrivé trempé dans la tente mess tout à l’heure et qu’il s’est dessapé. Là, il aide ses amis à faire la vaisselle mais vient grignoter des knackis qui restent dans une casserole, toutes les 5 minutes. A coté, un plat avec quelques rondelles d’ananas. Le reste de leur dessert qui va certainement partir à la poubelle. Jean attrape le plat, se sert et nous le donne. Nous finissons les rondelles. Le petit rouge fusille Christine du regard… Silence. Et rires.
La soirée se termine tranquillement, entre lecture et discussions. Demain, nous irons marcher dans les alentours pour tenter de voir l’inlandsis de plus près.
Photos de la journée
