Ce matin, nous quittons les Lofoten pour Bodø. La boucle est bouclée : terminé l’escapade dans les montagnes, retour au point de départ.
Nous attendons le dernier moment pour ranger nos affaires et plier les tentes. Il a plu toute la nuit, elles sont trempées… On les laisse s’égoutter le plus longtemps possible.
Puis arrive l’heure de partir prendre le ferry. Nous embarquons au milieu des voitures et des camping-cars, des vélos et des piétons. Dans la grande salle, nous cherchons les places libres. Pas mal de gens sont déjà installés et il y a peu de place pour entreposer les bagages. Nous les calons entre deux sièges et prenons place en face d’un couple de retraités.
Je ressors dès que le bateau démarre pour aller sur le pont, regarder la petite ville de Moskenes et les montagnes s’éloigner.
Elles se dressent derrière nous, si fières même si elles ont la tête dans les nuages.
Et malgré tout, le ciel bleu n’est pas si loin…
Petit pincement au cœur… Elles vont me manquer ces montagnes, même si elles m’en ont fait baver !
Je reste un moment sur le pont. La mer est agitée, ça tangue pas mal, à droite, à gauche. Les chaises vont et viennent, les gens marchent comme s’ils étaient saouls. Le vent souffle aussi. Je m’accroche à la rambarde.
Je finis par rentrer au bout d’1h. Je commençais à avoir froid dehors mais une fois dans la salle, il fait vraiment chaud. Trop. Tout le monde somnole, bercé par les balancements du bateau.
Je me cale dans un fauteuil, j’aménage un oreiller et je m’endors un moment.
Quand j’ouvre les yeux, il est 12h30. Il reste encore 1h30 de trajet avant d’arriver à Bodø mais on aperçoit déjà bien les montagnes de Norvège.
C’est à ce moment que le monsieur en face de nous entame la conversation, en français. Ils habitent au sud de l’Écosse mais viennent chaque année en France, à coté de Gap. Sa femme est norvégienne mais elle a quitté le pays à l’âge de 2 ans. C’est la première fois depuis 36 ans qu’ils reviennent. Leur fille habite en Nouvelle Zélande depuis 16 ans, leur fils dans le sud de l’Angleterre. Ils parlent, parlent… jusque 14h et notre arrivée à Bodø !
Ces rencontres et ces échanges sont toujours étonnants, imprévisibles … et bien sympathiques.
Nous débarquons à Bodø. Il pleut des cordes. Heureusement, l’auberge de jeunesse est à 5 minutes à pied du port. Nous arrivons un peu tôt pour le check-in. Nous nous posons à l’entrée en attendant que quelqu’un arrive à l’accueil. Nous récupérons alors les affaires que nous avions laissées ici et nous allons nous installer dans la chambre. C’est la même que lorsque nous sommes arrivées le 14 juillet. La boucle est vraiment bouclée !
Une douche et j’enfile un jean et mes basket : le bonheur. Je file juste après faire une lessive. Je double la dose de lessive étant donné l’état de mes affaires, la boue sur le pantalon de pluie notamment…
Nous partons en ville. Je vais faire quelques courses, il me faut de quoi manger pour les trois prochains jours. Je veux aussi acheter un max de choses ici plutôt qu’au Spitzberg, ma prochaine destination. J’imagine que la nourriture doit être encore plus chère là-bas… On repasse déposer nos achats à l’auberge de jeunesse et nous ressortons directement pour aller diner. Nous n’allons pas très loin : il pleut toujours des cordes, nous n’avons pas vraiment envie de nous faire tremper pour notre dernier jour ici. La pizzeria du quartier fera l’affaire. Rien d’exceptionnel mais cela nous va bien, même si l’association d’ingrédients est parfois étrange : jambon, viande et sauce béarnaise ! Bon app’ !
Dernière soirée à discuter et retour à l’auberge de jeunesse. Je reste encore toute la journée de demain ici avant de partir encore un peu plus au nord, au Spitzberg. Edwige, elle, quitte la Norvège demain. Le réveil est réglé, le taxi pour l’aéroport commandé.
Dehors, c’est toujours le déluge… La météo annonce une belle journée ensoleillée demain… Difficile à croire et pourtant, ils ne se sont jamais trompé la veille pour le lendemain, à l’heure près. Let’s see !