Septième étape de la traversée (15 km)
Ascension : 576 m / Descente : 575 m
Première « grasse matinée » du trek… Hélas, c’était sans compter avec la famille tipi. Œil noir pendant que je fais chauffer l’eau du café. Heureusement, je me venge sur un énorme muffin au chocolat. Et je vais prendre une bonne douche. Voilà de quoi apaiser les tensions…
Nous avons un peu de temps devant nous. Suffisamment de temps pour que j’écrive quelques cartes postales.
Viens ensuite le moment de démonter et de ranger la tente. Sous le soleil. Grand ciel bleu aujourd’hui, un vrai bonheur. Le jour où nous allons passons à Kvalvika et sa plage, on se pouvait rêver mieux.
Le sac est prêt, direction l’arrêt de bus. J’ai tout juste le temps de poster les cartes que le bus arrive. C’était moins une ! Nous lui demandons s’il va bien à Fredvang. Oui, mais il s’arrête avant les ponts. Ah … il ne les traverse pas ? Non. Seul le bus scolaire le fait. Nous qui voulions gagner du temps et 4km, c’est raté. Nous devrons marcher. Ceci dit, nous éviteront quand même la E10 et son flot de voitures. Nous montons dans le bus. Je manque d’oublier mon appareil photo sur le parking… Heureusement, Edwige le récupère à temps !
Arrivée à l’arrêt de bus de Fredvang.
Face à nous, les ponts qui mènent à l’île voisine.
Deux ponts. Heureusement, un petit trottoir permet de se mettre un peu sur le côté car mine de rien, même si ce n’est pas la E10, ça circule quand même un peu. Par endroit, il faut se mettre sur le coté et laisser passer les voitures pour qu’elles puissent de croiser.
C’est parti. Sur le pont, petit coup d’œil sur Ramberg et les montagnes qui surplombent la ville.
Avec ce ciel bleu, c’est incroyable. Et il chauffe bien aussi ce soleil… t-shirt ! Je pense que je vais vite regretter de ne pas avoir mis mon pantacourt…
En chemin, des toilettes, avec le toit recouvert d’herbe, des toilettes bien locales. Petite touche finale : le petit cœur sur la porte.
Un peu plus loin, nous arrivons à la hauteur du chemin sur lequel nous devons bifurquer. André passe devant et nous distance : il veut aller en haut de la falaise pour admirer la vue sur la plage de Kvalvika. Edwige décline, moi, je ne sais pas trop… J’en ai envie et en même temps, avec ce gros sac… Si seulement je pouvais le laisser en bas ! Du coup, nous suivons derrière avec Edwige, à notre rythme.
Nous montons, montons… Vue de folie sur la plage, Ramberg et les montagnes.
Nous montons encore, jusqu’à arriver à un petit groupe de maisons rouges. Qui peut donc bien habiter ici ? Est-ce un refuge ?
En tout cas, l’emplacement est idéal, la vue sur la côte, imparable.
Depuis une petite cabane, un câble est posé et descend jusqu’en bas de la montagne. Sert-il à monter des vivres pour ravitailler les habitations ?
Nous restons quelques instants ici et en profitons pour grignoter un morceau, au soleil. De l’autre côté, la vue est aussi sublime. C’est un émerveillement des yeux à 360°. Mer et plage d’un côté, mer et montagnes de l’autre.
Je fais le tour de la maison principale. Tout est fermé et désert. Au-dessus de la porte, un corbeau suspendu comme un trophée de chasse.
Nous reprenons la route, même si c’est dur de quitter ce lieu. Nous descendons d’abord tout doucement dans l’herbe. Ce sol tellement gorgé d’eau, ponctué de passage dans la boue… Même sous le soleil, ça ne change pas.
Nous arrivons à proximité du chemin qui bifurque vers la falaise et nous commençons à croiser quelques personnes. C’est une balade classique que font les touristes apparemment. Nous apercevons d’ailleurs pas mal de monde sur le chemin qui monte jusqu’au sommet de la falaise. Et c’est donc ici que nous devons décider si nous montons là-haut ou pas. Edwige renonce, genou douloureux. Je renonce également : faire un aller-retour avec ce sac, pas envie du tout !
Nous continuons donc et amorçons la descente. Face à nous, nous commençons à apercevoir les montagnes de Kvalvika et on devine la descente…
Nous amorçons la descente qui devient vite raide. Des marches se sont creusées dans la terre. Les genoux en prennent encore un coup. Mais nous sommes très vite récompensées quand la plage de Kvalvika apparaît sous nos yeux, nichée au pied des montagnes…
Nous prenons notre temps dans la descente, nous croisons quelques personnes qui montent en sens inverse… Je n’aimerais vraiment pas être à leur place ! Non seulement c’est raide mais c’est long !
Arrivées vers le bas, nous distinguons les gens sur la plage. Il y a quelques personnes qui bronzent au soleil.
Ce sable blanc, cette mer bleu turquoise et cette chaleur : ça donne envie de se baigner !
Nous voici sur la plage. On dénote un peu au milieu des gens en short et en maillot de bain, avec nos chaussures de rando et nos gros sacs !
Nous décidons de traverser la première plage et d’aller se poser sur la deuxième, où il y a nettement moins de monde. Là, nous pourrons manger un morceau et… tremper les pieds dans la mer ?
Pour arriver à la deuxième plage, nous devons suivre un chemin qui passe dans les rochers, au-dessus de la mer. C’est mouillé forcément et donc très glissant !! Heureusement, des cordes et des chaines sont installées aux endroits clés. Ceci dit, la marche est quand même parfois haute… A un endroit, une corde permet de faire une pédale pour coincer le pied dedans et monter sur un rocher glissant. Je me lance la première, avec mon sac sur le dos. J’attrape la chaine au-dessus mais mon sac me fait pivoter sur le côté et mon pied glisse sur le rocher. Heureusement, j’ai toujours l’autre pied dans la pédale et j’ai bien la chaine en main. Bordel, avec ce gros sac, ce n’est vraiment pas la même aventure. Je me hisse sur le rocher et retire mon pied de la corde avec un peu de peine. Il était bien coincé dedans, je ne risquais pas de déraper ! J’attrape le sac d’Edwige et ses bâtons. Ce sera quand même plus facile sans tout ce bardas. Elle se hisse à son tour sur le rocher. Voilà, le plus dur est fait.
André nous a rejoint. Il est redescendu du haut de la falaise sur la plage et continue avec nous.
Nous arrivons sur la deuxième plage. Là, nous posons nos sacs, retirons nos chaussures et allons mettre les pieds dans l’eau. Elle est gelée !!!!!!!!!!!!!!!!! Même les mollets, ça pique !! Je comprends mieux que les gens bronzent sur la plage mais que personne ne soit dans l’eau !
On y retourne quand même avec Edwige, le temps de faire une photo…
Et mine de rien, ça fait quand même du bien à nos pieds meurtris.
Nous déjeunons sur la plage, face à la mer. Et repartons pour la dernière ligne droite avant Selfjord.
Dernière petite montée entre les montagnes puis nous longeons plusieurs lacs.
La rive de certains est jonchée de rochers… Pas top pour une fin de trek… Et celle du lac suivant est une vraie gadoue… Décidément, les Lofoten ne nous laisserons jamais tranquille… Pour couronner le tout, j’ai le tibia qui commence à déconner, une vieille douleur qui me lance à chaque pas. Je traine la patte mais je continue à avancer. Et la douleur finit par s’atténuer et partir.
Nous arrivons sur la route.
Cette fois, il ne reste vraiment plus beaucoup de distance jusqu’au refuge. Car oui, ce soir, nous dormirons en refuge. Selfjord est l’un des rares endroits aux Lofoten où il y a un refuge DNT. Et en tant que membre, j’ai la clé qui ouvre la porte !
Nous remontons le fjord…
…et nous quittons la route pour continuer encore quelques mètres sur un sentier avant d’arriver au refuge DNT.
Il y a déjà du monde, trois norvégiennes qui voyagent à vélo. Nous entrons dans le refuge pour nous installer quand l’une d’elle vient nous voir. Il y a une annexe au refuge, juste derrière. Elle nous propose de la prendre, pour être tranquilles. Et elles aussi, je pense. Nous allons voir avec Edwige. J’ouvre le cadenas, on entre : c’est parfait ! Séjour…
… et coin cuisine rien que pour nous.
Parfait, on prend !
Par contre, il n’y a pas d’eau, dans aucun des refuges, le système est cassé et pas encore réparé. Mais à 1km, il y a une petite cascade où nous pouvons faire le plein. Nous décidons d’y aller tout de suite. Si on se pose, ce sera dur de repartir.
C’est parti. Nous devons revenir un peu sur nos pas en reprenant la route. Je n’ai rien vu à l’aller mais en fait, si, il y a bien une cascade qui arrive en bas de la route. Je remplis mes 2L d’eau et nous repartons. Je fais un petit aller-retour à la cascade, histoire de récupérer mes lunettes de soleil que j’ai laissées tomber en prenant de l’eau. Perdre mes lunettes, un classique…
Retour au refuge. Je déballe mon sac, j’étale mes affaires bien partout. Edwige prépare l’apéro, en coupant quelques rondelles de saucisson. Je sors 5 minutes et quand je reviens, un marcheur norvégien est arrivé. Enfin, en réalité, ils sont un groupe de 7 norvégiens. D’ailleurs, je me souviens les avoir aperçu sur la plage de Kvalvika tout à l’heure… Donc, nous n’aurons pas le refuge pour nous toutes seules. Les autres personnes arrivent les unes après les autres, entrent pour voir le refuge, ressortent. Finalement, l’un des mecs vient nous voir et nous demande si cela ne nous dérange pas d’aller dormir dans l’autre refuge, pour que le groupe reste tous ensemble. Ok, ça nous va bien. Sauf que j’ai vraiment étalé mes affaires partout dans le refuge ! Je les rassemble tant bien que mal et nous déménageons. Les norvégiens nous remercient en français au passage.
Nous voici donc dans l’autre refuge, avec nos trois cyclistes norvégiennes. Une sacrée bande de copines on dirait. Elles mettent un peu de musique, préparent leur repas. Nous, nous prenons d’abord notre apéritif. Repas de fête ensuite : je me prépare les croquettes de poisson qu’il me restait d’hier avec des pâtes. Par contre, pour le fromage, c’est mal partie… Ma vache qui rit au cheddar a complètement fondu avec la chaleur d’aujourd’hui, il y en a plein de paquet ! Je la mets près de la fenêtre, histoire qu’elle soit au frais et qu’elle se solidifie à nouveau. Le chocolat a pris un coup aussi… Qui l’eut cru aux Lofoten !
Après le repas, nous rejoignons notre petite chambre, pour une bonne nuit de sommeil. J’écris un peu avant de fermer les lumières à 23h30. Peu de temps après, quelqu’un ouvrira la porte de la chambre avant de la refermer. Un marcheur arrivé tardivement qui cherchait une place pour dormir ? Dommage, c’est complet.